Et voila, nous arrivons déjà au 6ème chapitre ^^
La chanson du jour est : Emmène-moi
Quelques infos : une de chansons de Karol, une chanteuse que j’apprécie vraiment. Je trouve que son texte correspond bien à l’un des personnages de cette fic, qui justement va faire son apparition.
Et bien, amusez-vous bien; bonne lecture!
Dès qu’ils s’étaient reposés, Yoru et ses compagnons reprirent la route vers Saro…
Bien évidemment, ils étaient encore loin d’être arrivés quand Kiyo commença à traîner. Voyant sa fatigue, Shad s’en approcha, dans le but de le prendre sur ses épaules. Cependant, la créature secoua énergiquement la tête en signe de négation, et recula.
- Tu ne veux pas? – s’étonna Shad – Et bien fais comme tu le veux, mais ne t’épuise pas trop quand-même.
Kiyo se contenta de secouer encore une fois la tête, cette fois comme l’aurait fait un petit animal, et il se força à accélérer, se mettant ainsi au niveau de Tsumi.
- Quoi? – demanda celui-ci, un peu agacé.
Comme réponse, l’éphémère bougea de la queue et nia de la tête avec un léger sourire.
- Hein? Ça veut dire quoi, ça?
- … - Kiyo ferma les yeux en souriant plus largement, puis il les détourna de l’assassin pour regarder droit devant.
- Franchement… – Tsumi soupira, haussant les épaules – Hé, Yoru, tu sais dans combien de temps on arrive? J’en ai ma claque de marcher.
- Désolé, je n’en ai aucune idée. Enfin, je suppose qu’on a encore au moins deux bonnes heures quand-même.
Chose en rien surprenante, encore bien avant d’arriver Kiyo n’en pouvait plus. Il s’assit sur le sol, incapable de faire un pas de plus.
Les autres s’approchèrent immédiatement de lui.
- Kiyo, il faut qu’on te porte – Yoru s’accroupit à coté de lui.
- Aller – le lycaon s’approcha aussi – viens.
- … - l’éphémère nia énergiquement de la tête.
- Tu ne veux pas d’aide? Mais tu ne peux pas rester ici… Et si Kaï te portait? Tu préfères que ce soit lui?
- … - il nia une deuxième fois, en fermant les yeux.
- Hmm… – Shad réfléchit – c’est embêtant.
- Je crois que j’ai compris – Yoru sourit, puis il se tourna vers Kiyo – Je pourrais te proposer de le faire, mais je suis sûr que tu ne voudras pas non plus… Ce que tu veux, c’est que ce soit Tsumi qui le fasse, je me trompe?
- Hein?! – l’assassin se retourna – Tu rigoles?!
- Pas du tout. Regarde – il lui indiqua du doigt en direction de Kiyo, qui remuait les oreilles et la queue avec entrain.
- Te fous pas de moi! C’est hors de question.
- Ne sois pas comme ça. Dis-toi que ce n’est pas pour longtemps. Et puis je doute qu’il soit lourd.
- C’est pas le problème!
Tsumi se tourna dos aux autres, avec les bras croisés et la ferme intention de rester sur ses positions.
- Tsumi…
- Laisse tomber – intervint Kaï – on ne peut pas compter sur ce genre de types.
- Exact – Tsumi sourit fièrement – Ne comptez pas sur moi.
Alors que la situation était relativement embêtante, Kiyo puisa dans les dernières forces qui lui restaient pour se relever, et approcher Tsumi. Il appuya alors le front contre son épaule en émettant un petit sifflement.
- Quoi? – l’assassin fit mine d’ignorer ce qu’il voulait lui dire.
Mais au bout d’un long moment, à contrecœur et en poussant un long soupir, il s’accroupit, permettant à Kiyo de s’accrocher sur son dos. L’éphémère avait gagné, et il en avait l’air bien content.
Ainsi, quand le groupe put enfin se remettre en route, la jeune créature se mit à ronronner dans sa satisfaction.
Il leur fallut encore pas mal de temps pour arriver au village…
Et malheureusement, leur voyage sur cette île n’avait servi à rien, car ils ne purent obtenir aucune information intéressante. En fait, la seule chose que ça leur avait apportée était un porte-bonheur en forme de plume d’argent reçue d’une vieille femme corbeau…
Étant tous fatigués, ils décidèrent de rester là pour dormir, dans une petite auberge familiale.
Le lendemain, ils entameraient leur descente vers la cote pour rejoindre le Tabi…
Pendant ce temps, à Mahô, Yasha continuait à s’affairer avec les obligations liées à sa nouvelle fonction de roi.
Si certains jours il n’avait pratiquement rien à faire, il arrivait aussi qu’il ne savait même plus où donner de la tête…
Un de ces après-midi, après une journée très chargée, il alla chercher Raïsu, dès qu’il avait pu se libérer… Ensemble, ils se rendirent au jardin intérieur du château…
- Yasha-sama – Raïsu le regarda inquiet – vous avez l’air si fatigué…
- Ne t’en fais pas, je vais bien. Il faut juste que je m’habitue à cette vie, c’est tout.
- Yasha-sama…
Soudain, un cri attira leur attention…
- Yasha! Yashaaaaaaaa!!! – une fille se tenait entre les portes immenses qui servaient d’accès au jardin. Elle avait les cheveux bruns foncés, d’un ton tel qu’il semblait entrer dans le mauve, et des yeux noirs et profonds.
Elle s’élança en avant, courant vers Yasha. Et là, en un saut, elle se pendit littéralement à son cou, sous les yeux étonnés de Raïsu.
- M-Melody… – balbutia Yasha, abasourdi – Qu’est-ce que tu fais là?!
