Voilà la suite, désolée celui ci est très long
-------------------------------------------------------------------------------------------------Livan, capitale de Taleda.
-Lee, tu es prêt. Le Prince Mathias est là.
-J’arrive ! S’écria-t-il. Il attrapa sa cape, l’enfila et mis son capuchon, puis il sorti de la chambre.
Il pénétra dans le salon où il trouva Sélène assise, portant sa tenue de cuir noir et ses armes habituelles.
Face à elle se tenait le Prince Mathias, debout, le dos bien droit. Il portait un ensemble vert et brun, une dague dépassait de sa botte, une autre pendait à sa ceinture avec une épée, un carquois et un arc étaient attachés dans son dos. Ses longs cheveux blancs étaient noués en queue de cheval. Le Prince se tourna vers Lee. Comme d’habitude, on ne voyait du jeune homme que deux yeux jaunes.
-Il doit être bien laid, pensa Mathias, sinon il ne se cacherait pas ainsi.
Sélène se leva et attrapa un sac de provision avant d’ouvrir la porte et de faire signe aux deux hommes de sortir. Lee attrapa le second sac et suivit le Prince et son amie. C’était le petit matin, l’aube venait juste de se lever mais le palais bruissait déjà de l’activité des domestiques. Ils se dirigèrent vers l’escalier permettant de descendre de l’arbre géant dans lequel le palais était construit.
-Mathias !
Le Prince se tourna et aperçut Tiara derrière eux. Elle était vêtue d’une élégante robe verte émeraude et un diadème d’argent retenait son immense chevelure. Elle s’approcha d’eux.
-Tu as l’œuf ? Questionna-t-elle.
-Oui, dit-il en montrant son sac.
Elle se rapprocha et lui pris le bras. Une larme roula sur sa joue.
-Soit prudent petit frère !
Délicatement il essuya la perle d’eau qui coulait sur la joue de sa sœur, puis il la prit dans ses bras.
-Allons, ne t’en fais pas. Tout ira bien, je ne pars pas seul.
Il la regarda droit dans les yeux.
-Veille bien sur père pendant mon absence.
Tiara inclina la tête et Mathias lui déposa un baiser sur la joue. Puis il recula.
-Ne t’inquiète pas, je reviendrai, je te le promet.
Sa sœur lui sourit, fit un signe de tête aux deux mercenaires et rejoignit ses appartements. Mathias regarda ses deux compagnons de route.
-Vous n’avez pas d’armes. Demanda-t-il à Lee.
Les yeux brillèrent sous le capuchon.
-Je suis une arme. Déclara-t-il d’une voix énigmatique.
Mathias haussa les épaules devant cette déclaration sibylline et le regard rieur de Sélène et reprit la route.
-Allons y, avant que tout le monde sache que nous partons.
Ils descendirent silencieusement la grand escalier. Arrivés en bas, ils se retrouvèrent au cœur de la forêt de Meand qui recouvrait tout le territoire de Taleda. Mathias et ses compagnons levèrent une dernière fois les yeux vers la Capitale, perchée dans la canopée, puis résolument, s’enfoncèrent dans la forêt dorée. Les feuilles commençaient à tomber, annonçant la venue de l’hiver. Si tout allez bien, ils seraient à Voliaranne avant que celui-ci ne s’installe définitivement. Ils marchaient silencieusement. Sélène ouvrai la marche et Lee la fermait. Mathias admira la parfaite coordination de ses compagnons. Bien qu’humains, ceux-ci ne faisaient pas plus de bruit que lui en marchant sur le lourd tapis de feuilles qui recouvrait le sol. Ils semblaient également avoir une vision plus aiguisée que les autres humains. Mathias se sentait perdu, certes, il avait suivit l’entraînement des guerriers et il était plutôt doué, mais il n’avait jamais vraiment quitté Livan seul et si la présence des mercenaires le rassurait, elle l’inquiétait en même temps. Il tenta de briser le silence qui l’oppressait.
-Vous êtes de la même famille ?
Sélène se tourna vers lui en souriant. Aujourd’hui elle était encline à la discussion.
-Non, Lee est juste un compagnon d’arme.
-Et ça fait longtemps que vous faite le métier de mercenaire ?
-J’ai quitté ma famille à 14 ans avec une formation de guerrière. Pour moi cela n’a pas était trop difficile de mettre mon talent de protecteur à la disposition des autres. La même année, j’ai rencontré Lee, dans une bagarre de quartier. A l’époque, il était déjà mercenaire mais cherchait un boulot à Diag. Il m’a prit sous son aile, a perfectionné ma technique de combat, et le jour où on lui a proposé un boulot pour deux, il est venu me chercher. Depuis nous travaillons ensemble, cela va faire quatre ans.
-Et pas un jour de regret. Affirma Lee en sortant de son mutisme. Sélène est une guerrière vraiment formidable. On apprécie de l’avoir comme alliée lors d’un combat. Cela va faire cinq heures que nous marchons, continua Lee, il y a une clairière à droite. Je propose d’y faire une pause pour grignoter un peu.
