Lundi 17 avril
Eolia regarda autour d'elle. Elle avait quitté la terre ferme depuis une dizaine de jours, mais le sol stable ne lui manquait pas. Tout à coup, un point noir au milieu de l'océan attira son attention. Elle courut à la salle de pilotage chercher des jumelles et elle vit un homme dans une barque. Elle dévia alors la trajectoire du bateau en direction de cet homme. Parler à quelqu'un d'autre que Mickaël ne lui ferait pas de mal car le jeune garçon commençait à lui peser. Depuis quelques jours, il se plaignait sans cesse de ne manger que des pâtes : tagliatelles, spaghettis, raviolis, macaronis, farfalles, rien ne manquait à l'appel. Mickaël avait bien essayé de pêcher mais il manquait de patience et abandonnait au bout d'un quart d'heure.
-Eolia ! Comment se fait-il que nous ayons changé de trajectoire ? demanda justement l'intéressé en arrivant vers la jeune fille.
-J'ai repéré un homme sur une barque.
-Sur une barque ? demanda Mickaël amusé. C'est vrai que les barques en plein milieu de l'Atlantique, c'est fréquent !
-Regarde par toi-même ! Ce que tu peux être stupide, mon pauvre !
Mickaël jeta un oeil dans les jumelles et sourit de toutes ses dents.
-Un homme à bord d'une barque sur l'océan. Soit cet homme est complétement fou... soit nous sommes près de la côté et nous allons pouvoir nous réapprovisionner avec autre chose que des pâtes.
-C'est une bonne nouvelle pour nous deux en perspective.
-Pourquoi ? Tu veux te réapprovisionner également ?
-Non, mais tu me tapes sur le système et je meurs d'envie de parler à quelqu'un d'autre que toi !
Vexé, Mickaël tourna les talons et se rendit à l'autre bout du bateau. Eolia l'ignora et regarda en directionn de la barque. Elle s'aperçut que l'homme les avait repérés et qu'il ramait dans leur direction. Quand elle ne fut plus qu'à quelques mètres de la barque minuscule comparée à l'Hémisphère, Eolia courut à la salle des machines stopper le navire. Elle retourna ensuite sur le pont et put voir l'homme de très près. Il avait trente ans au maximum, pour le peu de son visage qu'elle voyait. En effet, seuls les yeux, le nez et les pommettes de cet homme étaient visibles, le reste de son visage étant dévoré par une épaisse barbe blond vénitien.
-Bonjour, dit-elle. Est-ce que vous parlez français ?
-Bonjour, répondit l'homme. Oui, n'ayez crainte, je parle votre langue. Dites-moi, mademoiselle, suis-je en train de rêver ou est-ce l'Hémisphère que vous pilotez ?
Eolia frémit.
-Vous... vous connaissez l'Hémisphère ?
-Oui. Où est Eric ?
-Il... il est mort il y a sept ans. Mais comment connaissez-vous mon père et l'Hémisphère ?
-Eolia ? Tu es Eolia ? C'est moi : Julian !
Eolia, tremblante, lança l'échelle de corde au jeune homme. Il monta à bord, rapide comme l'éclair, et il serra Eolia dans ses bras tandis qu'elle murmurait :
-Je te croyais mort depuis dix ans, emporté par cette terrible vague qui a privé l'Hémisphère de tout son équipage sauf mon père.
-J'ai survécu. Je me suis réveillé sur une plage du Brésil, où je travaille à présent pour une famille de pêcheurs. Et toi, que fais-tu là ? Tu as pris la relève ?
-Après cette vague qui a arraché l'équipage de l'Hémisphère, le bateau n'a plus fonctionné. L'océan l'a guidé au vieux port et il y est resté dix ans sans bouger. Lorsque mon père est mort, il y a sept ans, il m'a demandé de prendre les rênes et de guider l'Hémisphère à travers les cinq océans afin de trouver des indices.
-Des indices ? Quels indices ?
-Des indices qui me permettraient de retrouver le trésor perdu de l'Hémisphère.
-Le trésor perdu de l'Hémisphère ?! Mais cette vieille coque de noix n'a jamais eu de trésor, à ce que je sache !
-Hé bien il faut croire que si. Peut-être la tempête n'a-t-elle pas seulement privé l'Hémisphère de son équipage, mais aussi d'un précieux trésor.
-Je l'ignore. Que vas-tu faire à présent ?
-Mickaël, mon compagnon de voyage, souhaite gagner la côte pour se réapprovisionner en nourriture. Il en a assez de ne manger que des pâtes.
Julian éclata de rire et proposa :
-Et si vous veniez manger chez moi, tous les deux ? Ainsi, vous aurez ensuite tout l'après-midi pour vous réapprovisionner.
-Je ne pense pas que nous allons rester tout l'après-midi, mais j'accepte ton invitation avec plaisir.
Voilà la fin du chapitre 6 ! J'espère que ça vous plaît toujours...
Spéciale dédicace à mon chéri Neko d'amour. Merci pour ton soutien, merci pour tes compliments, merci pour tout, merci... merci d'être toi, tout simplement. ^_^ |