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Geneworld.net>Ficciones>Z-shadewolf>Une vie de mensonges.

13 - CONFIANCE ; JARDIN SECRET POR Z-SHADEWOLF

"…ne. Erine, réveille-toi. "

La jeune fille s’étira, cherchant de sa main droite le corps de son compagnon près d’elle, mais le lit était vide. Elle ouvrit un oeil et le vit penché au-dessus d’elle, un sourire amusé aux lèvres.

" C’est moi que tu cherches, princesse ? "

" Ca y est, " pensa-t-elle, " il recommence déjà à m’embêter. "

Elle se retourna, le bousculant volontairement, et enfouit son visage dans son oreiller.

" Alleeez, debouuut !" dit-il en la secouant.

" ’suis fatiguée, laisse-moi… " marmonna-t-elle.

Il rit en lui caressant la tête.

" Il est presque midi, le déjeuner est en bas. Je t’attends à table. "

Après avoir déposé un baiser dans ses cheveux, Lubio partit.
Quelques instants plus tard, Erine s’assit au bord du lit en se frottant les yeux. L’air était frais, elle avait la chair de poule. Elle chercha ses vêtements du regard mais ne les trouva pas. Elle ne vit qu’une robe verte à fleurs posée à plat au pied du lit. Elle l’enfila – elle était trois fois trop grande pour elle – et descendit l’escalier pour rejoindre le garçon qui, comme promis, l’attendait assis à la table de la salle à manger.

" Lubio, " demanda-t-elle en prenant place face à lui, " où sont mes habits ? Cette robe me dérange… "

" Ils sont dehors, en train de sécher. Je les ai lavés. "

" Ah ? Pourquoi ? "

"Et bien… " répondit-il l’air gêné, " après hier… enfin, tu vois ce que je veux dire. "

Oui, elle voyait ce qu’il voulait dire. Elle se souvenait de ce qu’ils avaient fait cette nuit, elle en avait même encore mal aux aines.
Pourtant, à son souvenir, Lubio avait été très doux…

" Bah. " pensa-t-elle en prenant du pain, " Je suppose que ce n’est qu’un détail, qu’une conséquence normale d’une première fois. "

Mais il y avait un autre détail qui la chiffonnait : depuis qu’elle était attablée, Lubio fuyait son regard et, lorsqu’elle parvenait enfin à le regarder droit dans les yeux et qu’elle faisait son regard doux et tendre, lui tournait la tête d’un air amer et triste.
Erine glissa alors de sa chaise et, passant par-dessous la table, vint surgir entre les jambes du garçon. Il sursauta – il ne l’avait pas vue disparaître de sa place – et recula précipitamment sa chaise, mais elle plaqua ses mains sur son torse et l’empêcha de se lever.

" Dis-moi ce que tu as. " dit-elle fermement.

" Qu’est-ce qui te fait penser que j’ai quelque chose ? " demanda-t-il en détournant une fois encore le regard.

" Je te connais, Lubio. Je te connais mieux que personne, peut-être même mieux que tu ne te connais toi-même. "

Son amoureux sourit tristement.

" C’est que… " finit-il par avouer après quelques secondes d’hésitation, " ce qui s’est passé cette nuit… ce qui t’es arrivé, je trouve ça si sale… si horrible… si déshonorant… "

Erine glissa sa main gauche sous la mèche du garçon. Elle le sentit se crisper, mais il ne fit aucun geste pour la repousser. Cette preuve de confiance la toucha.

" Ne sois pas si bête. " dit-elle en lui caressant la joue, " Ce sont des choses normales et naturelles. C’est ce qui arrive quand deux personnes s’aiment. Tu n’as pas appris ça dans tes livres ? " ajouta-t-elle d’une voix tendre et moqueuse.

" Si, bien sûr. J’ai tout appris là-dessus : ce qu’il fallait faire, ce qu’on ressentait... Mais c’était si... choquant... "

Erine se sentit vraiment décontenancée. Elle avait dit ça sur le ton de la plaisanterie; elle n’aurait jamais pensé qu’il avait réellement étudié ce sujet.

" Mais... " reprit-elle, " il n’y a que ça ? Que ça qui te gêne ? "

" Ou... oui. "

Elle savait qu’il lui mentait encore.

" Est-ce si difficile de me faire confiance ? " demanda-t-elle tristement.

" Mais... " répondit le garçon, " Mais je te fais confiance ! "

" Alors pourquoi tu me mens constamment !? " cria son amie.

