Et voici que commence la treizième partie de cette fic!
Bien, bonne lecture à tous!
Le Hakuryû Arrow venait d’arriver dans le modeste port d’Ima. L’île était petite, et les gens y vivaient principalement de la vente du fruit de leur pêche. Les acheteurs, des navires généralement comme celui de Kaoru, ne restaient jamais plus longtemps que ce qu’il fallait pour charger la marchandise. Voir les passagers descendre était donc une attraction pour les habitants…
Avant que Yasha ne descende, le capitaine l’appela…
KAORU: Nous vous attendrons ici. Prenez votre temps.
YASHA: Oui, merci.
KAORU: Juste une chose. Raïsu, Aoï Kage, n’oubliez pas que ce sont des îles humaines. Restez près de Yasha, et faites comme si vous étiez des esclaves.
AOÏ KAGE: Quoi?!
KAORU: Je sais que c’est absurde, mais les humains sont comme ça.
AOÏ KAGE: Mouai, c’est clair.
YASHA: Bon, allons-y. Plus vite on partira et plus vite on sera de retour.
AOÏ KAGE: Oui, maître adoré!
YASHA: Arrête ces pitreries!
Une fois les quatre compagnons sur la terre ferme, il fallait décider où aller.
Dans la mesure où le village où ils avaient débarqué était le seul de l’île, les recherches ne seraient pas trop longues…
Au vu de la situation, le plus sage était d’aller voir le chef du village…
RAÏSU: Yasha-sama, est-ce que vous savez où trouver le chef?
YASHA: Sa maison doit être plus grande que celles des autres habitants. Mais autant demander à quelqu’un.
Yasha interpela une vieille femme, qui lui expliqua qu’à cette heure-ci il était au temple. Elle indiqua gentiment comment y arriver et fit une description physique de celui qu’ils cherchaient…
RAÏSU: Elle était très gentille…
AOÏ KAGE: Tu trouves?! T’as vu comment elle nous r’gardait? On aurait dit qu’elle voit des insectes dégoutants! Si Yasha n’avait pas été là, ce s’rait terrible!
RAÏSU: Ah bon… pourtant…
YASHA: Il a raison. Elle vous regardait vraiment avec dégout. C’était étrange…
AOÏ KAGE: Étrange?! Ha ha ha!
YASHA: Quoi encore?
AOÏ KAGE: M’enfin, Ya, t’étais comme elle avant. Tu sais, quoi qu’tu dises, t’a changé pour c’qui est d’ton opinion des bêtes. Avant, tu nous r’gardais avec plus de haine qu’elle.
YASHA: Hmm… je vous déteste toujours.
AOÏ KAGE: Mais oui, j’te crois.
RAÏSU: Ne vous disputez pas… Dites, pourquoi les requins ne nous accompagnaient plus depuis un moment, avant qu’on débarque?
AOÏ KAGE: Pour ne pas s’faire buter. T’as vu comment sont les gens ici. Si des bêtes s’approchaient, c’est la mort!... Ou l’esclavage. Et c’est encore plus vrai pour les r’quins.
RAÏSU: C’est vraiment cruel… Les requins n’ont rien fait!
YASHA (froidement): Les humains ont peur des requins ordinaires… J’imagine que des bêtes requins les effrayent encore plus. C’est comme ça… Tiens, regardez, on arrive au temple…
Devant eux se dressait le seul édifice de pierre du village: un joli temple rustique aux façades couvertes de plantes grimpantes…
Yasha ouvrit doucement les portes et les franchit avec ses compagnons. Mais très vite, des cris d’horreur résonnèrent, et ce fut la panique. Un homme qui correspondait à ce que la vieille femme avait décrit accouru…
CHEF ? (en gesticulant): Sacrilège!!! Que font ces immondices ici?!! Sortez de ce lieu saint tout de suite!!!
YASHA: Vous êtes le chef de ce village? Calmez-vous et dites-nous ce qui se passe!
CHEF: Des bêtes! Vous avez laissé entrer vos deux bêtes puantes dans cet endroit sacré!! Vous serez puni!
YASHA: Mais vous allez arrêter de hurler?! Nous voulons juste des renseignements, et nous partirons!
CHEF: Vous serez tous punis!!! Les foudres des dieux s’abattront sur vous!!! Ces bêtes, c’est le mal incarné!!! Il faut toutes les tuer!!!
Yasha, qui en avait vraiment assez entendu, sortit Byakuen et le pointa en direction de la tête de cet homme hystérique qui, du coup, resta tétanisé…
YASHA: Maintenant, vous vous calmez.
CHEF (tremblant): O-oui…… Pi-pi-pitié…
YASHA: Vous avez compris? Alors au lieu de beugler, répondez à mes questions.
CHEF: Tout-tout ce que vous voudrez.
YASHA: Je cherche un homme dans la quarantaine, avec des cheveux d’argent. L’avez-vous vu?
CHEF: N-non… per-personne de ce genre… M-mais, vous devriez aller à… à Sailah…
YASHA: Sailah?
CHEF: Une île proche… Elle-elle est grande et-et vous y trouverez surement des informations.
YASHA (baissant le pistolet): Et bien voila, ce n’était pas si difficile.
Ils firent alors demi-tour et sortirent, laissant l’homme tremblotant s’affaisser sur le sol et pleurnicher…
La route du retour se fit dans un silence d’enterrement…
Une fois à bord du Hakuryû, Raïsu s’éclipsa. Yasha quand à lui entra dans la cabine du capitaine, accompagné par ce dernier…
YASHA: Notre prochaine destination sera Sailah.
KAORU: Sailah, hein… Bien.
YASHA: C’est loin?
