Le grand chef militaire gobelin Fraos'Iln avait eu l'impression en se levant que cette journée serait le sommet de son ascension dans la hiérarchie militaire des Gobelins. Ses troupes s'étaient arrêtées pour la nuit dans les Hautes Plaines, au pied de l'Aiguille Rouge, nommée aussi le Sommet des Démons. Il fallait quand même reconnaître que leurs cousins orques s'y entendaient pour bâtir des tentes solides, enfin quand ils ont tout le nécessaire à portée de main.
En se mettant en marche vers les plaines en contrebas, il se remémore sa longue ascension militaire : il sourit au souvenir de ses entraînements avec son père, et glousse de plaisir par l'évocation de son premier mort. Oui, il se souvient même de son nom : le Sergent Gar'Oln, le plus fort et habile à l'épée, mais pas au lancer de couteau. Toutefois il ne se rappelle pas s'il avait récupéré son poignard, mais ce n'était pas alors le moment de se soucier de ce genre de détails, car il avait reçu le droit de prendre la place de sergent de Gar'Oln. Puis, lors d'une bataille contre les Elfes de l'Est, comme lui et ses hommes avaient accompagné son capitaine en tant que soldats d'escorte de l'état-major, il en profita pour leur glisser habilement quelques suggestions. Ce qu'il avait proposé ayant plu, et surtout ayant fort bien réussi, les chefs militaires avaient reprochés à son capitaine de ne pas avoir eu ces idées. Ensuite, ils lui donnèrent le poste de son capitaine, après une petite formalité administrative, bref après avoir proprement écartelé le capitaine.
Lors des campagnes contre les Nomades humains du Nord, grâce à ses raids victorieux, il reçut le titre de chef de bataille par le Seigneur Gobelin du Nord. De cette période il n'a conservé qu'un habitude de ces Nomades du Nord : trancher une oreille à chaque adversaire qu'il tue. Seulement, les Nomades du Nord coupent les deux oreilles de leurs ennemis, mais pour lui il est plus facile de compter le nombre de ses adversaires en comptant le nombre d'oreilles sans avoir à diviser par deux le résultat. Depuis cette époque, il est aussi très consciencieux, c'est pourquoi il ordonne subitement une halte, et envoie quelques éclaireurs.
Après avoir attendu un moment, il fait avancer de nouveau ses troupes tout en scrutant l'horizon. Mais, ses souvenirs refont surface, et il se laisse de nouveau envahir par des images du passé. Quand le Seigneur Gobelin du Nord l'avait envoyé vers le nord-est contre les Elfes et leurs alliés humains, il fit preuve d'initiatives. Caractère rare et dangereux chez les Gobelins et les Orques, il aurait pu être sacrifié sur l'Autel Noir des Sorciers Gobelins, mais quand le Seigneur Gobelin vit le butin de ses pillages, qu'il avait conservé pour son seigneur, il fut rapidement promu Chef de Guerre Gobelin. Autrement dit, après avoir remercié lui-même et rapidement d'un coup de hache le précédent Seigneur de Guerre, il devenait le Chef de Guerre Gobelin le plus puissant. Non seulement il contrôlait les troupes des Gobelins du Nord mais aussi les Trolls grâce aux Sorciers Gobelins dont ils ont une peur noire.
Il faut dire que les Sorciers Gobelins ont reçu leurs connaissances des Dragons Noirs, et, bien que peu nombreux, ils sont plus puissants que la majorité des magiciens Elfes. De plus, à ses troupes il faut ajouter les Orques dont le Seigneur de Guerre lui est tout dévoué depuis qu'il avait réussi à lui faire comprendre que ruse et force ensemble sont plus puissants que séparément, mais aussi surtout après lui avoir fait une démonstration.
De nouveau, il lance l'ordre de s'arrêter, descend de cheval et monte sur une colline, suivi de son esorte qui avait aussi démonté. Prudemment, il scrute l'horizon avant de se retourner vers l'un des Chefs de Bataille Gobelin.
" Amenez de l'infanterie Gobeline,suivie de Trolls, et d'archers Orques, vers cette colline boisée, et que les Orques restent cachés dans les arbres. Oh, tenez prête une meute de grands loups montés derrière la colline ou nous sommes. Prenez aussi une dizaine de Sorciers Gobelins.
