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Geneworld.net>Ficciones>Dark fullmetal>Fiist, la cité des cieux

03 - ALORS QUE LEURS LÈVRES SE FRÔLÈRENT POR DARK FULLMETAL

Le frottement de l'air sur le visage. Une sensation de chute perpétuelle. Une lueur d'un bleu cobalt.
Hilon ouvrit lentement les yeux, les rayons du soleil filtraient déjà au travers de la fenêtre de la chambre dans laquelle il se trouvait depuis deux jours. Il fixa d'abord le plafond, se remémorant ce rêve étrange et si réaliste qui semblait lui rappeler sa chute, puis bascula la tête vers la droite pour regarder le ciel. L'azur céleste était coloré de ce bleu clair que Hilon avait l'habitude de contempler lorsqu'il se rendait sur le toit de son immeuble avec May, les jours durant lesquels il ne trouvait rien à faire ou selon son humeur. Puis le jeune homme se redressa péniblement pour ouvrir la fenêtre, s'accouda sur le rebord et respira l'air frais du matin. Il laissa s'échapper un soupire alors qu'on frappa à la porte. Hilon répondit « Oui? », après quoi la charmante Helena entra dans la pièce, portant un plateau chargé du petit-déjeuner. Elle le salua timidement et Hilon lui répondit d'un sourire, ce même sourire qui avait déjà embarrassé la jeune femme. Alors qu'elle s'approchait de lui, il regarda sa longue chevelure brune qui lui tombait sur les épaules -elle lui arrivait jusqu'au bas du dos-, les traits fins de son visage, sa peau lisse et colorée, ses yeux bleus qu'il avait rencontré la nuit passée, puis jeta un bref regard sur ses lèvres roses et luisantes. La jeune demoiselle déposa le plateau devant le jeune brun et s'assit sur la chaise à côté du lit. Elle arrangea brièvement sa légère robe marron, mit ses mains sur les genoux, croisa les doigts puis demanda timidement: « Avez-vous bien dormit? » Le jeune Hilon lui sourit chaleureusement, une fois de plus, produisant le même effet chez son hôte.
« Oui, merci... Et vous?
-Très bien, merci... »
Leurs regards se croisèrent, et ne sachant quoi dire de plus à la vue de l'autre, ils se regardèrent en rougissant comme deux jeunes adolescents sur le point de faire leur déclaration ; puis sentant la gêne s'installer entre eux deux et son coeur commençant à s'emballer, Helena détourna du regard alors que Hilon décida de relancer courageusement la discussion.
« Il fait beau, dit-il en regardant au dehors… ça vous dérangerait de m’accompagner ? J’aimerais sortir et marcher un peu, si j’en suis capable. »
Il lui sourit une nouvelle fois puis, rougissant et, dans un sourire, Helena lui répondit :
« Oui, avec plaisir. »


CHAPITRE 3
Alors que leurs lèvres se frôlèrent


Les deux jeunes personnes marchaient côte à côte au bord de l’eau, les pieds nus sur le sable fin. Le jeune homme regardait inlassablement l’océan -qu’il ne pouvait voir que du ciel avant cela- et Helena, qui marchait du côté de la terre, ne se passait pas de l’admirer lui quand elle ne regardait pas devant elle. Un moment, Hilon soupira et détacha son regard du bleu de l’eau confondu à celui du ciel, il parut aussitôt mélancolique. Remarquant ce changement d’attitude, la jeune Helena accéléra légèrement le pas de façon à le devancer de peu et se de trouver face à lui.
« Que vous arrive-t-il ? Vous semblez si triste tout à coup.
-Hum ? Non, rien du tout. Je repensais juste à… à Fiist. Je n’arrive pas à croire que je sois vivant après une telle chute, c’est tellement haut, dit-il en levant les yeux au ciel. Cette bande d’abrutis, je n’aurais jamais dû les croiser cette nuit là.
-Racontez-moi, vous ne nous avez que brièvement dit ce qu’il s’était passé avant votre chute, c’est encore confus.
-D’accord, dit-il en souriant. »

