Bienvenue à tous pour ce 9ème chapitre. Je vous préviens que vous devrez attendre un peu pour le 10ème, car il n’est même pas encore écrit à la main, et avec Tales of Vesperia que je vais recevoir la semaine prochaine, je pourrais pas trop écrire XD! Enfin…

La chanson du jour est : Arigatou
Quelques infos : une chanson que j’aime bien, Arigatou est l’ending de Kyou Kara Maoh. Son titre correspond à merveille au chapitre, et une partie de son texte aussi.

Su ce, bonne lecture!






Laval avait bien passé sa première nuit au palais des tigres… Umi, qui s’était levée tôt pour voir son état, en était heureuse…
Elle demanda de l’aide à Nanpû pour les tâches d’ordre hygiénique, après quoi elle se chargea de nourrir la créature… Étant donné qu’il avait très bien surmonté cette nuit, elle put lui donner une quantité d’aliments un peu plus importante que la veille…
- Tu as de l’appétit, c’est bien – elle sourit une fois qu’elle lui avait donné la portion adéquate – Maintenant, il faudrait que tu essayes de bouger. Tu ne pourrais pas déplacer un bras, ou une patte? Ou la queue peut-être? Peu importe en fait; essaye simplement.
Il baissa le regard, avec une expression difficile à déchiffrer, mais il ne bougea pas du tout.
- Tu sais… – Umi lui dégagea les cheveux du visage, après quoi elle se mit à jouer avec une mèche – Même si tu manges, ce n’est pas suffisant. Tu ne t’en sortiras pas si tu ne bouges pas… Ça doit être dur de se retrouver avec un corps pareil, mais il faut que tu l’obliges à s’animer. Aller…
Il regarda ses propres mains…longuement… Et finalement, il réussit à plier puis à détendre les doigts de l’une d’entre elles.
- Tu y arrives! – s’exclama la princesse – C’est bien, je te félicite!

Elle prit alors la main de l’hybride entre les siennes. Et lui, il referma doucement ses doigts dessus.
- Ah – elle sourit – Tu sembles être quelqu’un de très gentil… Il te faut du courage, et tu t’en sortiras…


Au cours des deux jours suivants, Laval fit des progrès: il pouvait manger nettement mieux, et il arrivait à bouger, légèrement, toutes ses extrémités…
Ainsi, Umi appela Nanpû un matin, pour qu’il l’aide…
- Nanpû, tu veux bien le mettre sur le sol?
- Heu, oui, si c’est ce que vous voulez – sans trop comprendre, le tigre souleva Laval, et le déposa sur le sol.
- Aujourd’hui – Umi s’accroupit – je voudrais que tu te lèves. Au moins que tu essayes de te soulever un peu.
Laval la regarda, mais ses yeux exprimaient une sorte de renonciation.
- Je ne veux pas que tu me regardes comme ça. Fais un effort!

En gémissant un peu, il essaya de soulever le poids de son corps. Mais il n’avait pas assez de force. Finalement, il réussit juste à rouler sur l’autre coté.
- Hmm… – Umi le regarda un moment – Bon, je vais t’aider, mais ce sera la seule et unique fois, d’accord? – elle se positionna plus en face de lui, et le saisit délicatement par les aisselles.
Alors, elle tira doucement vers le haut… Suivant le mouvement, Laval prit plus ou moins appui sur ses bras, et après sur ses pattes arrière… Alors, la princesse le lâcha.
Sur des extrémités écartées et un peu tremblantes, il se tenait néanmoins à quatre pattes.
- C’est bien! – elle le félicita – Tu vois, ce n’était pas si dur!


Après cette journée positive, Umi dormit très bien…
Par contre, le jour d’après fut très chargé… La princesse devait régler beaucoup de choses, et ce n’est qu’en l’après midi tardive qu’enfin elle pouvait se libérer.
Mais alors qu’elle s’apprêtait à retourner dans ses appartements, une servante l’appela lui disant que la reine la demande…