Il ne répondit rien, baissant la tête d’un air coupable. Agacée par son comportement, son amoureuse se leva et sortit dans le jardin. Sans même prêter attention aux chiennes qui frétillaient de la queue dans leur enclos, elle ramassa ses vêtements qui pendaient sur un étendeur métallique au milieu de l’herbe. Ils étaient certes encore un peu humides, mais elle les enfila et laissa à leur place la robe verte à fleurs.
Il n’était même pas sorti pour la rattraper ou pour s’excuser. Quel égoïste ! Quel mufle !
Elle passa le portail et s’en alla dans la direction de son manoir.

Au premier étage, derrière la fenêtre de sa chambre, Lubio regardait sa tendre moitié s’habiller furieusement et franchir la haute porte lacunaire de métal. La silhouette sombre dans son dos ne disait rien, ne bougeait pas, ne regardait même pas cette jeune fille en contrebas. Elle savait que son hôte ne le lui aurait jamais permis.
Le silence régna jusqu’à ce que la personne toussote, comme pour rappeler sa présence au garçon.

" Je n’ai pas la tête à ça. " annonça froidement ce dernier, " Partez. Faites comme bon vous semble. "

L’être s’inclina puis sortit sans bruit de la pièce.


" Mais qu’est-ce qu’il attend !? Pourquoi n’appelle-t-il pas !? "

Erine attendait allongée à plat ventre sur son lit, le téléphone couché devant elle sur la couette mauve. Depuis qu’elle était rentrée, elle attendait, et dehors il faisait déjà nuit noire. Elle était à bout, sa patience avait atteint sa limite. De plus, son ventre grognait – elle n’avait rien avalé depuis la veille à part le petit morceau de pain chez son compagnon – et cela ne faisait qu’accentuer sa mauvaise humeur.
Assez. C’en était trop. S’il ne voulait pas s’excuser, et bien tant pis pour lui !
La jeune fille frappa du poing sur l’édredon moelleux et se leva, bien décidée à ne plus se laisser mener par ses sentiments pour Lubio. Elle se dirigea vers la porte de sa chambre dans l’espoir de pouvoir prendre quelques vivres en cuisine mais, lorsqu’elle l’atteignit, un « tic tic » sonore la fit se retourner.
Il était là, sur le balcon, la tête basse, attendant que son amie lui ouvre l’accès à sa chambre. Erine eut la folle envie de le laisser dehors, de l’ignorer un peu pour se venger de la cruelle attente qu’il lui avait fait subir. Mais il était là, et elle n’avait qu’une seule envie : se réconcilier avec lui et pouvoir de nouveau sentir son aura chaude et protectrice l’envelopper.

" Ce que je peux être stupide… " pesta-t-elle intérieurement tandis qu’elle s’approchait de la porte-fenêtre.

Elle s’arrêta devant la paroi transparente et regarda son compagnon d’un air de reproche : il avait la main posée contre le verre dans une posture suppliante et plongeait son regard dans celui de la jeune fille. Celle-ci s’en sentit légèrement troublée. Elle allongea le bras vers le verrou, l’ouvrit puis abaissa la poignée.
A peine eut-elle entrouvert le panneau qu’une fraîche brise d’Eté envahit la salle en portant une odeur de pollen. Erine s’approcha de Lubio dans l’air frisquet, le garçon sortit de derrière son dos un bouquet multicolore de phlox et de tulipes, le regard implorant.

" Ca aussi, il l’a appris dans un livre ? " se demanda-t-elle.

Il ne disait rien, pas un seul mot d’excuse, et Erine le connaissait assez bien pour savoir qu’il ne le ferait pas avant d’avoir obtenu son pardon. Tout comme avant…
Elle le regarda au plus profond de son oeil. Ses regrets étaient sincères, elle le voyait.

" Imbécile… " murmura-t-elle affectueusement en son fort intérieur.

La jeune fille prit alors le bouquet de fleurs et plaça délicatement son propre corps entre les mains de son amant. Il était si chaud… C’était si agréable…
Elle passa ensuite ses bras autour du cou du garçon, lui glissa les siens derrière sa taille et ils s’embrassèrent. S’abandonnant à cette caresse, Erine lâcha peu à peu le bouquet. Les fleurs odorantes tombèrent par-dessus la rambarde du balcon de pierre et les plus petites phlox furent emportées par le vent.
Leur étreinte se desserra, leurs visages s’éloignèrent et Lubio murmura :

" Erine, pardonne-moi pour aujourd’hui… pour t’avoir menti… pour… "

Elle l’interrompit, posant un doigt sur ses lèvres.

