Nuit de pluie !
Sous un soleil torride, allongé dans l’herbe, je pense. Les yeux rivés sur le ciel, je rêve. L’esprit emmêler dans mes pensées, je me demande. Sur ma peau, je sens les douces caresses d’un vent léger. Un arbre de bel âge étend sur mon visage une ombre d’un léger sombre qui empêche les durs rayons du soleil de me faire cligner des yeux. De mes oreilles, j’entends le bruit du vent, des oiseaux dans le ciel et les branches de l’arbre d’un touffu feuillage et d’un vert profond. Les nuages de leur forme étrange et variée forment un film de songes qui ne cesse de passer aux grès de la force du vent. Un doux frisson de l’herbe remonte jusqu’à mes bras et se répand dans tout mon corps comme un message qui se répand de bouche à oreille. Je ferme les yeux et j’écoute ! Un oiseau se pose sur une des branches de l’arbre et se met à chanter. Le branchage de l’arbre se met soudainement à frémir et le bruit des feuilles les unes contre les autres s’accélèrent. J’arrive à entendre le bruit de l’herbe qui bouge. Je commence même à entendre les messages de la nature. Mes bras sous ma tête, je m’enfonce tous doucement vers les profondeurs de mes songes. Et aux grès du doux vent, je m’endors peu à peu. Soudain je sombre dans un profond sommeille, ma respiration ralentit et mon cœur se rythme sur les battements du vent sur le tronc de l’arbre. Bientôt je peux tout ressentir : les battements de la terre, les insectes, la nature qui poussent, le doux sommeille des arbres, l’immortelle torpeur de la pierre et de l’écorce ainsi que toutes les paroles de la nature. Tout devient clair et je parviens à parler aux arbres, ils me répondent et me comprennent, je leur dis tous et ils m’écoutent, ils me conseillent et je finis par entreprendre la plus longue discussion entre l’Homme et la nature tout entière…
Je me sens alors toute légère, toute vide. J’ai l’impression d’avoir des ails qui me poussent lentement dans le dos. J’ouvre les yeux, mais je rêve, tout sentiment de colère et de peine se sont envolés de leurs côtés, je ressentais surtout un sentiment d’incompréhension et une immense envie d’en savoir plus. Je suis dans le ciel, je me lève, je suis debout. Mes ails se déploient, elles se mettent à battre et me propulsent dans les nuages, j’en traverse un et je m’envole au-dessus de tout, près du soleil, je ressens un vrai sentiment de liberté. Puis, je me pose sur un nuage et j’observe le monde, je vois soudainement mon corps étaler sur le sol, sur l’herbe, dans l’ombre de l’arbre, je comprends que c’est mon âme qui est dans les nuages. Alors j’en profite, je reprends mon envol. Le vent embrase mon visage d’un air frais, j’emprunte un courant d’air chaud et je m’approche des oiseaux. Mes ailes m’emmènent jusqu’au bout du monde et je décide de m’en approcher. Je salue des gens et je découvre la Chine et l’Inde et je m’envole. Je m’approche de l’eau et à la vitesse où je vais, elle s’écarte sur mon passage. Je suis si près de l’eau que je peux toucher les poissons. Un poisson-lune s’approche et me salue, je lui parle et il me répond. Je plonge ma main dans l’eau et je ressens le doux fouettement de l’eau contre ma main. Je ferme mes yeux et un léger sourire se forme sur mon visage. Puis je repars vers les nuages, en direction du soleil levant…
Arrivée là-haut, je m’allonge sur un nuage et observe attentivement ce qui se dresse sur le monde. Et, tout en pensant à ce que je pouvais faire maintenant que je pouvais voler, je m’interrogeais sur comment je ferais pour rentrer dans mon corps. Puis, je finis par descendre au-dessus de l’eau. En regardant mon reflet je m’aperçois que ma beauté était égale à celle d’un ange, je commence à m’inquiéter. Je prends finalement le risque d’aller à mon collège. En arrivant dans la cour, je m’approche de mes amies et commence à leur parler mais aucune ne me reconnais. Je rentre auprès de mon corps lorsque je me mets à survoler l’eau. En regardant mon reflet, je m’aperçois que mon visage et mon corps disparaissent petit à petit. Mon teint s’éclaircit et mes lèvres perdent leur couleur flamboyante de la journée. Mes yeux s’évanouissent dans la clarté de l’eau et mes cheveux d’un brun si clair blanchissent tellement vite qu’une profonde tristesse m’envahi. Quand j’arrive à mon corps, je ne suis plus qu’une pâle lueur qui flotte dans les airs. Des larmes se mettent à couler le long de mes joues. Elles sont si douces et si froides. Les arbres me consolent et je ferme les yeux. Puis tout mon corps se met à disparaître, d’abord mes jambes puis le bas de mon ventre et les bouts de mes bras. À ce moment, je ressens un bien être immense. Sans ouvrir les yeux, je me retrouve dans un couloir sombre et de la lumière au bout. J’hésite un moment…
Sur terre, je disparais, rien ne m’empêche d’aller plus loin. Alors j’avance. La lumière s’approche et emplit le couloir de paix et d’harmonie. Je m’avance. Je suis absorbée par la lumière. Mon cœur s’accélère puis s’arrête. Mon souffle se coupe. Je m’en vais rejoindre les arbres et leur univers. Je peux voir d’où je suis mon corps. Je m’aperçois que la nuit tombe. Le soleil dort déjà. Un arbre pose une branche sur mon épaule et me montre un endroit sans étoile, il m’explique qu’une âme m’a laissé sa place et que demain une autre âme les rejoindra. Je comprends qu’il est tant de partir et que je suis attendu. Je ferme les yeux pour la seconde fois. Je me transforme en étoile et monte aux cieux. Plus tard dans la nuit, de gros nuages se forment et cache le ciel. Un orage éclate puis la pluie tombe. Du bruit, du bruit s’est tout ce que j’entends. Cette nuit-là, les nuages cachaient toutes les étoiles. Toutes sauf une, moi. Je peux répandre ma lumière. Cette nuit-là, je brillais comme une lampe qu’on a allumée mais qui n’est pas prête de s’éteindre de sitôt…
FIN ! |