- Bien Seigneur, j'y vais de suite."
Le Seigneur de Guerre Gobelin se tourne alors vers le Seigneur de Guerre Orque et lui dit :
" Seigneur Orque, prenez votre infanterie et vos archers, et dix de nos Sorciers, ainsi qu'une meute de grands loups montés que vous cacherez, et dirigez-vous près du bois qui longe le ravin. Ainsi avec les forces qu'il me reste et que je garderai cachées plus à l'est, nous allons encercler les forces elfiques et humaines, qui seront bloquées au nord par le ravin.
- Je vous reconnais bien là. Vu que ces Elfes et Humains du Sud n'ont jamais eu affaire à vous ils ne peuvent soupçonner votre génie démoniaque.
- N'est-ce pas? Ah, voilà nos éclaireurs. Prenez vos positions Seigneur Orque. Capitaine, rassemblez le reste de nos troupes et tenez-les prêtes à aller vers ces ruines au sud. Elles nous donneront un abri suffisant contre les yeux de nos ennemis.
- Oui Seigneur, vos ordres seront obéis.
Les éclaireurs s'approchèrent de l'Etat-Major Gobelin et Orque. Le Seigneur de Guerre Fraos'Iln les écoute attentivement et s'écrie :
" Chef de Bataille Mern'Imn, prenez deux à trois cent soldats et une centaine d'archers Gobelins. Et entraînez les troupes ennemies au nord de ces ruines, au pied de cette colline. Ah, mon plan se déroule parfaitement. A la tombée de la nuit, les Gobelins du Nord auront écrasé les forces elfiques et humaines du Sud, et nous pourrons nous occuper tranquillement de celles du Nord et de l'Est.
Environ une heure plus tard, les gobelins survivants de lappât firent leur apparition, les troupes elfiques et humaines les poursuivant. Les troupes elfiques et humaines semblant plus importantes que prévues, le Seigneur de Guerre Fraos'Iln regarde attentivement dans leur direction, et il voit que les guerriers Nains ont ralliés leurs ennemis.
" Bah, mes troupes sont encore suffisamment supérieure numériquement. Ah, leurs troupes ont vu mes forces stationnées plus à l'est. Ils vont sans doute engager le combat contre elles, maismoi je vais les surprendre par l'arrière, avec le restant de mes forces. Capitaine, que nos troupes se tiennent prêtes à combattre, et en silence, compris? Égorgez le premier qui parle et passez la consigne."
Le capitaine garde le silence et disparaît prestement sans bruit. Puis, un cri étouffé parvint aux oreilles du Seigneur Gobelin Fraos'Iln, qui se dit à lui même que ce capitaine fait du bon travail, puisqu'il n'entend plus aucun murmure.
Les forces elfiques composées des trois royaumes Elfes du Sud, s'avancent subitement vers l'est, suivies par les forces armées des cinq royaumes Humains du Sud. Et, les forces des deux royaumes Nains sur leurs flancs, l'ennemi avance. Mais, le Seigneur de Guerre Fraos'Iln remarque que les forces ennemies semblent menées par un humain, un vieillard vêtu d'habits souillés.
D'horribles histoires lui reviennent en tête. Serait-ce ce vieillard qui aurait anéanti plus de la moitié des troupes Gobelines du Sud lors de diverses batailles? Ses espions lui avaient bien rapporté que des évènements étranges s'étaient déroulés au Sud : un humain, habillé de vêtements scintillants, entouré d'une aura bleutée, aurait usé d'une magie plus puissante que celle des Sorciers Gobelins. Mais, comme tout Gobelin le sait, les humains n'ont jamais pratiqué de magie, mais les Elfes oui. C'est pourquoi, comme ses frères Gobelins du Sud, il pense que cet humain ne peut être qu'un Elfe déguisé ou revêtu d'une illusion, et qu'il a du employer des illusions contre les Gobelins du Sud.
" Grand Sorcier, venez ici.
- Je suis là Seigneur Fraos'Iln. Que voulez-vous?
- Cet humain, là-bas,est-ce un humain?
- Oui, apparemment, dit-il en regardant la direction que lui indique le Seigneur Fraos'Iln.
- Non, je veux dire, pourrait-il s'agir d'un déguisement ou d'une illusion, un Elfe déguisé?
