Le regard de Niji se perdit dans le paysage, derrière la fenêtre de sa chambre. Les derniers instants qu'elle avait partagés avec Chris la rendaient nostalgique. Son visage, son sourire, sa voix... il lui manquait tant! Elle avait été tellement proche de lui, qu'elle ne supportait plus d'être si éloigné. Comment allait-elle continuer à vivre ? Et pourtant, il le fallait. Elle serra dans sa main, le pendentif accroché à son cou, représentant un ange, qu'il lui avait offert, comme cadeau d'adieu, à l'aéroport de Londres. Elle avait les larmes aux yeux.
Des petits coups discrets retentirent, puis la porte s'ouvrit.
- Niji-chan?
Elle respira profondément et se retourna.
- Ano... il y a un problème ? Demanda-t-elle
- Non, non, je voulais savoir si tout aller bien. Répondit sa tante. Je sais que c'est différent de Osaka et...
- Ne vous en faîtes pas. Je me sens bien ici. Merci.
Sa tante lui sourit puis s'éclipsa. Elle était la sœur de son père. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau mais n’étaient pas jumeaux. Cela faisait tellement longtemps qu’elle ne l’avait pas vu. Sa mère l’interdisait de la voir. La ressemblance avec son père la mettait mal à l’aise. Niji fut toutefois étonnée que sa tante accepte sa requête de vivre chez elle pendant quelques temps. Niji pouvait toujours vivre dans son ancienne maison ou dans celle de son oncle, désormais vide. Cependant, Osaka la déprimait plus qu’autre chose. De plus, Izumi et Kyoichi avaient déménagé, il ne restait plus rien, alors autant partir. Niji n’avait pas prévenu sa mère de cette décision, ne l’avait jamais contacté, et réciproquement. Au fond d’elle, Niji n’avait plus de famille. Elle était complètement délaissée.
Elle sortit de sa chambre, à la rencontre de sa tante.
- Ma tante, avez-vous besoin de quelque chose ? J’aimerai sortir, prendre de l’air frais.
- Va sortir ! Je n’ai besoin de rien, profite de cette promenade et revient avec le sourire !
L'air frais lui fit un bien fou. Les rues étaient désertes ou presque. Cela faisait au moins une dizaine d'année qu'elle n'était pas venue ici. A cette époque, elle traversait les rues au bras de son père, jusqu'à un petit restaurant où ils avaient lors habitude. Niji ne savait pas si elle allait retrouver cet endroit. Elle laissa ses jambes marchèrent là où elles voulurent.
En fin de compte, il n’y avait pas tellement de changement. Les rues étaient les mêmes que dans sa mémoire. Quelques commerçants avaient fermés, d’autre ouverts. Elle s’imaginait elle, lorsqu’elle avait quatre - cinq ans, tenant pas la main son mère et de l’autre son père, joyeux, heureux, souriants. Que de bons moments !
Niji continua son petit tour et très vite se perdit. Elle fit demi-tour, mais ne se retrouvait pas.
« Zut! Et maintenant, je fais quoi ? »
Elle continua de marcher en cherchant des points de repères.
- Alors petit, on fait moins le malin?
Niji entendis des rires puis des coups. Elle s'approcha de la source de ce vacarme et vit une silhouette à terre et cinq autres debout, donnant tour à tour des coups de pieds à l'abdomen ou au dos. Niji serra son poing droit, se précipita vers le premier posa sa main gauche sur son épaule, le força à se retourner et balança son poing sur son visage de toute sa force. Ce dernier recula sous l'effet de l'attaque, cracha du sang et grognant.
- Hey! Il y en a un qui voudrait une petite correction.
Les quatre autres laissèrent leur victime à terre et se retournèrent vers Niji.
« Venez bande d'abrutis !! » pensa-t-elle
Elle prit une barre de fer qu'elle maniait comme un katana. Toutes ses années d'entraînement furent récompensées. Le premier revint avec un cri de guerre. Elle leva la barre de fer au dessus de sa tête et frappa le haut du crâne du premier gars qui tomba en un instant dans les pommes. Un second vint par la droite. Elle prit l'ame des deux mains et le frappa aux côtes puis lui brisa son genou gauche et finit lui aussi à terre, se tordant de douleur. Deux autres hommes vers en même temps, l'un par derrière et l'autre par devant. Tandis que celui en face d'elle la distrayait, l'autre essaya de la tenir. Peine perdu, elle agita son arme, les frappa aux côtes et au ventre. Ils finirent comme les deux premiers. Se sentant en aucun cas la fatigue, elle était prête pour affronter le dernier. Elle épongea son front du dos de la main et tint son arme comme on lui avait très souvent répété. Elle chercha autour d'elle, mais ne vit pas le dernier abruti. Elle se rendit compte qu'elle regardait au moment endroit. Il était à terre, rampant à ses pieds et d'un geste bref, la fit chuter laissant s'échapper son arme. Niji était sur le dos, avec une vilaine douleur derrière sa tête. Elle se redressa en cherchant à tâtons la barre de fer, mais l'abruti était plus rapide que lui et l'écrasa de tout son poids. Niji respira avec de plus en plus de difficulté. En regardant le visage de Niji, l'abruti réprima un sourire.
- Salope!
Il la gifla jusqu'à déboiter sa mâchoire. Puis s'effondra sur elle, le visage près du sien. Elle se débattit pour se débarrasser du dernier agresseur. Une main étrangère l'aida à se tirer de cette affaire. Elle aperçut un homme accroupi près d'elle. Il était couvert de poussière et de sang, c'était la victime. Elle sourit; il allait bien. Il l'aida à s'assoir à terre, mais il était en pitre état.
- Arigato. Dit-il finalement.
Niji reprit son souffle. Elle le fixa. Il lui rappelait quelqu'un, mais ne savait pas qui. Il inclina sa tête, puis retourna sur ses pas et marcha avec difficulté. Cette manière de se retourner. Elle le reconnut.
- Mate ! Yuki-kun ! |