Salut tout le monde!
Aujourd’hui, en même temps qu’apparaît le huitème chapitre de mes chroniques, je vous présente une nouvelle fic! Elle sera, tout comme Kokoro no Honoo, un shônen-aï (je rappelle encore une fois que le shônen-aï est un style qui met en scène des histoires d’amour entre garçons).
Bien, bonne lecture à tous!
L’histoire se déroule quelque part au Japon, dans un lieu dont le nom importe peu…
Il fait frais, les nuages recouvrent le ciel, le vent souffle, de temps à autre un rayon du soleil couchant traverse les nuages et illumine les immeubles de la ville,… Le calme règne en cette journée d’automne qui touche à sa fin…
Dans un des cartiers pauvres de la ville, une âme sillonne les rues… Un fantôme errant, un esprit refoulé aux Portes du Paradis il y a de cela bien longtemps…
Pour les vivants, Shiro Ôkami était invisible. Il était seul et perdu, ne comprenant pas pourquoi il n’avait le droit d’entrer au Paradis… Pourquoi lui devait souffrir ainsi, alors que les autres étaient tous entrés dans le monde de l’au-delà? Ce garçon mort en pleine adolescence se le demandait… Pourquoi donc était-il condamné a rester parmi les vivants alors que c’était pas sa place, et qu’il ne pouvait être vu que par les animaux, grâce à leur sixième sens?
C’est avec le cœur lourd et l’esprit meurtri que le fantôme arriva dans une maison abandonnée du cartier… Il l’avait dénichée deux jours auparavant, et avait décidé d’y rester un peu… Il ne savait pas pourquoi, mais il était attiré par cet endroit désert.
Traversant la porte, il entra dans sa nouvelle demeure et se “coucha” dans les airs. Il pouvait rester des heures comme ça, à contempler les toiles d’araignées au dessus de lui, et essayant de ne penser à rien… Ça faisait si longtemps que penser ne lui apportait que de la douleur…
Le soleil avait fini par se coucher, et les ténèbres envahirent pour de bon l’endroit. Ôkami s’en fichait, pour lui jour ou nuit, ça n’avait aucune importance. Mais alors, quelque chose troubla son calme… Un bruit sec, en provenance de la porte qui menait à une ancienne cave, creusée sous la maison du temps ou elle était encore habitée. Ceci intrigua le fantôme, car le bruit était trop fort pour que ce soit une souris ou un autre petit animal égaré.
Bien qu’à la base, il n’avait jamais pensé à aller visiter la cave, il décida d’aller jeter un coup d’œil…
Comme à son habitude, il passa à travers la porte… Il était presque impossible de voir quoi que ce soit, mais on pouvait malgré tout distinguer quelques marches de l’escalier menant en bas… Ôkami regarda aussi attentivement que possible pour essayer d’y voir plus clair, mais c’était inutile. Au lieu de cela, il entendit un son faible et étrange… on aurait dit un souffle saccadé, ou plutôt un halètement. Alors qu’il s’approchait, le garçon entendit une voix épuisée, en bas.
- Il…y a…quelqu’un?
- Hein? – s’étonna le fantôme en entendant cette voix si jolie malgré la fatigue qu’elle laissait entendre – Qui est la?
- Aidez…moi… - supplia alors cette voix.
Ôkami ne savait pas comment réagir! En principe, non seulement les humains ne pouvaient pas le voir, mais ils ne pouvaient l’entendre non plus!
- Je… Qu’est-ce que je dois faire? – fini-t-il par dire
- La porte… invitez-moi…à la passer… Je vous en prie…
- Quoi? Heu, si vous voulez. Venez, entrez, je vous invite.
- Merci…
- Vous réussirez à monter? – s’inquiéta le fantôme – Je ne peux malheureusement pas vous aider.
- Ce…n’est rien… J’y arriverais…
- Et bien… Je vous attends en haut.