- Je vais essayer de voir, Seigneur. Qu'on me donne du sang, dit-il en se retournant.
Un soldat Gobelin surgit de derrière un rocher, traînant le corps d'un Gobelin mort :
- C'était un grand bavard. Cela vous satisfait-il Grand Sorcier? dit le soldat.
- Oui, ce sera bien suffisant.
Et, le Grand Sorcier murmure des incantations, tout en maculant ses mains de sang. Après quelques phrases incantatoires, il se tait et regarde droit devant lui, vers cet humain; alors il devient blême, son visage reflètant une terreur indicible.
" Eh bien, Grand Sorcier? Qu'as-tu vu? Réponds."
Le Seigneur Fraos'Iln le secoue dans tous les sens, mais le Grand Sorcier tombe à terre. Le Seigneur Fraos'Iln lui tâte alors le pouls :
" Il est mort. Son cœur ne bat plus."
Un silence de mort se fit, jusqu'à ce que le Seigneur de Guerre appelle un autre Sorcier Gobelin :
" Toi, tu es le Second Sorcier?"
Le Sorcier répond par l'affirmative en hochant la tête, sans mot dire, et sans quitter des yeux le corps du Grand Sorcier.
" Bien, maintenant tu es le Grand Sorcier. Rassemble tous les autres Sorciers et préparez-vous à lancer vos plus puissants sortilèges contre ce vieillard qui ne peut être qu'un être qu'un Elfe déguisé.
- Oui Seigneur. Vous ne pouvez qu'avoir raison, aucun humain ne pratique la magie, à part celle de guérison."
Le Second Sorcier, devenu Grand Sorcier se faufile à travers les ruines et la pauvre végétation, pour rassembler les autres Sorciers Gobelins. Pendant ce temps, le vieil homme continue à avancer vers les troupes d'Orques et de Gobelins à l'est, toujours suivis des forces ennemies. Une fois ses troupes cachées prêtes au combat, le Seigneur de Guerre Fraos'Iln attend que ses adversaire soient plus à l'est de ses positions pour les encercler.
" Ah, voilà le bon moment. Capitaine, lancez l'ordre d'encerclement.
- Oui, Seigneur. Sortez de vos trous à rat, vermine Gobeline. Tous en avant vers l'ennemi, jusqu'à la mort."
Les troupes cachées surgissent toutes ensemble et font mouvement vers les troupes ennemies. Mais, au cri du capitaine Gobelin, les Nains se retournent vers les troupes Gobelines surgissant des ruines et s'immobilisent, les Hommes et les Elfes restant derrière eux. Alors que les troupes de Gobelins et d'Orques à l'est, au sudet à l'ouest s'avancent, les rangs des nains s'ouvrent, laissant passer le vieil homme, et se refermant derrière lui. Et, bien que loin du Seigneur Gobelin Fraos'Iln, la voix du vieil homme lui parvient clairement, audible :
" Toi, là, le Grand Geigneur des Vermines du Nord. Je te donne deux choix : rends-toi, ou rentre chez toi, sinon je... euh... quoi..? ah oui... sinon je t'écorche vif et j'expose tes tripes au soleil."
Le Seigneur Gobelin éclate de rire, et, criant vers le vieil homme, lui lance des injures :
" Sale misérable Elfe puant, je vais te piétiner avec plaisir, et je me réserve le droit de t'arracher les yeux et de les écraser après t'avoir éventré.
- Je ne suis pas un Elfe, bâtard Gobelin, mais un humain, certes fou, je l'admet, mais pas un aveugle commetoi.
- Tu oses me traiter de bâtard? Gobelins, à l'attaque, étripez-les, hachez-les, éventrez-les.
Tous les Orques, Gobelins et Trolls se mettent à courir, hurlant des obscénités, alors que les Sorciers Gobelins lancent leurs plus puissants sorts vers le vieil homme qui, levant la main, ne dit que trois mots :
" Kia, Ket, Kiami."
Des torrents, d'eau, de feu et de glace se déversent alors sur les Sorciers Gobelins, tout en dispersant leurs sortilèges, alors que les troupes du Seigneur Gobelins s'arrêtent, stupéfaites, leurs premiers rangs atteints eux aussi. Les humains, les Elfes et les Nains se ruent alors sur leurs ennemis, à coup de haches, d'épées, de flèches, de piques, de poignards, et aussi de magie elfique.