- Mère? – Umi se présenta devant la majestueuse tigresse.
- Bonsoir, ma chérie – la reine lui sourit avec ses airs de mystère – Tu es bien occupée ces temps-ci.
- Oui…
- C’est à cause de cette “chose” que tu as adoptée… – elle la regarda d’un œil vif – Tu comptes le garder?
- Laval? Bien sûr que je veux qu’il reste! Enfin, si lui le voudra une fois sur pieds.
- Et tu lui as même donné un nom? – elle rigola.
- Évidemment. Mais pourquoi est-ce que ça vous intéresse à ce point?
- Parce que tu es ma fille chérie, bien sûr – la reine se leva, et de sa grosse patte elle caressa le visage de sa fille – Je te vois fatiguée, alors j’étais inquiète… Mais je constate qu’il n’y avait pas de quoi.
- Hm? Je ne comprends pas.
- Tu avais l’air épuisée et surmenée… Mais je sens que t’occuper de cette chimère te fait plaisir, alors je ne m’en fais pas.
- Vous n’êtes pas fâchée que je veuille qu'il reste ici? Je pensais que ça vous déplaisait.
- Et bien, il me déplait. Ce genre de créatures ne devrait pas exister… Cependant, maintenant il est là. Il respire et vit comme toi et moi, alors on n’y changera rien – elle eut un sourire amusé – Tâche de bien t’en occuper.
- Oui, mère – le visage d’Umi s’illumina.
Elle remercia sa mère et sortit.
- Hmm… – la reine regarda la porte par où était sortie sa fille – Tu feras une bonne reine, je suis fière de toi. Même si tu as encore beaucoup à apprendre…


Umi était contente; maintenant elle n’avait plus à s’inquiéter de l’intégration de Laval au palais.
Elle arriva dans sa chambre et la referma, après quoi elle se dirigea vers la porte menant à celle qu’occupait l’hybride.
Elle avait demandé à Nanpû de passer à midi et de le nourrir, mais ça ne changeait pas le fait que maintenant elle voulait le voir…

La surprise qu’elle eut en entrant était de taille! Laval, se tenant fermement à un mur et sur des pattes tremblantes comme des feuilles, se tenait debout!
- Tu t’es levé! – elle s’approcha de lui en courant. Là, elle dut lever la tête – Oh là, tu es vraiment très grand! À te voir couché. On ne dirait pas.
Elle tendit la main et lui caressa la joue.
- Que Khonsu soit remercié pour tout…
- … “re…mer…cié”? – la créature balbutia alors, d’une voix très rauque.
- Tu… tu as réussi à parler?! – Umi n’en croyait pas ses oreilles – Tu ne sais pas ce que signifie “remercier”?
Il fit un signe affirmatif de la tête.
- Et bien quand quelqu’un fait pour toi une chose, ou alors qu’il te donne quelque chose qui te rend heureux, tu lui dis “merci”; tu le “remercies” – elle sourit – Tu as compris?

Il resta songeur un moment, après quoi il lâcha le mur… Du coup, il vacilla et, perdant l’équilibre, il s’appuya sur les épaules d’Umi. Mais sous son poids, les jambes de la jeune femme plièrent, et elle se retrouva sur les genoux avec la bête…
Alors, Laval, qui avait déjà les mains sur ses épaules, l’enlaça soudain et, à la façon d’un enfant, il se blottit contre elle.
- Mer…ci… – il marmonna.
Umi n’arrivait plus à dire un mot… Elle sentit les larmes monter à ses yeux et perler le long de ses joues en des lignes humides et chaudes. Rarement elle avait été aussi émue…
Finalement, elle se mit à caresser la tête de Laval, lui ébouriffant les cheveux.
Après un instant, quand il s’éloigna un peu, elle s’essuya les larmes du revers de la main, imbibant son long gant de gouttelettes salées…
- Ah, tu m’as fait pleurer – elle sourit sincèrement, se frottant encore les yeux.
Puis, elle aida le demi-monstre à se rasseoir sur le lit.

