Eolia ne savait plus depuis combien de temps elle était à bord de l'Hémisphère. Elle avait eu le temps de se doucher pour débarrasser sa peau du sel, et de se changer. A présent, elle était vêtue d'un short bleu et d'une chemise bleue. Elle regardait par le hublot quand soudain, elle entendit frapper à sa porte.
-Entrez, dit-elle en se retournant.
Mais elle n'en crut pas ses yeux. L'homme qu'elle avait en face d'elle était son père, avec son visage bienveillant, sa casquette éternellement vissée sur sa tête.
-Papa ? demanda-t-elle. C'est bien toi ?
Puis tout fut noir. Lorsque Eolia se réveilla, elle était allongée sur son lit, Mickaël et Julian à ses côtés.
-Que se passe-t-il ? demanda-t-elle.
-Julian t'a trouvée évanouie sur le sol, expliqua Mickaël. Que t'est-il arrivé, Eolia ?
Eolia ferma les yeux un instant, puis elle regarda ses deux comagnons.
-J'ai vu mon père. Il était là, dans l'entrebaillement de la porte. Je l'ai vu comme je vous vois.
-Tu as du avoir une hallucination, répondit Julian. Si Eric est mort, il ne peut pas être à bord, voyons.
-Je n'ai pas rêvé ! s'écria Eolia d'une voix hystérique. Tu me crois, Mickaël, n'est-ce pas ?
-Oui, ne t'en fais pas, répondit Mickaël d'une voix douce et convaincante bien qu'il n'en croyait pas un mot.
Puis il se souvint... C'était deux jours avant que l'Hémisphère ne parte. Il récurait sur le pont. Il avait senti une présence derrière lui. Il s'était retourné et c'était le vieil Eric qu'il avait vu. Puis après une seconde, l'image du vieux loup de mer s'était transformée en celle d'Eolia. Cependant, le jeune homme préféra ne pas parler de cette hallucination qui ne s'était répétée qu'une seule fois depuis.
-Nous allons quitter le Brésil, dit Julian. Je te laisse te reposer, Eolia. Mickaël, peux-tu mettre l'Hémisphère en marche s'il te plaît ?
-Non, ne me laissez pas seule, gémit Eoia.
-Ne t'en fais pas, dit Mickaël. Je vais lancer le bateau et je reviens dans une minute pour veiller sur toi.
-Merci.
Mickaël se dirigea vers la salle de pilotage tandis qu'il dit à Julian :
-Peux-tu aller mettre du charbon dans la chaudière ?
Julian obéit. Mickaël alla appuyer sur le gros bouton rouge sur lequel était écrit MARCHE, il dirigea l'Hémisphère, activa le pilote automatique, puis il retourna vers Eolia. Il s'assit sur le lit de la jeune fille.
-Non, pas sur mon lit, murmura-t-elle. Je ne veux pas dormir avec toi.
Mickaël sourit, caressa les cheveux roux de la jeune fille, et il répondit :
-Je n'ai pas l'intention de dormir près de toi. Je veux juste veiller sur ton sommeil et chasser les mauvais rêves qui s'approcheront.
Eolia sourit et demanda d'une voix timide :
-Alors tu veux bien me serrer dans tes bras ?
-Bien sûr.
Mickaël se débarassa de ses chaussures, de vieilles tennis qui avaient connu des jours meilleurs, il s'allongea près d'Eolia et il la serra dans ses bras. Il déposa un baiser sur son front, et murmura :
-Dors, maintenant. Je suis là.
Quelques secondes plus tard, Mickaël sentit dans son cou le souffle chaud d'Eolia. Puis bercé par cette respiration régulière, il finit par s'endormir, lui aussi. Tout à coup, il ouvrit les yeux et vit Eric, assis sur un fauteuil en face du lit.
A suivre... |