Certains parmi les Orques et les Gobelins tentent de fuir, mais ceux fuyant vers le nord tombent dans le ravin, et d'autres sont rattrapés par des flèches, des poignards, ou par des lances, ou bien par le regard vide du vieil homme, les yeux du vieil homme luisant alors d'une lueur inquiétant en tuant tout être qui le regarde.
Les dernières troupes Gobelines, rassemblées autour du Seigneur de Guerre Gobelin, se battent vaillamment, tombent, laissant le Seigneur de Guerre face au vieil homme :
" Alors vieillard, tu ne parais pas ce que tu es. Tu ne peux être qu'un Elfe.
- Je te l'ai déjà dit, je suis un humain. Mais celui qui fait tout ce que je fais c'est la voix.
- La voix? Ou bien tu es fou, ou alors tu te moques de moi.
- Ah, voilà, tu as trouvé, je suis fou et je suis humain pas Elfe. Attend, ma voix me dit quelque chose. Ah, tu t'appelles Fraos'Iln et tu es un saigneur Gobelin. Quoi? Ah, un Seigneur, pas un saigneur.
- Mais qui es-tu sale vieillard puant?
- C'est vrai que je suis sur les routes depuis pas mal de temps, mais je ne suis pas un vieillard. Je suis fou, et... quoi déjà? Ah oui, un prophète. Je suis le prophète Fou, enfin c'est le nom que m'ont donné les hommes. Et... euh où en étais-je? Quoi, tu dis? Ah oui, c'est vrai. Bien, c'est pas que je m'ennuie mais faut que je, euh... t'écorche, et aussi...
- Si tu n'es pas un Elfe, alors comment expliques-tu rat des marais que tu fais de la magie, et que tu as tué le Grand Sorcier Gobelin quand il a essayé de voir ta véritable apparence?
- D'abord je ne suis pas un Elfe, et ma magie, c'est la voix qui me la donne, et puis je ne connais pas le Grand Saucier Gobelin. Quoi? Ah le Grand Sorcier Gobelin. Quoi? C'est toi qui l'a tué? Il voulait quoi? Te voir? Et Alors? Ah, tu l'as regardé, et c'est tout? Tu dis? Une crise quart diacre? Hein, quart dit aqueux? Quoi? Ah, son cœur s'est arrêté. Tu pouvais pas t'expliquer clairement?
- A qui parles-tu vieillard sénile?
- A la voix bien sûr. Et puis je ne suis pas sénile, ni un vieillard, fou d'accord mais pas sénile ou vieillard.
- Les fous racontent toutes sortes d'histoires.
- Quoi, tu ne me crois pas? Tu veux la voir la voix? Ça tombe bien, elle est d'accord pour que tu la voies.
Alors, le vieil homme s'éloigne de quelques pas, et regarde le Seigneur Gobelin Fraos'Iln.Une lueur dorée scintille autour du vieil homme avec une intensité croissante, jusqu'à former une silhouette à la fois menaçante et paisible. Mais le Seigneur Gobelin a déjà vu ce genre de silhouette auparavant. C'est une silhouette de Dragon, mais plus grande que celle d'un Dragon Noir. Et en la regardant avec minutie, il s'aperçoit que ce qu'il voit est bien plus qu'un silhouette, car elle a des yeux, elle bouge tout comme si elle avait une vie propre. Les yeux de la silhouette rencontrent alors les siens et il voit ce qu'avait vu le Grand Sorcier Gobelin : un Dragon, mais plu grand et plus terrifiant que les Dragons Noirs, et toutes sortes de visions à la fois idylliques et apocalyptiques se présentent à son frêle esprit. Le Seigneur Gobelin sent alors sa raison défaillir, et la folie l'envahir.
Puis, le Prophète Fou s'approche Seigneur Gobelin et lui dit :
" Je vais t'écorcher vif et te faire manger tes tripes, à moins que tu ne te rendes, foi de Prophète Fou. Quoi? Tu veux que je lui arrache une oreille? Bon d'accord, je vais te prendre un petit souvenir."
Ceci dit, il prend sa dague et tranche une oreille du Gobelin qui hurle alors comme un dément, et, une fois la douleur atténuée, regarde à nouveau le vieil homme.
" Alors je t'ai fait mal? Tu es un petit douillet en fin de compte."