-C’est vous les guides. Déclara Mathias en souriant et en se tournant vers lui.
-Certes, cependant je n’ai jamais vraiment quitté Livan.
Tout en parlant, ils avaient bifurqué en direction de la petite clairière. Sélène et Mathias s’assirent avec un soupir de soulagement tandis que Lee faisait le tour de la clairière. Il les rejoignit et s’assit à son tour.
-Je n’ai vu aucune trace de prédateurs. Restons quand même sur nos gardes, si quelque chose s’approche, nous le verrons.
Sélène observait les deux hommes. Le Prince semblait inquiet, rien d’étonnant s’il n’avait jamais quitté la capitale. Quant à Lee, il faisait de plus en plus de mystère mais Sélène ne pouvait lui en vouloir. Elle savait être la seule à connaître l’histoire de Lee et c’est pour cela qu’elle comprenait mieux que quiconque les raisons de sa méfiance.
-Quel age avez-vous Prince ? Questionna Lee qui avait vu lui aussi l’inquiétude de l’Elfe.
-J’ai 360 ans elfiques, mais si on remet ça à votre échelle, je n’ai guère plus de 18 ans.
-Comment ça ? S’étonna Sélène.
Le Prince sourit et reprit :
-En fait, alors que vous vieillissez de 20 ans, un Elfe ne vieillira que d’un an, notre cycle se ralentit, au début nous vieillissons normalement, un an elfique est égal à un an humain. Puis notre cycle se ralenti au bout de trois ans et nous vieillissons lentement, un an elfique équivaut à 20 ans humains. Cependant, nous ne sommes pas immortels, comme le disent certaines légendes humaines ou naines.
-Et vous avez toujours vécu à Livan. Enchaîna Lee.
-Non, je suis né à Selenda, dans le village natal de ma mère, ensuite nous avons rejoint Livan. J’ai effectué quelques sortis avec les soldats, mais jamais aussi loin.
-Je n’ai pas vue votre mère, mais lorsque l’on voit votre sœur on ne peut que se dire que la Reine doit être magnifique. Déclara Sélène.
-Elle l’était en effet, reprit Mathias à voix basse. Il faut dire que Tiara est son portrait. Ma mère est morte il y aune dizaine d’années, des suites d’une longue maladie. Les médecins et les mages n’ont rien pu faire.
-J’en suis désolée. S’excusa Sélène. Ma mère est morte en nous mettant au monde, mon frère et moi. Mon père nous a élevé seul avec l’aide d’une gouvernante.
-J’ignorais que tu avait un jumeau ! S’exclama Lee.
-Il s’appelle Shun, il a suivit lui aussi l’entraînement de guerriers, mais quand j’ai choisit le mercenariat contre l’avis de mon père, il est resté pour rentrer dans l’armée de Diag. Je ne l’ai pas revu depuis mais je lui écrit assez souvent. Nous sommes très proches.
Mathias se tourna vers Lee, essayant de distinguer ses traits sous le capuchon.
-Et vous, Lee, votre famille ?
Le mercenaire haussa les épaules.
-Je suis fils unique, je n’ai jamais connu mon père. Ma mère était jeune lorsqu’elle m’a eut. Elle vivait à Diag, dans les Plaines Verdoyante. Elle possédait une ferme près de Sol. Elle m’a racontée qu’un soir, pendant qu’elle rentrait ses chèvres un homme est venu lui demander asile. Elle l’a accueillit sous son toit et en une semaine, ils se sont aimés pour la vie. Puis il est reparti et ma mère ne l’a jamais revu. Moi, je suis le fruit de cet amour éphémère. Ma mère m’a élevée seule, puis j’ai dû me séparer d’elle à mon adolescence. De temps en temps je retourne à la ferme pour l’aider, mais de moins en moins souvent. C’est trop dangereux pour elle maintenant d’être vue avec moi.
-Dangereux ! Intervint le Prince.
Lee le redarda droit dans les yeux.
-Que savez vous de moi, Prince ?
-Rien, reconnu Mathias, à part vos yeux jaunes.
-Justement, ces yeux sont dangereux.
Lee se redressa et retira son capuchon. Il avait un visage agréable, une fine cicatrice partait de son arcades sourcilière droite, traversait son nez, descendait le long de l’arrête de celui-ci avant de se terminer sur la joue gauche, en passant juste sous l’œil. Bien que rouge et légèrement gonflée, elle n’enlevait rien à la beauté du visage. Ses cheveux bruns et mi-longs passaient en bataille devant ses deux yeux étrangement jaunes avant de glisser le long de sa nuque. Mathias dû revenir sur son jugement, même si Lee cachait son visage ce n’était pas pour masquer une quelconque laideur. Pourquoi alors ? Soudain, ce fut clair.
-Un changelin. Murmura Mathias les yeux écarquillés.
-Hé oui, un changelin. Répondit Sélène en riant devant la stupeur de l’Elfe. |