Et il retourna dans la pièce principale. La, malgré l’absence d’illumination, il faisait un peu plus clair car les nuages s’étaient dissipés un peu, et la fenêtre laissait passer les rayons de la lune…
L’attente était insupportable! Cette personne en bas pouvait entendre Ôkami… Elle pourrait donc très probablement le voir aussi! Il était si seul, invisible pour tous depuis si longtemps, que le simple fait d’être vu par quelqu’un, de parler avec quelqu’un…ce serait fantastique! Ça faisait si longtemps qu’il n’avait pas éprouvé ça!
Finalement, la porte grinça un peu, et commença à s’ouvrir… Alors, devant les yeux d’Ôkami, apparu un garçon qui devait avoir dans les seize ou dix-sept ans. Il avait de longs cheveux noirs qui semblaient un peu abîmés. Par ailleurs, de parmi ses cheveux, dépassaient des oreilles étrangement longues et pointues. Sa peau était extrêmement pâle et il avait des yeux d’un bleu clair et glacial dans lesquels se lisait l’épuisement. Il était assez sale, et ses vêtements noirs et stylés étaient eux aussi en mauvais état. Ayant du mal à se tenir debout, il se tenait appuyé contre la porte. De plus, ses halètements laissaient voir qu’il avait du mal à respirer…
Il leva son regard vers celui qui l’avait libéré et puis, n’ayant plus la force de rester sur ses jambes, il tomba sur ses genoux.
- Est-ce que ça va?! – demanda Ôkami, tout en s’approchant
- Oh, vous…vous êtes…un fantôme…
- Alors vous pouvez me voir?!
- Euh, oui, je vous vois… Vous…vous êtes bleu-blanc, et très translucide…mais je…vous vois…
- C’est incroyable! Mais vous… qu’avez-vous? Et que faisiez-vous ici?
- On m’avait…enfermé… - répondit-il après un moment, et puis, péniblement, il commença a se relever – Je…j’ai très faim…
- Hein? Quoi? Mais enfin, ne vous levez pas tout de suite!
- Je…vous remercie…de votre sollicitude… - lui répondit ce mystérieux garçon tout en le regardant de ses yeux de glace – Je dois… aller me nourrir…
Et il sortit de la maison…
Durant encore un certain temps, le fantôme ne réalisait pas tout ce qui venait de se passer. Il était la, en train de regarder le vide, confus… Finalement, il sortit lui aussi pour voir ou était parti cette étrange personne, mais il n’y avait plus aucune trace de lui…
Comment s’est possible?! – se dit alors Ôkami – Il était en si mauvais état… C’est impossible qu’il soit déjà allé si loin!
Bien que le fantôme avait passé quelques heures à chercher ce garçon aux cheveux noirs, il n’y avait aucune trace de lui, et finalement il dut abandonner… Rempli d’un désespoir encore plus fort qu’avant, il retourna à la maison où il avait élu domicile. Il rentra en flèche, et vit droit devant lui la porte de la cave…
- Je n’aurais jamais du l’ouvrir, cette porte! – cria-t-il entre rage et tristesse – Je voulais juste quelqu’un avec qui parler un peu… Mais il est parti sans même me dire son nom…
Puis il se recroquevilla dans un coin et se cacha le visage entre les mains… Il avait tellement envie de pleurer! Mais il ne le pouvait pas. Depuis qu’il était mort, ses larmes ne coulaient plus… Et se voir refuser le droit de pleurer dans une telle tristesse le brisait encore plus. Il aurait tant envie d’en finir, mais ça aussi, ça lui était impossible car il était déjà mort!
Ces souffrances étaient insupportables pour lui, et l’idée qu’il devrait supporter ça pour l’éternité l’effrayait tellement…
Au matin, encore avant le lever du soleil, quelqu’un frappa à la porte de la rue…
- Quelqu’un s’est trompé d’adresse – pensa alors Ôkami. Mais les coups se répétèrent, encore et encore… Et finalement, une voix retentit…
- Vous êtes la?! Invitez-moi a entrer s’il vous plait!
