Elle l’observait, impassible, le temps semblant s’être figé.

Subaru attendit calmement la réaction d’Hokuto qui ne vint pas. Reprenant son rôle, il risqua quelques mots marqués par un apparent manque d’assurance.

- Ho... Hokuto ? Quelque chose ne va pas ?

Cette dernière sembla soudain reprendre conscience en entendant la voix de son frère mais, au lieu de lui répondre, elle s’approcha de lui et posa sa main sur la joue de son interlocuteur.

- Subaru ? Ta journée s’est bien passée ? Il n’y pas eu de problème avec Sei ? demanda-t-elle avec inquiétude.

Un instant Subaru se demanda quel erreur il avait bien pu commettre pour ainsi l’alerter mais un instant seulement. Elle était une Sumeragi, son pouvoir, bien que différent de celui de son frère, était peut-être conséquent.

- Non, non, c’était une merveilleuse journée ! Seishiro m’a accompagné pour mon exorcisme puis il m’a invité à boire un thé. Nous avons mangé une glace et..., commença-t-il avec entousiasthme.

- Et vous ne m’avait pas invitée ! N’avez-vous pas honte de manger des glaces sans moi ? répondit Hokuto reprenant en une seconde tous les aspects si flamboyant de son caractère.

- Mais Hokuto... tu ne devais pas rencontrer une amie cet après-mi...

- Pour se faire pardonner Sei devra m’invitée dans ce nouveau petit salon de thé qui vient d’ouvrir ! HA, HA, HA !

Elle continua ainsi enchaînant sur les gâteaux qu’il devrait lui payer pour obtenir son pardon, faisant semblant d’ignorer les remarques qu’il essayait de faire sans grande conviction.

Observant la jeune femme qui continuait dans ces débordements de spontanéité excessifs, le Sakurazukamori se dit qu’il l’avait sans doute surestimée ; après tout, elle ne resterait toujours qu’une femme ordinaire avec une intuition un peu plus poussée que les autres.

Ils échangèrent quelques mots encore puis Subaru regagna sa chambre. Son regard balaya cette pièce pratiquement vide. Il ne put s’empêcher de penser à cette maison des plus sobre où il avait emmenagé après être devenu le Sakurazukamori, celle de son prédécesseur, et il constata, sans y prêter grande importance, que de tous temps il n’avait jamais eu un goût particulier pour la décoration.

Mais déjà cette réflexion était oubliée et il se dirigeait vers la salle de bain pour s’accorder une douche.

Au moment où il se dévêtit, il posa les yeux sur ses gants. Ces gants que le jeune Subaru Sumeragi ne devait jamais ôter pour une obscure raison. Mais ce dernier n’était plus là. Son âme était totalement plongé dans le sommeil. Subaru Sakurazuka, lui, était conscient de tout. Autant de cet âme endormie qui reposait dans ce corps qu’il possédait, que des agissement de Seishiro et donc du secret que représentaient ces scellés.

Il ôta ses gants et entra sous le jet d’eau chaude qui commençait à perler sur sa peau.

Une fois encore, un sourire s’imprima sur ses traits.

'Il est si facile de les manipuler' pensa-t-il, alors que son esprit élaborait peu à peu les étapes de son jeu.
Pov d’Hokuto

Elle ne parvenait pas à se sortir son expression de la mémoire.

Allongée dans son lit, le visage de Subaru la plongée dans la plus profonde inquiétude. Sur le moment elle n’avait lui pu cacher son désappointement mais elle avait pu se reprendre malgré tout.

Cela avait été si furtif, s’était-elle trompé ? Cela n’avait-il été qu’une illusion ?

Non. Une pareille expression sur le visage de son frère, elle ne pouvait sûrement pas l’avoir rêvée ! Si douleureux. Elle avait eu si mal en posant les yeux sur lui. Tant de souffrance ! Dans un regard si jeune ! Alors que son frère n’avait toujours été qu’innocence et gentillesse, comment une telle chose était-elle possible ? Pourtant c’était bien son frère qu’elle avait vu quelques heures plus tôt. Toujours le même caractère, la même douceur mais... il y avait autre chose... de totalement différent aussi... qui durant cette fraction de seconde avait semblé surgir derrière la tristesse... et elle ne parvenait pas à l’identifier .

Hokuto s’efforça de cesser d’y penser. Elle ferma les yeux pour la énième fois de la soirée en se persuadant qu’elle faisait erreur mais un très mauvais pressentiment persistait en elle et ne voulait pas la quitter.

Fin de la Pov
Il entendit la sonnerie de son appartement puis les pas rapides sur le plancher. Ensuite la voix de Hokuto s’éleva suivie de celle de Seishiro.

Il ouvrit les yeux, son visage aux traits froids comme la glace. Il écouta distraitement la conversation qui se déroulait dans la pièce attenante avant de se lever en silence. Soudain sa curiosité fût piquée d’intérêt par le ton que prenait la discussion.

« - Sei, tout s’est bien passé hier avec Subaru ? »

Ces mots avaient été prononcés avec un sérieux inhabituel de la part d’Hokuto.