Mais le Seigneur Gobelin, paraissant ne rien comprendre, ne voit que la silhouette dragonienne qui accompagne un vieil homme, et, prit de panique, s'enfuit vers le nord, droit vers le ravin. Seulement, lorsqu'il atteint le ravin et tombe, il continue à battre des jambes comme s'il courrait, la mort aux trousses.
Au bord du ravin se tient le Prophète Fou, qui attend le bruit du Gobelin qui atterrit plus bas, mais il n'entend rien. Se rappelant qu'il tient encore l'oreille du Gobelin dans sa main, il la fourre dans sa poche. Un Elfe, apparemment un roi Elfe, s'approche du vieil homme.
" Vous ne pourrez pas entendre le bruit de son corps, le ravin est très profond, surtout à cet endroit vieil homme.
- Bah, tant pis. Bon ben, c'est pas tout, je dois aller chercher quelques occupations ailleurs. Au fait, pourquoi vous m'avez suivi? C'était ma chasse à moi, mais bon, vu le nombre qu'ils étaient, je ne vois pas pourquoi je n'aurai pas partagé."
Et le vieil homme Je fait demi-tour, et commence à marcher vers son cheval.
" Attendez vieil homme, ne pourriez-vous pas nous aider à combattre les Gobelins comme vous l'avez fait ici?
- Gobelins? Vous avez dit Gobelins? Où ça?
- Eh bien, ici, ou plutôt vers le nord de ce ravin, vers une position clé de notre défense, qui se trouve à Hal Senmis.
- Et qu'est-ce que j'aurai à faire?
- Aller à Hal Senmis, et nous aider à la défendre, le temps que nous finissions de bâtir nos forts.
- Et les Gobelins?
- Eux? Ils tenteront de s'emparer de Hal Senmis.
- Ils viennent d'eux-mêmes? Alors c'est d'accord. Pour une fois que ce sont eux qui viennent à moi. Attendez, j'entends quelque chose au fond du ravin. On dirait des murmures, quelqu'un qui parle.
- C'est la rivière qui coule au fond du ravin sans doute. Vous avez l'ouïe fine vieil homme. Comment vous appelez-vous?
- Je suis le Prophète Fou. Enfin, c'est le nom que m'ont donné les habitant d'un petit village au pied de la montagne où j'habitais.
- Mais, et votre vrai nom, vieil homme?
- Vous voulez le savoir, vraiment?
- Oui, j'insiste vieil homme, pour que les Elfes chantent tes exploits pour longtemps.
- Eh bien, je m'appelle Aymdir, ancien berger et ancien guérisseur des montagnes.
D'autres chefs et Rois des peuples Elfes, Humains et Nains qui, s'étant avancés vers eux, le remercient de les avoir aidés contre leurs ennemis, et lui proposent des récompenses.
" Non merci, je n'ai pas besoin de tout ça, sauf peut être d'une hache, et d'une pierre à aiguiser."
Après quelques emplettes, le Prophète Fou prend congé des forces alliées du Sud, et s'en va vers Hal Senmis, une lettre signée et cachetée par tous les Chefs et Rois de la Coalition du Sud dans une sacoche. Il s'en va alors que le soleil se couche, et dit à son cheval :
" C'est une belle journée qui commence, n'est-ce pas? Quoi..? Ah, elle se termine? Bon ben, ça a été une bonne journée bien remplie. Quoi, il va falloir s'arrêter pour manger et dormir? Non, moi je vais à... euh... oui, c'est ça à Hal Senmis."
Une voix qui, si les gens étaient assez proches, pouvait alors se faire entendre en réponse à Aymdir :
" [i]Il faut que tu dormes Aymdir, et que tu manges. N'oublie pas[/i].
- Toi, la voix, tu me laisses tranquille, je suis pressé."
Et, tout en chantant, il s'éloigne vers le soleil couchant:
"Je suis leeeeu bourreau des Gobelinnnns,
Je massaaaacre tous ces vilainnnns,
D'accorrrrd, ils sont tous mooooches,
Mais j'les mets tous dans ma poooche...
- L'autre côté. C'est de l'autre côté Aymdir. Tu t'es encore trompé Aymdir.
- Bon, bon, d'accord. Je vais faire demi-tour...
FIN... ou pas? |