- Hein?! C’est le garçon de cette nuit! – s’étonna le fantôme. Puis, il passa la tête à travers la porte. C’était bien lui, mais maintenant, bien que toujours aussi sale, il avait l’air d’aller bien mieux – Pourquoi vous voulez entrer maintenant alors que vous étiez parti comme ça, sans aucune explication?
- Excusez-moi pour tout à l’heure. Je devais faire au plus vite… Est-ce que je peux entrer?
- Heu, oui, entrez – fini-t-il par répondre après un moment d’hésitation.
Le garçon entra et jeta un coup d’œil à la pièce. Il repéra des vielles bougies et des allumettes sur un meuble, et alluma quelques unes de ces bougies.
- Mais que faites-vous? – demanda Ôkami, surpris
- Attendez – répondit l’autre, tout en fermant scrupuleusement les volets des fenêtres – Voila, c’est fait. Excusez-moi pour tout ça, mais il le faut bien.
- Si vous le dites… - il ne savait pas trop quoi dire a ce curieux personnage, alors il décida de commencer par le plus basique – Nous ne nous sommes même pas présentés. Je m’appelle Shiro Ôkami.
- Enchanté. Moi je suis Haka – lui répondit alors le garçon tout en s’inclinant
- Haka? C’est un nom bizarre… Enfin, en fait le mien l’est aussi un peu. Mais dites-moi, vous vous comportez de façon si étrange… Par exemple, pourquoi toujours demander à être invité pour entrer quelque part?
- Et bien… - hésita-t-il et détourna le regard – Je ne peux pas entrer quelque part si on ne m’invite pas…
- Mais comment c’est possible?
- Je… je peux pas vous le dire…
- Mais pourquoi ça?
- Vous aurez peur si je vous le dis… Vous ne voudrez plus que je reste ici…
- Hein? Mais enfin, ça va pas? Depuis le temps que j’attends de pouvoir enfin parler avec quelqu’un, vous croyez que je laisserais tomber comme ça? Faites-moi confiance, je ne le prendrais pas mal.
- Bon… C’est d’accord… En fait, je suis… - il avait du mal a se décider, mais finalement il repris son calme – je suis un vampire.
- Un…un vampire?!!! – Ôkami n’en croyait pas ses oreilles – Vous êtes réellement un vampire? Mais je croyais que ça n’existe pas!
- Les humains croient rarement en ce qu’ils ne voient pas… Avez-vous cru en l’existence des fantômes avant d’en devenir un?
- Heu…non, c’est vrai… Mais les vampires sont visibles pour les humains, non? Alors pourquoi ils n’ont pas été découverts?
- Nous sommes semblables aux humains. Ils nous suffit de cacher nos oreilles et de ne pas trop ouvrir la bouche en parlant, afin qu’on ne voit pas nos canines. Il y a des précautions à prendre, mais en fait c’est pas si difficile de ça de se faire passer pour un humain. Oh, bien sur il ne faut pas sortir de jour; le soleil nous tuerait.
- Je vois… Et le fait que vous me voyiez, c’est aussi parce que vous êtes un vampire?
- Oui. Moi non plus je ne suis pas “vivant” après tout.
En entendant ça, Ôkami eut durant un instant une sensation étrange… Un peu comme s’il rencontrait quelqu’un qui lui ressemblait vraiment…
- Dites, comment ça se fait que vous avez été enfermé dans cette cave?
- …Je ne voulais pas cacher le fait que je suis un vampire… Mais du coup, j’ai été enfermé ici…
- Mais…vous ne pouviez pas sortir? Si je me trompe pas, un vampire ne doit être invité que pour entrer quelque part?
- En principe, c’est vrai… Mais on m’a assommé alors que j’étais dehors et mit là-dedans après… Donc en fait je devais entrer dans la maison et pas sortir de la cave.
