Depuis la fuite si inattendue des prisonniers, les troupes du camp vivaient une situation pire que l’enfer. Terriar, déjà impitoyable et cruel en temps normal, redoublait de monstruosité dans la colère. Les conséquences auraient pu être bien pires si une sonnerie ne l’avait pas arrêté. Terriar enclencha un petit appareil bizarre et l’ombre effroyable de son frère aîné apparue en le faisant frissonner. Idraïm était la seule chose qui effraya Terriar et la simple vue de son hologramme suffit à lui enlever toute colère.
« Idraïm ! Quelle surprise ! Trembla Terriar.
- Que fais-tu Terriar ? J’attends que tu fournisses plus de résultats avec le territoire que je t’ai confié. Tu avais insisté pour jouer ici mais rien n’avance. Ton jumeau, Thiang montre plus d’efficacité. »
Idraïm, si imperturbable, montrait, par ces mots, une grande colère, ce qui fit sourire Terriar, toujours prêt à se réjouir du malheur des autres.
« Tu parais perturbé mon frère. Tout ne semble pas si simple que prévu, n’est-ce pas ?
- Fermes-la imbécile ! Rorqual est mort ! Notre chère Shaera, dont il était si fier, nous a trahi !
- C’est impossible ! Après toi, il était le plus puissant.
- Il est bel et bien mort et avec son décès subit, l’Alliance de Tarn reprend courage alors que nous perdons un fournisseur de troupes. Nous avons récupéré les notes de l’alchimiste Morin et je vais reprendre la production. Tu dois me fournir les ingrédients nécessaires.
- Je suis occupé.
- Arrête de jouer avec cette humaine insignifiante ou nous risquons de perdre l’avantage pour de bon. Essais d’utiliser le peu de cervelle que tu as pour me servir mieux que ça.
- Tu ne sais pas ce que tu me demandes. Cela fait plus de deux milles ans que j’attends ma vengeance et la patience n’est pas mon point fort. Je lui ai déjà réservé un traitement de faveur.
- Crétin ! Si tu refuses de m’obéir, tu signes ton arrêt de mort, tu m’entends ? Et c’est moi qui exécuterais la sentence. Tu sais à quel point j’ai l’imagination fertile pour ce genre de choses, n’est-ce pas ? »
Sans rien ajouter de plus, l’hologramme disparu. Terriar s’adonna à une rage intarissable qu’il tenta d’apaiser sur les créatures qu’il avait sous la main. Finalement, après en avoir éviscéré quelques-unes, il devint évident qu’une seule et unique mort pourrait apaiser la haine qui le rongeait : la mort d’Aliane.
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