Royaume de Diag, Milova.
Les Ombres avaient pris possession de la ville et d’une bonne partie du pays. Seules les zones les plus éloignées de la capitale étaient restées partiellement libres et ne faisaient que l’objet de raid de surveillance. Ils avaient renvoyé fermiers et paysans dans leur exploitation et les obligeaient à fournir une partie de leur récolte aux envahisseurs. A Milova, la population s’était organisée. Seuls les commerces fournissant de l’alimentation étaient autorisés à continuer leurs activités. Les autres avaient été obligé de fermer leur boutique. Cependant, la population faisaient sereinement face à l’envahisseur et l’entraide était le maitre mots des habitants. Savoir que leur Prince était libre et s’occupait de la résistance les poussaient à espérer une délivrance rapide. De temps en temps, les Ombres faisaient appel aux habitants pour fabriquer des armes en vu de leurs prochains combats. Kern, fort de sa victoire sur Diag envisagé d’envahir la Contrée Elfique de Taleda sous peu. Les habitants étaient parfois traités brusquement mais jusque là, les Ombres ne s’étaient jamais montrés violents. Tant que la population obéissait, les rapport entre envahis et envahisseurs restaient froids mais corrects. Au château, tout était calme également. Dès les premiers jours, Seiyar avait renvoyé les domestiques chez eux et était resté seul avec quelques gardes et Ashura, le second de Shun qui ne le quittait pas d’une semelle. Seiyar était heureux de l’avoir à ses cotés. En plus d’être un bon soldat et un excellent mage, le jeune homme était d’agréable compagnie, toujours de bonne humeur malgré la situation, d’un sang froid exemplaire et de bon conseil. Puisque l’aile des domestique avait été désertée, Kern y avait envoyé les derniers occupants du château et s’était installé avec ses généraux dans les appartements royaux. De là, avec ses généraux, il dirigeait fermement son armée, afin d’éviter tout relâchement. Comme Seiyar et la population ne lui avait pas opposé de résistance, il était revenu sur sa décision et n’avait fait exécuter personne. Les soldats étaient cependant placés sous surveillance et bien que libre, Seiyar et ses gardes ne pouvaient quitter le château. Les communications étaient également surveillées et les tours de guet étaient remises en fonctionnement afin de surveiller l’arrivée d’éventuels alliés. Kern ne doutait pas que ceux-ci finiraient par arriver, d’autant qu’il semblait qu’un groupe de rebelles sévissait dans les environs. S’ils n’étaient pas sots, ils avaient déjà dû envoyer un appel à l’aide. D’ailleurs ce groupe commençait à lui poser des problèmes. Il les avait d’abord repérés aux abord d’un bois et avait envoyé une soixantaine d’Ombres les attaquer. Aucun n’était revenu. Et récemment, une patrouille avait disparue. Nuls doutes que les rebelles en étaient la cause. Il avait longuement interrogé Seiyar, afin de connaitre le nombres d’hommes qui s’étaient enfuis. Celui-ci lui avait assuré que tout ses soldats et généraux étaient dans la cité lors de la reddition. Kern ne l’avait pas cru, mais Seiyar s’était entêté à répéter son mensonge. Sentant qu’il n’en obtiendrai pas plus, le chef des Ombre avait fini par le laisser tranquille.
Dans l’aile des domestiques, Seiyar et les siens s’agitaient. Le Roi se rapprocha d’Ashura et un garde se dirigea vers la porte. Il l’ouvrit, regarda dans le couloir et la referma tout en acquiesçant en direction du Roi.
-Kern est occupé, les gardes sont partis, c’est le moment. Tu es sûr que tu peux le joindre ?
-Oui, ne vous en faite pas. En général il faut un mage à la réception mais ça peut marcher sans. Ce sera juste douloureux pour lui.
Ashura s’agenouilla et plaça un bol remplit d’eau devant lui.
-Ainsi vous pourrez voir ce que je vois. Expliqua-t-il au Roi.
Puis il se concentra pour donner à la magie la forme de son sort. Une fois celle-ci prête, il posa la main sur le bol. L’eau se mit à onduler et à tourner légèrement. Le sort était prêt.
-Prince Shun. Prononça le mage.
L’eau se troubla et l’image du jeune homme apparut, vu de dessus. Il était dans une grotte, entouré de trois Elfes. Sur le sol trainés des feuilles, couvertes de dessins et de plans. Ils le virent grimacer et porter la main à sa tête. Ashura prit alors la parole.
-Prince, je vous parle par l’intermédiaire d’une Connexion. Si vous voulez limiter le désagrément, remplissez un bol d’eau et placez vous devant.
Seiyar vit son fils se diriger vers une petite fontaine située à l’autre bout de la grotte et y remplir un bol sous le regard étonné des Elfes. Puis il posa le bol sur la table et s’assit devant. Aussitôt l’eau se mit à tourbillonner et le visage d’Ashura, reconnaissable à ses longs cheveux bleu foncés et à ses yeux bleu clair, apparut à son tour dans le bol.
-Ashura ! S’exclama Shun en voyant l’image dans l’eau.
-C’est moi, Prince. Je vous contact à la demande du Roi, qui souhaite savoir comment évolue les choses de votre coté.
Aussitôt, Shun entrepris de résumer à Ashura les dernières informations en leur possession. Seiyar fut soulagé d’apprendre la venue des armées alliées et fut rassuré de savoir des Elfes au coté de son fils. Après avoir pris des nouvelles du palais et échanger des encouragements, Shun et Ashura coupèrent la communication. Ashura eu juste le temps de faire disparaitre le bol avant que Kern ne rentre dans les appartements. L’ombre était accompagné de deux gardes du corps et paraissait très en colère. Il se dirigea droit vers Seiyar mais fut arrêté par le mage. Kern le repoussa d’un mouvement vif, l’envoyant cogner contre un mur avant d’attraper Seiyar par le col de sa tunique.
-Cette fois, ça suffit ! Une de mes patrouille vient encore de disparaitre. J’exige la vérité !
-Quelle vérité ? Demanda innocemment Seiyar. Je vous l’ai déjà dit, tout mes hommes sont ici.
-Faux ! Je suis persuadé qu’un groupe de rebelles sévit aux abord de Milova. Je me suis renseigné, où est votre fils ?
-Mon…mon fils ?
-Oui, votre fils, le Prince Shun. Il n’est pas dans la cité. Je suis sûr que c’est lui qui mène la rébellion. Soyez sûr que je le trouverai et qu’il payera au centuple tout ce qu’il m’a fait. S’écria Kern avant de lâcher Seiyar et de ressortir.
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