- Je vois… Mais au fait, comment tu… Heu comment vous avez été attrapé?
- Vous pouvez me tutoyer vous savez – lui dit-il en souriant – En fait, je m’était lié d’amitié avec des gamins du cartier… Mais ils ont un jour découvert ce que j’étais, et l’ont dit à leurs parents… Ils sont venus et m’ont eu par surprise…
- Tu as du en baver toi aussi… - finit par répondre tristement Ôkami – Toi aussi tu es tout seul…
- …C’est vrai… Mais en fait…pourquoi est-tu parmi les vivants?
- C’est ce que je demande depuis que je suis mort, il y a dix ans… - Ôkami fit une longue pause avant de réussir a raconter la suite – Quand nous sommes morts, nous nous sommes retrouvés aux Portes du Paradis… Mais on ne m’a pas permis d’y entrer, et on m’a renvoyé sur Terre…
- Ah bon? Et comment tu es mort? Pour que tu sois rejeté, ta mort devait être injustement souhaitée par quelqu’un… Et puis tu as dit “nous”…tu n’était pas le seul à mourir?
- En fait… C’était un jour de cours normal… J’étais dans ma classe, je parlais avec des copains… Et la… - les mots ne venaient pas au fantôme; se remémorer ces évènements était vraiment très dur - …on a entendu des cris dans le couloir… Un homme armé est alors entré, et il s’est mis a tirer sur tout le monde…
- C’est bizarre – conclu le vampire après un instant de réflexion
- Quoi donc?
- Les autres ont pu entrer au Paradis, non?
- Oui… Mais pourquoi tu demandes ça?
- Et bien… Tu est bel et bien mort assassiné, mais cet homme qui t’a tué a tué plusieurs autres personnes de la même façon que toi. On peut donc croire que c’était un déséquilibré qui est entré dans ta classe et a tiré sur tout ce qui bouge…
- Heu, oui, je crois – hésita Ôkami.
- Dans un cas comme celui-la, même si c’est un assassinat, il n’a aucun but précis en dehors de tuer, alors il est normal que les victimes puissent entrer au Paradis après ça… Mais toi, tu n’as pas pu. C’est comme si tu n’étais pas mort pour les mêmes raisons que les autres…
- Qu’est-ce que tu veux dire?! – s’exclama le fantôme
- Je n’en suis pas sûr, mais je pense que ta mort n’est pas due au hasard… Cet homme voulait peut être te tuer pour des raisons obscures…
Ce qu’avait dit Haka avait bouleversé Ôkami… Ça voudrait dire que son meurtre avait été prémédité? Mais alors pourquoi tuer les autres aussi? Il avait peur de le savoir, mais en même temps il le désirait ardemment… Au plus profond de lui, le fantôme savait que découvrir les vraies raisons de sa mort l’aiderait certainement a pourvoir entrer au Paradis…
- Mais… je ne connaîtrais jamais la vérité – dit-il tristement, en baissant la tête
- Pourquoi ça? – lui demanda alors Haka
- Mais regarde-moi! Je suis un fantôme, les humains ne me voient pas! Comment voudrais-tu que j’investigue sur ma mort si je ne peux rien toucher et que personne ne me voit ni m’entend?!
Le vampire le regarda un moment, puis lui sourit mystérieusement…
- Ne t’inquiètes pas pour ça, Ôkami
- Hein? Que veux-tu dire?
- Je vais me déguiser en humain et je ferais les recherches pour toi.
- Quoi? Tu…?
- Je veux t’aider. Alors ne t’en fais pas; je te promets que nous découvrirons pour quelle raison tu est mort! Je t’offrirais ton passe pour le Paradis sur un plateau!
L’esprit est resté sans voix devant un tel engouement du jeune vampire pour l’aider. Il ne savait pas quoi lui dire tellement il était touché… Finalement, un mot était suffisant… – Merci – dit-il simplement.................... |