Tout en rougissant, elle acquiesça d’un sourire puis se remit au niveau du brun pour écouter son histoire. Hilon retrouvait peu à peu le sourire et son visage s’illuminait ; la peine et la mélancolie qui le rongeaient semblaient s’être évaporées, et en voyant cela la jeune femme sourit un peu plus.
Le temps s’écoula vite, et cela faisait déjà près de deux heures qu’ils étaient au bord de l’eau. Ils avaient longé la côté jusqu’à la fameuse falaise, étaient revenus sur leurs pas puis, finalement, s’étaient assis sur le sable fin à mi-chemin entre la côte rocheuse et la maison. Ils continuèrent de discuter de tout et de rien pendant quelques dizaines de minutes, le temps que l’appétit commence à se faire ressentir. Helena se releva puis tendit chaleureusement la main à Hilon pour l’aider à se relever, tout en l’invitant à rentrer pour le déjeuner. Il prit sa main avec plaisir et afficha un large sourire.
Le père de la jeune femme venait tout juste de partir. La salle à manger était vide, Helena était montée se préparer pendant que Hilon s’occupait de ranger et de nettoyer la cuisine. Lorsque la demoiselle redescendit, elle fut surprise de le trouver avec un tablier.
« Mais, qu’est-ce que…
-Qui a-t-il?
-Ce n’est pas à vous de faire ça… Vous devriez plutôt vous reposer.
-Heu, sans doute. Mais je voulais aider. Vous vous occupez de moi depuis deux jours et je me sens un peu mal de ne rien faire, j’ai l’impression de profiter de vous et ça me déplait.
-Ne dites pas ce genre de choses, dit-elle en s’approchant de lui et en retroussant ses manches. C’est moi qui ai choisi de vous héberger et de vous soigner, alors dites-vous que vous êtes notre invité, ajouta-t-elle en souriant timidement. »
Helena s’approcha lentement de lui, passa ses bras autour de sa taille puis défit le nœud dans le dos du jeune homme qui maintenait le tablier attaché. Elle commençait à rougir et gardait les yeux baissés, son cœur battait la chamade. Elle enleva entièrement le tablier du corps de Hilon en détachant aussi les lanières qui étaient nouées derrières sa nuque et, alors que ses mains étaient au niveau du cou du jeune homme, Helena marqua un temps d’arrêt et resta immobile l’espace de quelques secondes. Elle tremblait. Son visage demeurait proche de celui du jeune homme, sa respiration se faisait longue et intense ; Hilon rougissait et son état rejoignait celui de la jeune femme. Ils restèrent ainsi un court instant, rapprochant sensiblement leurs visages. Puis, finalement, Helena fit soudainement un pas en arrière. Elle afficha un large sourire malgré sa gêne et dit avec enthousiasme :
« Que diriez-vous de m’accompagner à Gillest ? C’est un village à quelques minutes d’ici, j’ai quelques courses à y faire… Vous voulez bien ? »

Une légère et agréable brise soufflait sur les plaines de Fiistiard, rafraichissant ainsi l’air de ce début d’après-midi ; le ciel bleu couvrait la terre de sa clarté et le soleil baignait le monde de sa lumière chaleureuse. Sous ces rayons éclatants, Helena et Hilon marchaient calmement vers le village de Gillest qui était bâtit entre deux collines, non loin de la falaise au pied de laquelle vivaient la jeune femme et son père. Ils y arrivèrent assez tôt et Helena ne tarda pas à chercher ce pourquoi elle était venue. Hilon l’accompagna donc dans de nombreuses boutiques puis au marché qui se tenait sur la place principale, au centre du village. Entre temps, ils rencontrèrent des connaissances du père d’Helena et d’elle-même ; Hilon se présenta à eux comme étant un naufragé d’une croisière aérienne, appréhendant leur réaction s’il leur révélait qu’il venait de Fiist. Des amis de la demoiselle les invitèrent à prendre un verre dans une taverne réputée de Gillest, puis ils retournèrent chez Helena environ une heure plus tard.

Près d’une semaine s’écoula depuis. Hilon et Helena étaient souvent sortis se promener ensemble aux alentours de Gillest et au pied de la falaise, au bord de l’océan où une légère brise soufflait régulièrement et où le soleil rayonnait, tâchant alors de sa lumière l’eau calme qui s’échouait doucement sur le doux sable doré.

