Eolia baissa timidement les yeux puis elle passa la main sur le dos et la nuque de Mickaël en demandant timidement :
-Ca va ? Je ne t'ai pas fait trop mal, j'espère...
Mickaël esquissa un sourire, le plus beau sourire qu'Eolia n'ait jamais vu, et il répondit :
-Ne t'en fais pas, je suis solide ! Mais si tu veux bien me faire un massage, je ne serai pas contre.
-Je ne sais pas faire les massages.
-Pourtant, tu avais l'air de te débrouiller très bien, l'autre jour, lorsque nous étions dans le bain.
Eolia sourit et répondit :
-Parce que c'était une question de vie ou de mort pour moi. Je faisais ce que mon instinct me disait de faire.
-Hé bien tu le féliciteras pour moi, plaisanta Mickaël.
Il embrassa le front d'Eolia et déclara en pointant son doigt vers l'horizon :
-Regarde, l'Inde n'est plus très loin. Tu vas bientôt pouvoir revoir Musha.
-Je me fiche de Musha !
-Je sais, je te taquine.
-Pour être honnête, je te trouvais beaucoup mieux que lui.
-Ah oui ?
-Oui. Tes yeux surtout. Je les trouve magnifiques.
-Si mes yeux sont beaux, c'est parce qu'ils te regardent.
Eolia se releva, le regard tourné vers l'Inde et essayant de conserver un visage neutre pour ne pas que Mickaël se rende compte que sa cheville la faisait à nouveau souffrir. Mais le jeune homme ne fut pas dupe. Il faucha Eolia du sol et il la porta dans ses bras.
-Lia, pourquoi cherches-tu toujours à me cacher des choses... Je t'ouvre mon coeur et tu n'es même pas capable de me dire que cette maudite cheville te fait encore souffrir !
-Peut-être parce que je n'ai pas envie d'ennuyer le monde entier avec des broutilles.
-Je ne te demande pas d'en parler au monde entier, seulement à moi. Et ce ne sont pas des broutilles. Une cheville doit être soignée, c'est fragile. A moins que comme les vieux marins, tu veuilles te retrouver avec une jambe de bois.
-Ca ne me dérangerait pas.
-Mais moi si. Tes jambes sont si jolies, cela m'ennuierait que l'une d'entre elles devienne un pied de table.
Eolia sourit puis elle regarda Mickaël et elle dit en nouant ses bras autour de son cou et en posant sa tête contre son torse :
-En tous cas, je te remercie. Tu as toujours été là en cas de besoin, même lorsque tu me détestais, ou que tu faisais semblant, je ne sais plus que croire...
-Lia, comment peux-tu douter ? Comment peux-tu penser que je t'aie un jour détestée ? Bien sûr je faisais semblant... Ou alors je te détestais peut-être. La haine est tellement proche de l'amour...
Eolia soupira et murmura :
-De toute manière, cela n'a plus d'importance à présent.
Mickaël regarda gravement Eolia. Elle le regardait avec adoration et il eut envie de l'embrasser. Non, décidément, les sentiments qu'elle lui inspirait n'avaient rien à voir avec ceux qu'un frère porte à sa soeur.
-Lia, chuchota-t-il les yeux brillants. Cela te dérange si je t'embrasse ?
-Pourquoi cette question ?
-Parce que j'ai terriblement envie de t'embrasser et j'ai peur qu'en ne te demandant pas, tu ne me parles plus pendant deux semaines.
Eolia éclata franchement de rire. Elle se calma et elle répondit :
-Non, tu ne m'embrasseras pas.
Puis lentement, elle approcha son visage de celui de Mickaël et elle prit ses lèvres. Mickaël fut touché et ému par son inexpérience.
-Lia, soupira-t-il. Arrête ! C'est une mauvaise idée, en fin de compte !
-Pourtant, ça avait l'air de te plaire !!! entendirent les deux jeunes gens.
Mickaël leva la tête et vit Carole et Julian. Le jeune médecin avait l'air d'être ravi, alors que Julian paraissait plutôt gêné.
-Au lieu de nous épier, tu peux t'occuper de la cheville d'Eolia, Carole ? demanda Mickaël. Je crois qu'elle est foulée, mais il faut la soigner !
-Evidemment, répondit Carole. Suivez-moi.
Eolia toujours dans ses bras, Mickaël suivit Carole jusqu'à l'infirmerie. Il posa Eolia sur la table et dénoua sa chaussure.
-Tu veux bien nous laisser, Micka ? demanda Carole.
-Heu... Bien entendu, répondit le jeune homme. Lia, si tu me cherches, je suis dans ma chambre.
Il sortit ensuite et ferma la porte derrière lui.
-La petite Eolia serait-elle amoureuse ? demanda Carole en tâtant la cheville de la jeune fille.
-Je ne crois pas. Seulement, cela me fait plaisir de l'embrasser, je lui montre à ma manière que je tiens à lui. Tenir à quelqu'un ne veut pas forcément dire être amoureux, n'est-ce pas ?
-Non, mais ta manière de lui montrer que tu tiens à lui est ambiguë, non ?
-Je ne trouve pas. C'est normal qu'on embrasse une personne à laquelle on tient.
-Bien sûr, alors cela signifierait que tu embrasses Julian de la même manière ?
-Non, admit Eolia. Mais c'est parce que Micka, pour moi, c'est... c'est mon frère.
-Ce qui signifie que tu embrasseras Matt de cette manière si un jour tu le retrouves.
-Oh non ! s'exclama Eolia. Je sais que Micka m'aime beaucoup. Matt, lui, ne m'a jamais aimée. Il s'occupait de moi que par obligation et dès qu'il a pu, il s'est hâté de me confier à Micka pour pouvoir partir avec papa.
-Matt parlait beaucoup de toi, Eolia. Il disait souvent que si tu avais été en âge de naviguer, il t'aurait emmenée avec lui. Seulement, tu étais beaucoup trop jeune et l'appel de la mer a été le plus fort. Et puis... Matt n'aimait pas montrer ses sentiments. Lui as-tu dit que tu l'aimais avant qu'il ne parte ?
-Non, répondit Eolia. J'étais très jeune à l'époque et...
-Si tu le lui avais dit, je suis persuadée qu'il t'aurait répondu qu'il t'aime aussi.
Eolia baissa les yeux et demanda d'une voix blanche :
-Peux-tu me bander la cheville ? Je suis fatiguée et j'aimerais me reposer un peu avant d'accoster.
A suivre...
Voilà quelques nouveaux chapitres, j'espère que ça vous plaît.
Merci pour vos commentaires.
Gros bisous à mon Neko chéri que j'adore. |