" Parfois, un regard vaut plus que mille mots. "

Le garçon sourit. Il se souvenait du jour où il lui avait dit ça, peu de temps après le début de leur amitié, lorsqu’elle lui avait demandé pourquoi il ne parlait presque jamais lorsqu’il était à ses côtés. Il goûta encore les lèvres de son amante puis la relâcha.
Ils restèrent un long moment là, debout face-à-face, ne sachant que dire ou que faire. Ils semblaient tous deux gênés, presqu’autant que la toute première fois où ils étaient partis se promener en amoureux. Soudain, le ventre d’Erine gronda. Elle se retourna vivement, le visage rougi par la honte d’avoir brisé cet instant si émouvant, et Lubio rit.

" Alors princesse, on a faim ? "

A son tour, mais plus fort encore, l’estomac du garçon se manifesta. Il plaqua ses mains contre son ventre, cherchant à en étouffer le bruit, et ce fut au tour d’Erine de se moquer.

" Ouais… " avoua-t-il en grimaçant, " moi aussi je meurs de faim. "

Il prit la main de sa compagne.

" Ca te dirait de manger un morceau ? "

La jeune fille sourit : elle avait retrouvé celui qu’elle connaissait.
Il la tira à sa suite vers la corde, descendit et rattrapa Erine lorsqu’elle se laissa tomber dans le vide. C’était si bon pour elle de sentir qu’il y aurait toujours quelqu’un pour la rattraper.
Sans quitter les bras de Lubio, elle regarda autour d’elle et aperçut alors près des fleurs éparpillées une nappe de tissu bleu, posée à même le sol, sur laquelle reposait un pique-nique complet : il y avait un panier contenant des sandwiches, des assiettes et des verres en plastique, quelques jus de fruits ainsi qu’un gâteau rose, probablement aux fraises. C’était donc pour ça qu’il l’avait faite attendre une demi-journée avant de venir…
La jeune fille se jeta rapidement contre le torse de son ami. Son mouvement fut si brusque qu’il fit perdre l’équilibre au garçon et, Erine toujours dans ses bras, il tomba sur l’herbe fraîche. Ils rirent tous deux aux éclats, leur dispute ne fut plus alors qu’un souvenir parmi d’autres.

Le gâteau s’avéra bien moins bon que beau, mais Erine était si heureuse de manger de nouveau avec son amoureux qu’elle se força à en reprendre un peu. Repus, ils tombèrent en arrière collés l’un à l’autre et, se tenant la main, ils laissèrent leurs regards vagabonder dans le ciel étoilé.

Cinq minutes s’écoulèrent, puis dix, puis vingt. La jeune fille se sentait plus légère, comme enivrée par la beauté de la nuit et, pour une raison inconnue, elle avait besoin de tendresse. Elle tourna la tête vers Lubio : il luttait contre le sommeil, fermant et ouvrant sa paupière sans cesse, mais il perdait visiblement du terrain. Erine bascula alors et, assise à califourchon sur le bas-ventre de son amoureux, elle couvrit ses lèvres et son cou de baisers. Elle sentit les mains du garçon contre son dos aller de haut en bas, la caressant dans un va-et-vient régulier. Elle attrapa l’une d’elle et la glissa sous son vêtement, la fraîcheur de la paume de son amant la fit frissonner. Elle se redressa ensuite et amena la main de son ami contre son ventre, puis la fit descendre sur sa ceinture.
Lubio se dégagea vivement de la poigne de la jeune fille. Cette dernière le regarda avec incompréhension. Pourquoi prenait-il peur, tout à coup ? Après tout, ils l’avaient déjà fait la veille. Alors pourquoi semblait-il si désemparé, si craintif ?

" Qu’y a-t-il ? " lui demanda-t-elle avec inquiétude.

" Euh… " fit le garçon, hésitant, " J’ai… J’ai lu qu’après une première fois… "

" Laisse tomber tes livres deux minutes, tu veux !? " dit-elle agacée en revenant à ses caresses.

Il recommençait encore… Il lui avait déjà fait le coup lors de sa demande de fiançailles… Pourquoi fallait-il qu’il parle toujours de ses livres quand le moment devenait magique !?
La jeune fille tenta de retrouver cet état second d’enivrement mais rien n’y fit et la pudeur de Lubio n’arrangeait pas les choses. Elle finit par abandonner, un amer sentiment de défaite au coeur.
Quelques minutes s’écoulèrent, les deux amoureux restèrent silencieux, puis le garçon admit :

" En fait, rien ne m’aurait plus honoré que de faire ça avec toi ce soir, mais j’avais… prévu autre chose. "

Erine continua de l’écouter en silence, la tête posée sur son torse chaud. Elle sentait le rythme de son coeur s’accélérer.

