De retour parmi l’armée rebelle, tout le monde les accueilli avec soulagement et avec peine. Il y avait eut des pertes mais Aliane et Corsan étaient toujours en vie, c’était le principal. Aliane avait hésité avant de nouer une relation sérieuse avec Corsan. Et son hésitation ne venait pas de ses sentiments mais de sa vie écourtée : elle ne voulait pas attrister Corsan par sa mort. Portant, elle n’avait jamais été si heureuse qu’avec lui. Pour la première fois, elle se sentait en sécurité quelque part, au creux de ses bras. Et puis, il y avait, chez les rebelles, un bon nombre de filles capables de faire n’importe quoi pour lui. Elle se disait qu’il arriverait bien à se consoler.
Aliane, forte de ce nouvel amour, se tenait prête pour la confrontation avec Terriar. Il avait trop fait souffrir les hommes pour qu’elle le regarde vivre sans réagir. Même si elle devait en mourir, elle ne laisserait pas Terriar, arpenter plus longtemps ce monde. Mais elle ne pensait pas arriver à cette extrémité car pour cela il faudrait qu’elle épuise sa magie. Or, Onis s’y était bien pris d’une manière ou d’une autre pour venir à bout du puissant Seigneur de Guerre, 2100 ans auparavant. Et lui, il n’était pas une source de magie ambulante. La seule façon de découvrir comment Onis avait battu Terriar, était de retourner à Roseval. Corsan l’accompagnerait, bien sûr, il refusait de se séparer d’elle plus de quelques minutes et elle ne s’en plaignait pas, au contraire. Elle ne savait pas quel genre d’accueil lui réserverait Célon mais elle était résolue tout de même à se jeter allègrement dans la gueule du loup.
Une fois arrivés dans la capitale, incognitos, ils se rendirent directement au château. Aliane comptait prendre contact avec Metsis puisque c’était le seul là-bas qui voudrait peut-être les aider. Avec une extrême prudence et une discrétion inégalable, ils parvinrent tous deux devant les appartements de Metsis. Aliane tendit lentement la main vers la poignée de la porte mais celle-ci s’ouvrit subitement avant qu’elle n’ait achevé son geste. Le mage se tenait devant eux, un grand sourire aux lèvres avec un air parfaitement stupide. Il écarquilla les yeux de surprise puis éclata de rire d’une façon fort déconcertante.
« Bienvenue, bienvenue, articula-t-il entre deux sanglots de rire. Aaah, Aliane, je ne vous savais pas assez folle pour venir jusqu’ici mais maintenant que vous êtes là, ça m’arrange.
- Ça vous arrange ? Questionna Aliane douteuse.
- Oh, n’ayez crainte, je ne vais pas vous trahir mais, voyez-vous, Célon s’est fait une raison et il est prêt à vous aider. »
Aliane n’était pas sûre de la sincérité de ce roi inapte mais, elle n’avait rien à craindre sauf peut-être une gêne dans ses recherches.
En fait Célon n’avait changé en rien : il était toujours le même individu lâche et opportuniste. Voyant ses sujets l’abandonner pour Aliane, il s’était alors avéré préférable pour lui de changer de bord. Le roi mit à leur service des gardes pour les aider dans la recherche de l’arme. Les jours défilèrent alors dans un rythme effréné, poursuivant leur course sans fin. Le temps passait et, après un mois, ils avaient fouillé chaque salle secrète, chaque recoin du château sans trouver la trace ou le moindre indice de l’arme d’Onis. Il ne restait plus qu’un seul endroit, un endroit que, jusque là, Aliane avait évité. Ce n’était aujourd’hui plus qu’un petit monticule de terre surmonté d’une pierre érodée par les ans. La tombe d’Onis, le mage libérateur, avait été érigée en dehors de la cité, en lisière de forêt. Le ciel était gris, un vent froid fouettait la cime des arbres : il ne manquait plus que le tonnerre et ce serait un jour parfait pour déterrer les morts. Corsan et Metsis étaient seuls avec elle et, en silence, ils commencèrent à enfoncer leurs pelles dans la terre noire.
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