La pluie tombait averse, et les deux jeunes gens arrivèrent essoufflés et trempés dans l’entrée de la maison. Après avoir fermé la porte, Helena se laissa tomber sur le canapé avec les sacs qu’elle ramenait de Gillest ; Hilon rangeait déjà ce qu’ils avaient acheté dans la cuisine. La jeune femme reprit son souffle et chercha dans un des sacs un écrin d’un bleu sombre décoré d’un ruban d’un bleu plus clair et brillant. Et, lorsqu’elle entendit Hilon arriver derrière elle, elle cacha en vitesse et dans un sursaut le précieux cadeau qu’elle avait acheté en secret. Le jeune Fiistan imita son amie et se laissa lourdement tomber à ses côtés, déclarant avec une pointe d’humour qu’il ne referait pas l’aller-retour jusqu’à Gillest sous la pluie de si tôt. Helena rit doucement puis, après un court silence, elle décida de préparer le repas ; Hilon n’hésita pas une seconde pour lui proposer son aide.
Plus tard, le jeune homme regardait au travers de la fenêtre de sa chambre assis sur son lit dans l’obscurité, ne trouvant pas le sommeil. Pendant qu’il observait l’océan se déchainer sous une pluie torrentielle et des vents violents, quelqu’un vint frapper trois coups à la porte. Helena entra timidement, elle cachait quelque chose derrière son dos. Lentement, elle s’approcha du jeune homme et s’assit à côté de lui, sur le bord du lit ; elle resta muette et immobile un moment puis, les joues teintées de rose et les yeux brillants, et se tourna vers Hilon.
« Je… Voilà pour toi, bredouilla-t-elle timidement. »
Elle lui tendit l’écrin de velours puis détourna le regard, fixant ses mains jointes sur ses genoux. Hilon ne su quoi dire sur le coup. Il avait prit le cadeau qu’il venait de recevoir sans un mot et ouvrit l’écrin après avoir délicatement défait le nœud qui le scellait. Il en sortit un collier d’argent, une chaine somptueuse qui brillait malgré la pénombre et à laquelle pendait un pendentif représentant deux fleurs –des amaryllis belladonna- collées symétriquement l’une à l’autre. Elles avaient été méticuleusement travaillées et les détails étaient tellement bien gravés que Hilon resta comme ébahi devant ce bijou si beau à ses yeux. Tout en ayant le regard fixe sur le présent, le garçon s’adressa à son hôte et balbutia:
« C’est vraiment… magnifique.
-Je suis heureuse qu’il te plaise, ça faisait un moment que je l’avais remarqué et j’espérais que tu l’aimerais.
-Merci, vraiment. Mais il ne fallait pas, tu m’as déjà offert des habits et ton hospitalité. Ce serait plutôt à moi de…
-Non, coupa-t-elle, je voulais te l’offrir de tout mon… Je… Enfin ne t’occupe pas de ça ! Je voulais te faire ce cadeau, un point c’est tout !
-D’accord, d’accord, répondit-il en riant. »
Il entreprit de l’attacher autour de son cou mais y renonça assez vite, et il se tourna vers Helena avec un air implorant. Elle lui sourit et prit les deux extrémités du collier dans ses mains.
« Décidément, dit-elle, tu n’es pas doué pour ce genre de chose. Cela me rappelle la fois où tu m’as montré ton autre collier et qu’il t’a bien fallu deux minutes pour le rattacher. »
Elle se mit à rire et Hilon, qui fit la moue, soupira que ce n’était pas drôle. Helena se calma alors mais garda le sourire, puis elle monta entièrement sur le lit pour l’aider à accrocher sa chaine. Elle passa ses mains derrière sa nuque puis les joignit. Les deux personnages se retrouvèrent dans la même position que la fois où elle défit les nœuds du tablier que portait le jeune homme, une semaine plus tôt. Leurs joues rougirent, leur souffle se fit court et fort, ils tremblaient sensiblement et leurs cœurs se mirent à battre plus vite, plus violemment. Ils restèrent figés ainsi puis, lentement, leurs visages se rapprochèrent. Leurs regards d’amants se perdirent dans le vague ; ils s’abandonnaient à leurs envies, leurs sentiments.

Devant la faible lumière des astres qui traversait la fenêtre malgré l’orage, leurs visages rougis par l’amour semblaient ne faire plus qu’un, et leurs lèvres se frôlèrent.


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