- Est-ce que tu peux parler naturellement, ou en m’imitant? – elle s’intéressa.
- Je…comprends…et sais…comment…utiliser…votre langue…depuis…que je…suis…comme ça – il prononça avec difficulté – Mais…je…n’avais pas…la…force…de parler…avant.
- Ah… Et pour ce que tu viens de me demander il y a un instant? Si tu comprends, comment ça se fait que tu ne savais pas ce que remercier signifie?
- Ce…n’est pas…une chose…qu’on…utilise…chez nous. C’est…la première…fois…que j’entends…parler…de…“remercier”… C’est utile.
- Ah oui? – Umi réfléchit – Je crois que je commence à comprendre. Mais juste pour être sûre: de quoi tu te souviens de ta vie avant que tu deviennes comme ça?
- …… - il resta silencieux un long moment – Je…vivais avec…ma meute…dans…les montagnes. Les humains…m’ont…attrapé…ils m’ont…retenu…longtemps… Et…un jour…ils m’ont…jeté…dans de l’eau…bizarre…avec…une bête loup…… – un long silence suffit pour dire le reste: il avait du perdre connaissance, et à son réveil il était comme ça.
- Mon pauvre – la princesse s’attrista – Mais ça confirme ce que je supposais… Tes souvenirs sont ceux de ta vie de monstre, et c’est aussi pour ça que tu ne connais pas des concepts comme le remerciement. Par contre, ton cœur est celui d’une bête sacrée, ce qui fait que tu n’es pas sauvage et sanguinaire comme le serait un monstre. Et si tu arrives à parler, c’est que tu as les habilités d’une bête également.
- Je…ne comprends…pas… – il coucha ses oreilles canines.
- Ça va aller – elle lui caressa la tête – Ne t’inquiète pas, Laval.
- “Laval”?
- Ah, c’est vrai… Comme je ne savais pas quel est ton nom, je t’ai temporairement appelé comme ça.
- Mon…“nom”?
- Tu ne sais pas ce que c’est non plus? Les monstres n’utilisent pas de noms?
- Non.
- Et bien, un nom c’est une forme d’appeler chaque personne. En fait, tout le monde a un nom différent. En principe, ce sont les parents qui donnent les noms à leurs enfants. Tu comprends?
- Je…crois.
- Moi je m’appelle Umi par exemple.
- Umi… – il répéta, enregistrant l’information.
- Oui – elle lui sourit – Et toi, comment veux-tu que je t’appelle? Tu veux te choisir un nom?
- … Non… “Laval”…me plaît.
- C’est vrai? Alors j’en suis heureuse.
- Umi…tu es quoi? – demanda soudain Laval.
- Hein? Comment ça? – elle s’étonna.
- Tu sens…l’humain…et tu…n’as pas…de pouvoir…de bête. Mais…tu as…l’aura…d’un tigre…et…je n’ai…pas peur…de toi…comme…des humains.
- Ah, ça – elle retrouva son sourire – Je suis bien une tigresse. C’est juste que je n’ai pas de pouvoirs. Mais je maîtrise la magie. C’est comme ça que je t’ai soigné.
- D’accord…je comprends.
- Il est déjà tard. Je te propose de manger et d’aller dormir. Tu veux bien?
- Oui.

Umi fit apporter à manger… Et une fois tous deux rassasiés, ils se couchèrent…

Le lendemain, la princesse fut réveillée par un bruit sec. Elle ouvrit les yeux, et s’assit sur le lit.
Elle fut très surprise de voir Laval, tenant plus ou moins debout, dans sa chambre! Il était de l’autre coté de la pièce, et à ses pattes il y avait une petite boîte tombée d’une étagère.
- Oh, tu as réussi à marcher? – elle s’étira longuement.
- Oui… – il regarda la boîte et la ramassa – Je ne voulais pas…la faire tomber.
- Ce n’est rien – elle le regarda gentiment – Si tu fais quelque chose que tu ne voulais pas, et que ça fait mal à quelqu’un, ou si ça dérange, tu devrais t’excuser. La personne comprendra. Pour ça, tu dis “pardon”, “désolé”, ou encore “je m’excuse”. Il y a d’autres façons, mais c’est déjà bien si tu te souviens de ça.
- Hmm… j’ai compris – il reposa l’objet ramassé à sa place – Désolé.
- Hi hi – elle sourit – Mais dis-moi, tu parles mieux qu’hier, non? On dirait que ton langage est plus fluide, et en plus ta voix est moins rauque.
- Oui…je crois. Je me sens mieux.
- Je suis ravie de l’entendre – elle se leva – Oh, une dernière chose. En principe, un garçon, où un mâle si tu préfères, ne devrait pas entrer dans la chambre d’une femelle. Moi ça ne me dérange pas plus que ça, mais avant d’entrer je voudrais que tu toques à la porte.
- Je ne comprends pas.
- Regarde – elle s’approcha de la porte ouverte entre les deux chambres, et la ferma – Tu restes de l’autre coté, et tu fais ça – elle donna de petits coups – J’entendrai ce bruit, et je te dirai si tu peux entrer ou pas. D’accord?
- Oui.
- Maintenant, je vais m’habiller dans la salle de bain – elle indiqua la porte qui y menait de l’index – Quand j’y suis, tu ne peux pas y entrer, quoi qu’il arrive. Et moi non plus j’entrerai pas quand tu y seras.
- Mais depuis que je suis là…
- Oh, bien sûr. Mais si moi et Nanpû entrions, c’est parce que tu ne pouvais pas bouger. Maintenant, tu pourras te laver tout seul. Je te montrerai plus tard comment faire couler l’eau.
- D’accord.
Umi sourit et, prenant ses habits, elle entra dans la salle de bain.

Elle se sentait vraiment de bonne humeur, et très motivée à affronter cette nouvelle journée……