Eolia dormait paisiblement et Mickaël veillait sur le bon fonctionnement de l'Hémisphère pendant son sommeil. Soudain, il l'entendit crier. Que lui arrivait-il donc ?
Non, il s'en fichait ! Il devait éprouver pour elle de l'indifférence. Mais il se souvint le nombre de fois où il l'avait serrée dans ses bras, et ses sentiments pour elle reprirent le dessus. Il se souvient du jour où elle était montée dans un arbre. Elle n'avait que treize ans, à l'époque, et lui dix-sept. Elle criait qu'elle n'arrivait plus à descendre de l'arbre. Mickaël avait alors tendu les bras et il lui avait dit de sauter. Elle avait obéit et Mickaël s'était retrouvé avec une jolie adolescente dans les bras, sa tête nichée contre son torse et tremblante. Oui, même tout juste âgée de treize ans, Eolia était déjà incroyablement jolie et ses formes féminines commençaient à apparaître. Alors maintenant...
La jolie petite chenille se transformait en un fabuleux papillon.
Entendant à nouveau Eolia pousser un cri strident qui déchira le silence, Mickaël courut à la chambre de la jeune fille. Il ouvrit la porte et crut voir, à la place d'Eolia, allongé dans le lit, le vieil Eric. Cela ne dura qu'une seconde. Eolia était à nouveau dans son lit. Mickaël se précipita vers elle et il la secoua doucement en murmurant :
-Eolia ! Que t'arrive-t-il ?
Eolia ouvrit ses grands yeux noisette rougis d'avoir pleuré, et la colère remplaça la tristesse sur son visage alors qu'elle demanda en remontant les couvertures jusque sous son cou :
-Que fais-tu là ? Qui t'a dit d'entrer ?
-Je t'ai entendue crier et pleurer. Que t'est-il arrivé ?
Les yeux d'Eolia s'embuèrent alors qu'elle répondait d'une toute petite voix :
-J'ai encore fait ce rêve. Des fois, il me laisse tranquille deux ou trois nuits, puis il revient sans crier gare.
-Quel rêve ?
-La mort de mon père. Je la revis toutes les nuits ou presque.
Mickaël ne résista pas à la tentation de serrer Eolia dans ses bras pendant qu'elle pleurait à chaudes larmes. Il caressa ses cheveux roux en sougeant que c'était la première fois qu'il trouvait belle une femme qui pleurait. Puis il se rendit compte que ce voyage sur l'Hémisphère allait lui paraître bien difficile. Il se réaliserait sans doute qu'Eolia n'était pas si parfaite, pas si forte. En effet, auparavant, il n'avait jamais vu Eolia pleurer. Et là, en même pas vingt-quatre heures, il avait déjà vu Eolia pleurer deux fois.
Mais cela ne le dérangeait pas ! Au contraire, se rendre compte que le garçon manqué était bel et bien une femme... Cela l'attendrissait plus qu'il ne l'aurait cru.
-Excuse-moi, murmura Eolia. A cause de moi, ton t.shirt est tout mouillé.
-Ce n'est rien. Je n'ai pas pour habitude d'ignorer les dames en détresse.
Mickaël se leva soudain et ordonna d'une voix douce :
-Esssaie de dormir. Je te réveillerai quand je serai fatigué.
-C'est inutile, je sais très bien que je ne dormirai plus de toute manière... à moins que tu ne restes près de moi.
Pour Mickaël, c'en fut trop.
-Je ne te considère pas comme ma soeur, est-ce clair ?! Sais-tu ce qui se passe généralement entre deux personnes qui dorment ensemble ?
Eolia éclata presque de rire et rétorqua :
-Il ne se passe rien, puisqu'elles dorment.
-Tu es vraiment ingénue. Sais-tu au moins comment naissent les bébés ?
-Oui, le docteur Michel me l'a expliqué ! C'est pour cela qu'il m'a préscrit une pilule, mais j'ignore à qui elle me sert : je n'ai toujours pas de bébé.
-La pilule sert à prévenir d'une grossesse non voulue.
-Cela veut dire que j'aurais pu être enceinte si je n'avais pas pris la pilule ?
-Non, car pour qu'une femme soit enceinte, encore faut-il qu'elle ait un certain type de relation avec un homme, ce type de relation qui se forme en général lorsqu'ils dorment dans le même lit.
Eolia comprit enfin, et elle rougit car sans le savoir, elle venait de faire des avances à Mickaël.
-Je suis désolée, murmura-t-elle. Je ne... enfin... Je ne savais pas.
-Ne t'en fais pas, je n'ais ni l'envie ni le droit de profiter de ton innocence. Mais je préfère te prévenir car je ne suis pas un saint et nous allons rester seuls très longtemps.
-As-tu déjà... eu ce type de relation avec une femme ? demanda timidement Eolia.
-Cela ne te regarde pas, répondit Mickaël en quittant la chambre. Et maintenant, dors !
Eolia regarda le jeune garçon sortir, et elle resta couchée, mais elle n'avait plus aucune envie de dormir. Elle avait envie d'en savoir plus. Quelles étaient ces relations entre un homme et une femme ? Etait-ce l'instinct de reproduction qui les poussait à avoir ce genre de relations ? Sinon, quoi ?
Eolia se leva, elle se vêtit et elle alla sur le pont. Accoudée aux bastinguages, elle regardait l'océan à perte de vue. Soudain, elle se souvint qu'elle devait trouver sur cet océan un indice qui lui permettrait de trouver le trésor. L'Hémisphère était particulièrement rapide et peut-être allaient-ils manquer cet indice.
Elle se rendit dans la salle de pilotage et elle jeta un oeil au plan interactif. L'Hémisphère en était déjà à un quart de l'Océan Atlantique. Ils avaient parcouru un quart en seulement deux jours ! Eolia ralentit alors le rythme du bateau puis elle remonta sur le pont.
-Que se passe-t-il ? demanda Mickaël. On dirait que l'Hémisphère avance moins vite.
-Oui, j'ai ralenti sa vitesse car nous avons quelque chose à trouver sur cet océan, et nous risquerions de le manquer en voulant aller trop vite. Le but de notre voyage est de retrouver le trésor perdu de l'Hémisphère, pas de faire le tour des cinq océans en un temps record.
Voilà, le chapitre 5 est terminé ! J'espère que ça vous plait et que je ne vous saoûle pas trop ! hihi. |