« - Oui. Ah, il a juste eu une légère perte de conscience après son exorcisme mais sinon nous avons passé une excellente journée ! J’ai même invité mon petit Subaru dans un magnifique salon de thé !

- Un salon de thé... »

Le ton d’Hokuto avait repris son intonation normal et Subaru se doutait déjà de la suite de la conversation. Il se dirigea vers la salle de bain laissant les deux voix se perdre dans le néant de la chambre.

- Bonjour Subaru !

Il venait de quitter sa chambre et il salua Seishiro.

- Ne change pas de conversation Sei, tu me dois une invitation !

- Mais bien sûr, je ferais tout pour ma belle-soeur !

- Seishiro !

- Oui, mon petit Subaru ?

Un bruit les interrompit. C’était le fax. Hokuto attrapa les feuilles en se dirigeant vers son frère.

- Encore du travail ? Tu ne pourras donc jamais aller un jour en cours en paix ! Ah, si je pouvais... ! s’énerva-t-elle comme toujours.

- Ce n’est pas grave Hokuto, les cours peuvent attendre. Si je peux aider quelqu’un c’est le plus important, dit Subaru en adoptant les mots qu’ils s’attendaient à entendre.

- Subaru...

Hokuto semblait triste pour lui mais elle lui fit un grand sourire.

- Tu es vraiment quelqu’un de bien, dit-elle en posant son front contre le sien.

- Tu sais déjà où tu dois te rendre ? demanda Seishiro.

- Oui, ce n’est pas très loin, je prendrais le bus, répondit-il alors qu’Hokuto s’éloignait pour lui servir des toasts pour son déjeuner.

- Me permettrais-tu de t’y conduire ? lui proposa-t-il alors.

- Mais...

- Ah non ! Subaru on ne refuse pas un chauffeur si charmant ! Allez viens déjeuner, je ne voudrais pas que tu oublies de manger une fois de plus ! Et interdiction de refuser l’offre de Sei !

- Ah ! Merci, Hokuto tu es une fantastique belle soeur !

- Mais c’est tout à fait normal ! Ha, ha, ha !

- Hokuto..., dit Subaru Sakurazuka, s’obligeant à paraître gêné.
- Tu es certain que ça ne te dérange pas ? demanda l’adolescent.

- Bien sûr que non, je suis ravi de pouvoir t’être utile, lui répondit Seishiro en le fixant à travers ces lunettes avec le plus doux des regards.

Ce dernier ouvrit la porte de sa voiture côté conducteur puis ouvrit la seconde porte.

Au moment où il montait à côté du chauffeur, Subaru trébucha, et parvint à accentuer sa maladresse à un tel point (1) , qu’il se retrouva presque totalement allongé sur Seishiro. Leurs corps étaient littéralement collés l’un à l’autre, les mains de Seishiro presque à la hauteur de la taille de son cadet et les lèvres de Subaru à quelques millimètres de l’oreille droite de son aîné.

Furtivement Subaru lacha quelques mots d’un ton ferme.

- Je sais, murmura-t-il.

Seul leur respiration furent audibles durant quelques instants. Soudain l’adolescent se redressa.

- Je... je... je suis désolé, dit-il exprimant la plus grande confusion.

Le vétérinaire ne sembla pas réagir et Subaru se réjouit intérieurement de l’effet qu’avait provoqué cette situation et ses parole.

- Qu’as-tu dit Subaru ? lui demanda-t-il se ressaisissant soudain.

- Que... j’étais désolé...

- Uniquement cela ?

- Oui... , dit-il en faisant mine de ne pas comprendre. Quelque chose ne va pas ?

- Tout va bien mais je risque de te mettre en retard si je ne démarre pas, alors allons-y ! déclara Seishiro semblant totalement détendu.

Il démarra.

‘ Sakurazukamori, tu n’es pas aussi doué que tu le voudrais, j’en suis certain. Je l’ai vue, cette confusion dans tes yeux. Bientôt, tout ton être ne sera plus que cela et le moment sera enfin arrivé . ‘

S’il l’avait pu, à cet instant, en observant Seishiro, un large sourire carnassier se serait épanouit sur les lèvres de Subaru Sakurazuka.

A suivre...

Subaru Sakurazuka : intéressant, je crois que je ne vais pas te tuer toute suite, je commence à bien m’amuser

Kokoro : euh... merci...

Seishiro (vient de débarquer) : hé, Kokoro, qu’est-ce que tu lui as fait à mon petit Subaru?

Subaru Sak. : rien, je suis là

Sei : Ah tant mieux!

Sei(discrètement à Kokoro : il est pas un peu étrange en ce moment)

Kokoro (murmure) : mais nan, comme-ci ! (se retient de pouffer de rire)

Subaru Sak. : allez, écrit vite la suite, je veux continuer mon jeu !

Sei : Quel jeu ?

Kokoro et Subaru Sak. : Rien, t’en fais pas ( ont vraiment du mal à s’empêcher de rire)

(1): C’est peut-être un peu trop là --', dsl j’ai pas trouvé mieux...

(--> Kogaiji : merci pour ton com ^o^)