" Je voulais t’emmener quelque part. Je voulais te montrer l’endroit où je me réfugiais quand j’étais triste, avant de te rencontrer. C’était, c’est, en quelque sorte, mon « jardin secret ». "

Un sentiment de bonheur et d’excitation se répandit dans la poitrine d’Erine : en voulant lui révéler son havre, Lubio venait de lui apporter la preuve ultime de sa confiance et de son amour pour elle. Elle s’empressa d’accepter sa proposition.


" C’est encore loin ? "

" Non, nous y sommes presque. "

Erine était si impatiente de recevoir la plus grande confidence de son amant qu’elle ne cessait, depuis leur départ du manoir, de s’éloigner et de revenir près de son guide, de le pousser, de le tirer par le poignet, mais lui continuait de marcher avec une nonchalance exaspérante.
Ils passaient maintenant entre Minos et Centos. La jeune fille s’attendait à ce que Lubio bifurque vers l’un ou l’autre des villages, mais il n’en fit rien : il continua sa route, avançant droit devant lui, se dirigeant vers un petit bois dans lequel personne n’allait jamais car il était perpétuellement plongé dans les ténèbres à cause du feuillage trop dense des arbres. Du fait de cette singularité, de nombreuses légendes avaient vu le jour sur ce bosquet, et il était considéré comme magique. Par ailleurs, d’étranges accidents étaient arrivés à ceux qui avaient entrepris de le déboiser.

" C’est là ? " demanda Erine avec inquiétude.

Le garçon acquiesça, elle déglutit. Les villageois de Minos, le village le plus proche du bois, parlaient souvent de cris et de râles effroyables provenant des mystérieuses ténèbres qu’abritaient ces arbres, ainsi parfois que d’un grondement sourd qui faisait trembler la terre. Ces manifestations troublantes avaient été mises sur le compte de fantômes et d’esprits malins qui cherchaient à attirer des proies en leur royaume. Bien sûr, la jeune fille trouvait cela pitoyable de trembler pour des histoires de revenants destinées aux enfants, car elle n’y croyait pas le moins du monde. Mais les faits étaient là : les cris, les hurlements inhumains, les tremblements de terre étaient bel et bien réels. De plus, et c’était pour cela qu’elle ne pouvait s’empêcher d’avoir peur, ce bois avait quelque chose de terrifiant, comme s’il dégageait une aura sombre et menaçante.
Instinctivement, elle s’arrêta devant l’orée. Lubio se retourna et lui tendit la main, l’invitant à le rejoindre dans l’obscurité. Celle-ci était si intense qu’Erine ne voyait déjà plus les pieds de son compagnon.

" Allons, Erine, " fit ce dernier, un sourire amusé au visage, " ne me dis pas que tu as peur… "

Comment ? Qu’est-ce qu’il voulait insinuer par là ? Qu’elle était une poule mouillée ?
Ah, ça non ! Personne ne pourra jamais dire qu’Erine Ratch a eu peur du noir !
La jeune fille inspira profondément, posa sa paume dans celle du garçon et se laissa tirer dans les ombres.
En une seconde, le silence nocturne fut englouti par une cacophonie de bruits étranges, inconnus, effrayants. Erine entendait un hurlement aigu et continu, des cris, des râles, des sons indescriptibles. Son pied heurta soudain quelque chose de mou, elle eut un mouvement de recul et perdit la main de Lubio. Elle bondit rapidement en avant dans l’espoir de la retrouver, mais sa chaussure se coinça dans un obstacle dur et elle tomba face contre terre. Le bruit était encore plus horrible au sol. Elle entendait des créatures grouiller autour d’elle.
Elle se releva, une peur dégoûtée au ventre.

" Lubio ! " cria-t-elle, terrifiée à l’idée d’être abandonnée dans cet enfer.

Elle frotta ses mains l’une contre l’autre. Sa paume gauche la piquait. Elle voulut la regarder afin de s’assurer qu’elle n’était pas blessée, mais elle ne vit même pas ses bras dans ce noir total : c’était comme si quelqu’un l’avait rendue aveugle.

" Lubio ! " cria-t-elle de nouveau.

" Je suis là. " dit le garçon d’une voix rassurante.

" Où !? Je ne vois rien ! J’ai l’impression de devenir folle ! "

Elle sursauta : une main inconnue venait de se poser sur son cou.
Et si ces fantômes existaient vraiment ?

