-Mais... tu es fou ?! demanda Eolia.
-Oui, Eolia, répondit Mickaël. Je peux te le dire maintenant que je suis proche de la mort, mais... savoir ton corps nu contre le mien, même si je ne le sens pas à cause de l'engourdissement que me provoque le froid, me fait extrêmement plaisir. Je dirais même que rien ne m'a jamais fait plus plaisir.
-Mais... que dis-tu ?
-Je me confesse sur mon lit de mort, Eolia. Ne m'interromps pas, s'il te plaît. Si lorsque je suis parti à l'armée, je me suis mis à être de plus en plus distant avec toi, c'est parce que je me suis rendu compte que tu me manquais. Cependant, tu ne me manquais pas comme une petite soeur, plutôt comme une femme, la femme que j'aimais. Je pensais qu'en m'éloignant de toi, cela finirait par me passer. Dans un autre sens, je ne pouvais pas m'éloigner complétement de toi.
-A cause de la promesse que tu as faite à Matt, supposa Eolia.
-Non, cette promesse n'était qu'un prétexte que je me donnais. Mais toi... tu m'attirais comme un aimant. Bien sûr, je voulais me détacher de toi en même temps, alors je trouvais des prétextes pour que nous nous querellions, pour me prouver que tu n'étais pas si parfaite. Je me disais qu'à force, j'allais te détester, mais mes sentiments pour toi revenaient au grand galop.
-Oh, Micka...
-Alors je suis venu en cachette sur l'Hémisphère pour partir avec toi. Je me disais qu'en co-habitant avec toi, nous finirions par nous détester. Voir que mes sentiments se buttaient à un mur d'indifférence me tuait à petits feux. Puis je me suis rendu compte que je te faisais du mal, beaucoup de mal, alors j'ai décidé de redevenir le grand frère que j'avais toujours été.
Eolia regarda tristement Mickaël et elle murmura :
-Si tu m'avais expliqué au lieu de me rejeter ainsi. Je t'aime aussi, Micka, mais d'une manière différente.
-Je le sais, Eolia, ma petite Eolia.
La jeune fille sourit et demanda :
-Veux-tu aller prendre un bain ?
-C'est le cadeau du condamné ?
-Non, je ne prendrai pas le bain avec toi, mais l'eau chaude pourrait avoir un effet bénéfique sur ton corps ankylosé.
-Ankylosé ? Tu veux dire anesthésié, paralysé, insensible ! Comment vais-je aller jusqu'à la baignoire ? Je serais même incapable de ramper !
-Tu oublies Julian.
-Julian... Si je t'ai réprimandée, l'autre jour, au Brésil, lorsque tu étais en sous-vêtements, c'était parce que j'étais jaloux.
-Chut... Economise tes forces, je reviens.
Eolia se leva, passa son peignoir et sortit de la chambre en appelant :
-Julian !
Elle frappa à la chambre du jeune homme en disant :
-Julian, peux-tu nous aider ? J'aimerais faire prendre un bain à Mickaël.
Comme il ne répondait pas, Eolia ouvrit la porte de la chambre, mais elle était vide. Elle vit en revanche les vêtements qu'il portait aujourd'hui sur son lit. Elle alla alors frapper à la porte de la salle de bains en demandant :
-Julian, tu es là ?
Comme elle n'obtint aucune réponse, Eolia ouvrit la porte, mais il n'y avait personne dans la salle de bains.
-Julian ! appela-t-elle en descendant l'échelle pour aller voir sur le pont. Julian, tu es là ?
Eolia alla voir à la salle des machines, elle en profita pour remettre du charbon dans la chaudière, puis elle alla voir à la salle de pilotage. Là, elle vit que la vitesse de l'Hémisphère avait été diminuée. Mais se disant que Julian devait avoir ses raisons pour agir de la sorte, Eolia ne modifia rien et alla voir à la cuisine.
-Julian, où es-tu à la fin ?
Puis le pire lui traversa l'esprit : si Julian était tombé par dessus bord ?! Alors sans regarder plus précisément la cuisine, elle courut presque sur le pont et elle fit le tour du bateau en criant de toutes ses forces :
-Julian ! Julian !
-Julian ! Julian ! Julian ! lui répondit son écho.
Tout à coup, Eolia remarqua que la barque de Julian habituellement attachée à l'Hémisphère n'était plus là. Elle redescendit en courant et en passant devant la cuisine, elle remarqua le mot posé sur la table. Elle lut attentivement, plus surprise que jamais, et elle longea le couloir pour regargner la chambre de Mickaël.
-Alors, tu l'as trouvé ? demanda le jeune homme en voyant le visage décomposé d'Eolia. Mais... que se passe-t-il ?
-Il est parti.
Voilà, trois chapitres bien frais à vous mettre sous la dent !! hihi !
Merci pour vos coms super sympas.
Tout plein de bisous à mon Neko chéri. |