Chapitre 13 : Dernier avertissement
Indira était assise dans sa chambre, à l'hôpital psychiatrique. Elle commençait à regretter d'avoir parlé d'Emma Larsen à la police car le spectre chercherait peut-être à se venger d'elle.
Se venger, oui, mais elle ne pouvait la trouver que dans la villa. Jamais Indira n'avait vu Emma Larsen en dehors de la Villa du Soleil Couchant. Non ! Indira était peut-être prisonnière, mais au moins resterait-elle en vie !
Une infirmière vint pour éteindre la lumière, il était 21 heures, l'heure de se coucher pour les fous. Seule une veilleuse restait allumée, dispensant une faible lumière jaune.
Tout à coup, Indira vit Stéphane.
-Bonsoir Stéphane. Vous venez m'aider à m'enfuire ?
Le fentôme hocha négativement la tête et dit :
-E AE U EA AE A EUN !!!
-Je suis désolée Stéphane, mais je ne comprends rien.
Stéphane avança en direction de la fenêtre en verre incassable et feignit de faire de la buée dessus. Mais il ne pouvait pas, étant donné qu'il était mort.
-J'ai compris ! s'exclama Indira. Vous voulez écrire.
Elle rejoignit Stéphane près de la fenêtre et fit de la buée. Stéphane n'avait le temps d'écrire que quelques lettres à la fois avant que la buée ne disparaisse, mais Indira put déchiffrer le message suivant :
NE PARLE PLUS D'EMMA LARSEN A QUELQU'UN.
-Pourquoi ? demanda Indira.
Stéphane écrivit :
LA PROCHAINE FOIS, Ce SERA TOI.
-Mais je ne suis plus à la villa, dit Indira. Elle ne peut plus me retrouver.
Stéphane se désigna lui-même.
-Mais vous, c'est différent : vous êtes de mon côté.
Le fantôme tapota la fenêtre pour montrer à Indira qu'il voulait écrire. La jeune fille souffla de la buée et Stéphane écrivit :
NOUS SOMMES TOUS LES DEUX PAREILS, EMMA ET MOI.
SI JE PEUX TE RETROUVER, ELLE AUSSI.
Indira frémit. Elle allait poser une question à Stéphane mais il disparut. Elle se mit alors à crier et à hurler.
-Qu'est-ce qui se passe, ici ? demanda une aide-soignante en entrant.
-Il faut m'ader, s'il vous plaît ! Emma Larsen va venir, et elle va me tuer comme elle a tué Christine et Victor.
L'aide-soignante partit et revint ensuite avec deux de ses collègues, une seringue à la main.
-Puisque vous ne voulez pas vous calmer, nous allons vous y aider.
Le personnel soignant était installé dans leur salle de repos et buvait un café.
-C'est vraiment épuisant de s'occuper de tous ces malades mentaux, dit Alicia, la nouvelle aide-soignante. Par exemple, cette Indira. Elle est vraiment entêtée avec son Emma Larsen qui veut la tuer. D'accord, cette femme était une criminelle mais elle est morte, à présent. Qu'elle la laisse donc dans sa tombe.
-C'est vrai, après tout, dit Herbert, un infirmier. Je la comprends dans un sens : je ne supporterais pas de vivre dans une maison dans laquelle il y a eu un crime, mais personne ne l'a forcée à acheter cette villa.
-Elle n'a peut-être pas eu le choix, dit Chloé, une autre aide-soignante.
Elle regarda dans le couloir pour vérifier qu'il n'y avait personne puis elle retourna à sa place. Elle but une gorgée de café et dit d'une voix basse, comme si elle avait peur d'être entendue :
-Croyez-moi ou pas mais la mère de Martine, ma meilleure amie, est la soeur de Louise, la belle-fille d'Emma Larsen. Louise parlait souvent avec sa soeur avant d'être tuée par Emma Larsen et Martine m'a raconté que Louise avait dit à sa mère qu'Emma Larsen était folle, possédée par le Malin. Je ne crois pas trop à ces histoires-là mais à ce qu'il paraît, il est impossible de se débarasser de ces gens, vivants... ou morts.
-Tais-toi, dit Alicia en frissonnant. Je déteste ces histoires !
Un silence prit place dans la salle de repos, un silence inspiré par la terreur.
-Calmez-vous, dit Herbert. Ces histoires n'existent que dans les films d'épouvante. Les morts ne reviennent pas à la vie et les gens possédés par le diable ne sont que des sornettes. Ces personnes sont purement et simplement folles.
Tout à coup, un cri perça le silence pesant.
-Ce bruit vient de la chambre d'Indira, dit Alicia.
-Je ne comprends pas, dit Chloé. Je lui ai injecté un calmant il n'y a même pas une heure et il aurait dû au moins durer quatre heures. Elle ne peut pas s'être réveillée.
-Et pourtant, c'est bien elle qui est en train de hurler, dit Herbert. Je vais voir.
-Non, attends, dit Chloé en posant une main sur le bras de l'infirmier. Si Emma Larsen est en train de tuer Indira, il se pourrait qu'elle s'en prenne à toi par la suite et tu ne pourras rien faire.
-Je ne crois pas à ces histoires, dit Herbert en dégageant son bras.
Il marcha jusqu'à la chambre d'Indira, son trousseau de clés à la main. Il ouvrit la porte verrouillée et le spectacle qu'il vit lui donna la nausée.
Indira avait été libérée des sangles qui la tennaient prisonnière pour ne pas qu'elle se blesse contre un mur ou contre une fenêtre pendant ses délires fous, et elle avait été débarassée de sa blouse blanche d'internée. Son corps nu reposait sur le lit d'hôpital et les draps blancs étaient maculés de sang. Du sang coulait le long des coins de la bouche d'Indira jusque sur son oreiller. Sa langue avait été arrachée. Des marques de griffures couraient le long des bras, des jambes, du ventre de la jeune fille et des marques de morsurent couvraient ses épaules et sa poitrine.
-Mon Dieu, gémit Herbert.
Des lettres de sang maculaient le mur à la tête du lit :
C'ETAIT LE DERNIER AVERTISSEMENT !
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Enfiin fini !!!! Ca m'aura bien gonflé de saisir cette histoire à l'ordi, par contre je me suis bien éclatée en l'écrivant (sauf quand j'étais morte de trouille, cela va de soit ).
Merci pour tous vos commentaires et votre suivi.
Ah, j'oubliais. Au moment de terminer cette histoire, quand je l'ai écrite, j'ai longuement hésité. J'avais envie de ranger à la villa, dans les affaires d'Indira, une robe blanche et un dentier, et rendre mon héroïne schizophrène. Finallement, je l'ai laissée saine d'esprit. J'espère que j'ai bien fait. ^^ |