La fille le lâcha, et le regarda d’un air amusé – “Qu’est-ce que tu fais là”? En voila une façon de m’accueillir! Tu n’es pas content de me voir?
- Melody…je…
- Hi hi – elle rigola après quoi, se dressant sur la pointe des pieds, elle effectua un rapide mouvement et, par surprise… elle embrassa Yasha!
Alors qu’elle reculait, le roi resta comme paralysé… Il y eut un long, un très long moment de silence…
Finalement, Raïsu fila en courant, se couvrant la bouche avec les mains. Yasha fit un mouvement pour le rattraper, mais la jeune femme le saisit par le bras.
- Qu’est-ce que tu as? – elle sourit – Ce n’est pas la première fois que je t’embrasse!
- Melody… – Yasha ne savait pas quoi faire. Il s’était tellement énervé que son cœur battait à cent à l’heure, et il n’arrivait pas à parler.
- Yasha, tu ne te sens pas bien? Dis-moi ce qui se passe… Yasha… Aller, parle, Yasha.
- … - il resta muet un moment, avant de rassembler ses esprits – Melody, tu ne peux pas débarquer comme ça chez quelqu’un et l’embrasser comme si de rien n’était!
- Mais Yasha – elle avait l’air surprise – je pensais que ça te ferait plaisir!
- On en discutera plus tard.
- Mais…
- On en discutera PLUS TARD.
- Heu… – elle le lâcha, un peu déconfite – d’accord…
Une fois libéré, Yasha sortit rapidement du jardin. Il devait absolument retrouver Raïsu, lui expliquer ça… Mais, où pouvait-il être?
Il courut en premier lieu à leurs appartements. Mais il n’y était pas… Il se mit alors à parcourir les couloirs, demandant aux serviteurs qu’il croisait s’ils ne l’avaient pas vu…
- Yasha-san? – Saï, qui passait non loin en portant une pile de livres, l’interpella – Qu’est-ce qui se passe? Vous êtes pale comme un linge.
- Ah, Saï! Je cherche Raïsu.
- Raïsu? – le rat le regarda assez surpris – Justement, je viens de le voir passer en courant.
- Où est-il allé?!
- Hmm… Je pense qu’il est parti dans la tour est.
- Merci! – Yasha repartit au plus vite, se contentant de faire un signe de la main à la bête.
Il finit par arriver à la tour située dans l’aile est du château… Il prit une grande respiration, et se mit à monter les escaliers…
La montée était divisée en plusieurs parties; à chaque fois, il y avait une série de nombreuses marches, et puis un petit étage avec une étroite et haute fenêtre…
Au deuxième de ces étages, Yasha trouva Raïsu. Le tigre était assis au sol sous la fenêtre, en pleurant. Il semblait avoir du mal à respirer.
- Raïsu! – Yasha s’accroupit face à lui – Hé, Raïsu!
- Yasha…sama – il respirait bruyamment et de façon saccadée.
- C’est ta maladie? – Yasha se rappela de ce qu’il lui avait expliqué après leur première rencontre avec Kaï – Attends…
Il posa la paume sur la poitrine du tigre, au niveau de ses poumons, et se mit à appuyer et relâcher dans un rythme réglé sur sa propre respiration. Ainsi, au bout de bien deux ou trois minutes, il réussit à lui stabiliser le souffle.
- Ça va mieux? – demanda Yasha, inquiet.
- Yasha-sama – Raïsu continuait de pleurer – Cette fille…
- Il ne faut pas que tu t’en fasses! Je ne voulais pas; c’est…
- Mais vous vous connaissez, et… elle est si jolie et tout…
- Raïsu…
- On dirait « sniff »… que vous êtes faits l’un pour l’autre…
- Ne dis pas ça!
- Mais…
- Je ne veux pas que tu dises ce genre de choses!
- Yasha-sama…
- Cette fille… Melody… – il soupira – Melody était mon premier grand amour… C’est la fille du duc de Sylla. Quand j’étais plus jeune, elle et son père, un ami de Molly, vécurent à peu près deux ans à Fushia… Nous sommes tombés amoureux dès qu’elle est arrivée…
- Alors, vous l’aimez vraiment… – le tigre coucha ses oreilles.
- Écoute-moi jusqu’au bout… Nous nous aimions énormément, mais son père n’approuvait pas. Il disait que sa fille, future duchesse, ne pouvait pas sortir avec le fils adoptif d’une comtesse. Finalement, voulant nous séparer, il retourna à Sylla avec elle.
- C’est triste… Mais alors « sniff »… ce serait normal que vous soyez heureux de la revoir, non?
- Oui… si je ne t’avais pas rencontré… Cet “amour” que je ressentais pour Melody était une passion de jeunesse sans importance… Oui, c’était un amour réel, mais avec la distance entre nous il s’est tarit… Ce n’était plus que du passé pour moi. Même avant de te rencontrer, je n’y pensais plus tant que ça. C’est peut-être différent pour elle, mais… – il cherchait les bons mots – Enfin, je veux que tu saches que je n’aime que toi. Le passé c’est le passé… Mais maintenant tu es tout pour moi, et je ne veux pas que Melody change quelque chose entre nous.
Raïsu regarda longuement Yasha… Ce dernier le fixait dans une attente interminable, avec des yeux qui, pour le tigre, semblaient d’une limpidité et d’une sincérité comme jamais auparavant…
Finalement, laissant couler quelques larmes de plus, il se blottit simplement contre le roi.
- Yasha-sama… Alors faisons comme promis… et restons toujours ensemble.
- Oui – Yasha, soulagé, l’enlaça – Je vais parler à Melody… Il faut qu’elle comprenne… |