" Aaah ! "

" Du calme. C’est moi. "

Elle sentit son amant passer une main derrière ses genoux et l’autre dans son dos, puis la soulever de terre. Elle chercha à tâtons sa nuque et s’y accrocha. Elle se sentait bien maintenant, dans ces bras invisibles mais réconfortants.
Le hurlement aigu se fit un instant plus fort et quelque chose de froid et de léger lui effleura le bras. Elle se plaqua contre le garçon et chercha ses lèvres de sa main gauche : elle avait besoin d’être embrassée, d’être rassurée. Ses doigts rencontrèrent la paupière fermée du garçon puis ses lèvres où elle prit son baiser.

" Comment arrives-tu à marcher sans voir où tu vas ? " demanda Erine tandis que son prince avançait, " Et pourquoi tu n’as pas peur ? "

" Tu savais, Erine, " répondit la voix désincarnée de Lubio, " que l’Homme n’a pas peur des ténèbres mais de l’Inconnu qu’elles renferment ?
Je suis venu ici presque toute ma vie. Je connais l’emplacement de chaque racine, chaque irrégularité du sol. Le noir ne me gêne en rien pour avancer. Pour ce qui est de ce vacarme, c’est vrai : j’ai eu peur au début. Mais j’ai appris à identifier chaque son, et alors ils sont devenus pour moi inoffensifs. Aujourd’hui, cela ressemble à une douce sérénade aux promesses de réconfort et d’apaisement à venir. "

La jeune fille ne dit rien un long moment. Elle se serrait contre le torse de son bien-aimé les yeux fermés – elle avait constaté que l’obscurité était moins inquiétante lorsqu’elle la provoquait volontairement – et respirait son odeur rassurante.

" Ce n’est pas l’obscurité qui effraie l’Homme, mais l’Inconnu qui s’y cache… " dit-elle à un moment où le hurlement se fit moins fort, " Ca aussi, tu l’as appris dans un livre ? "

" Oui. "

Des livres sur les sentiments, sur l’amour, sur le corps et l’esprit humain : Erine ignorait l’existence de tels ouvrages alors que son ami semblait les avoir tous lus. C’était comme s’il avait passé sa vie à étudier son espèce.
Et elle, était-elle aussi un sujet d’étude ? Cette idée la révoltait autant qu’elle la choquait.
La jeune fille se promit d’aller feuilleter une én-et-unième fois quelques volumes de la bibliothèque de Lubio, un jour prochain, afin de tenter de trouver ces oeuvres fantômes qui n’existaient pas à Valkia et qu’elle n’avait non plus jamais réussi à découvrir chez son ami.
Le vacarme infernal cessa, le garçon s’arrêta. Seul le bruit du vent jouant dans les feuillages troublait le calme revenu de la nuit. Erine entrouvrit les paupières et fut éblouie par les rayons de la lune qui brillait dans le ciel dégagé. Ils étaient apparemment sortis du bois.
L’avait-il forcée à le traverser pour rien ? Juste pour éviter de le contourner ? Ce qu’il pouvait être cruel !
Lubio déposa sa princesse et annonça :

" Nous y sommes. "

Lorsqu’Erine récupéra une vision nette, elle fut ébahie par la beauté du paysage : devant elle reposait un petit lac calme, dans lequel se reflétait la lune, entouré d’un terrain plat où se mêlaient phlox et pâquerettes en une myriade de points scintillants semblant répondre aux étoiles et, protégeant jalousement ce paradis, une rangée de sapins sombres formait un cercle autour du jardin secret. La jeune fille et son ami n’étaient pas ressortis du bois : ils étaient en son centre.
Elle s’accrocha au bras gauche de Lubio, le cœur empli de joie et d’émerveillement, et le regarda. Il avait la tête tournée vers l’autre rive du lac et son visage était marqué par une douce tristesse.

" Maintenant que tu es là, " dit-il en entrainant Erine à sa suite, " je voudrais te présenter à quelqu’un. "

" Qui ? " demanda-t-elle sans le quitter des yeux.

Il fit quelques pas, s’arrêta et répondit en cueillant une dizaine de fleurs :

" Une femme… Une femme que j’aimais plus que tout au monde… "

Il se leva et reprit sa marche, elle toujours agrippée à son bras.

" La seule autre femme que j’ai jamais aimée, à part toi. "

Il s’arrêta de nouveau et baissa la tête. Erine suivit son regard. A leurs pieds, un rectangle de tulipes jaunes et rouges délimitait un espace d’un mètre de largeur sur deux de longueur et, de l’autre côté, une grande pierre polie et arrondie luisait sous la lune.
Elle reporta son attention sur Lubio : une larme descendait le long de sa joue. Il lâcha les fleurs qui s’éparpillèrent sur la tombe et dit d’une voix douloureuse :

" Maria Bleid… Ma mère. "

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