KAORU: Trois ou quatre jours. Ça dépend du temps… Dites, Yasha, il s’est passé quelque chose au village?
N’ayant de toute façon rien d’autre à faire, le jeune comte expliqua à Kaoru ce qui était arrivé sur l’île. En entendant ça, le capitaine se mit sérieusement en colère. Il serrait les poings très fort, et semblait prêt à exploser…
KAORU: Franchement, je déteste les humains!
YASHA: Mais vous…
KAORU: “en êtes un aussi”, c’est ça? Mais je ne me sens pas vraiment humain! Ils m’énervent trop. Bon, je vais aux commandes. Je veux partir d’ici.
Ils sortirent tous les deux de la cabine…
Ainsi, le bateau quitta très vite le port…
Yasha remarqua alors Aoï Kage, et lui fit signe d’approcher…
AOÏ KAGE: Qu’es’ tu veux?
YASHA: Tu es encore en colère?
AOÏ KAGE (ironiquement): Non, presque pas.
YASHA: Aokage, est-ce que j’ai vraiment été comme ce type?
AOÏ KAGE (se calmant un peu): Na, quand-même pas! P’tet’ comme c’te vieille peau, mais pas comme ce dingue!
YASHA: Heureusement… Il était ridicule.
AOÏ KAGE: La, on est sur la même longueur d’ondes! Ya?
YASHA: Hm?
AOÏ KAGE: L’chat le vit super mal. Tu d’vrais aller l’voir.
YASHA: Où est-il allé?
AOÏ KAGE: Dans votre cabine. Il y est allé dès qu’on est r’montés.
YASHA: « soupir » Tu as raison, je vais y aller…
Le jeune homme alla jusqu’à la cabine, et ouvrit la porte. Il faisait sombre dans la pièce…
Le prince était couché dans le lit, de dos; il ne réagit pas quand Yasha entra. Ce dernier referma alors la porte, et s’assit sur le solide rebord de sécurité du lit…
RAÏSU (sans se retourner): Je ne me sens pas bien…
YASHA: C’est ce type?
RAÏSU: Ce qu’il a dit…
YASHA: Alors il est pire que moi?
RAÏSU (se retournant brusquement): Ne dites pas ça!! Ne vous comparez pas à ce genre de personnes!
YASHA: Tu pleures? Tu ne devrais pas te laisser affecter par “ce genre de personnes”.
RAÏSU: Mais Yasha-sama…
YASHA: Cet homme était un villageois simple et ignorant. Il n’a jamais quitté sa petite île… Tu vas te laisser abattre par un type comme lui? Enfin, si tu veux j’y retourne et je le tue.
Voyant que Yasha se lève et compte bien sortir, le jeune tigre se redressa directement pour l’en empêcher…
RAÏSU: Non! Attendez, n’y allez pas! Je vais bien, je vous assure. Ce n’est pas la peine d’aller tuer cet homme…
Yasha se rassit alors, et essuya du revers de la main les larmes qui coulaient encore sur les joues du prince…
YASHA: Tiens, tu n’aurais pas de la fièvre par hasard?
RAÏSU: Ah bon?
YASHA (touchant le front de Raïsu): Mais oui, tu es très chaud! Tu as du attraper froid lors de la tempête.
RAÏSU: C’est possible… Il m’arrive souvent d’attraper froid.
YASHA: Tu es fort et agile, mais pourtant tu as vraiment la santé fragile… Je commence à me demander si c’était une bonne idée pour toi de continuer ce voyage…
RAÏSU: Pardon, je suis toujours une gêne…
YASHA: Arrête ça!
RAÏSU: Hein?
YASHA: Je ne dis pas ça parce que tu me gênes, mais parce que… je m’inquiète pour toi.
RAÏSU (rougissant): Merci, Yasha-sama… Dites, est-ce que ces deux fois-là, vous sentiez la même chose… quand Nataku a utilisé son miracle et que vous m’avez dit de faire plus attention, et puis quand vous m’avez demandé de me ménager, après qu’on ait vu le Maoh?
YASHA: Tu t’en souviens? Et bien je suppose… Mais il est clair que je ne le réalisais pas encore.
RAÏSU: J’en suis heureux…
YASHA: Ah bon?
RAÏSU: Oui. Que vous teniez à moi, ça me fait plaisir.
YASHA (lui caressant la joue): Bon, repose-toi maintenant. Si tu es malade, il vaut mieux que tu dormes.
RAÏSU: Mais…
YASHA: Il ne va pas tarder à faire nuit. Je reviens bientôt.
Et il ressortit… Après un moment de réflexion, il décida d’aller voir Kaoru…
KAORU: Qu’est-ce que vous voulez? Je suis fatigué!
YASHA: Raïsu est malade. Vous avez des médicaments?
KAORU: Rha la la, qu’est-ce qu’il lui arrive?
YASHA: Il a de la fièvre. Probablement à cause de cette tempête.
KAORU: Hmm… Je n’y peux rien. Nous avons ce qu’il faut pour soigner des blessures, mais pour ce qui est de ce genre de choses…
YASHA: Dommage… Si on était plus près de Sailah, on pourrait l’emmener chez un médecin de là-bas.
KAORU: Vous plaisantez?!! Les gens à Sailah sont pires que ceux d’Ima! Ils ont un cirque sur l’île…
YASHA: Un cirque? Mais ils ne vont pas essayer d’attraper les bêtes quand on y sera?
KAORU: Il faudra être vigilants… Laissez-moi maintenant.
Yasha sortit de la cabine du capitaine. Après cela, il demanda encore à Aoï Kage s’il pouvait faire quelque chose pour Raïsu. Mais tout comme Kaoru, le renard bleu n’y pouvait pas grand-chose…
Finalement, n’ayant rien d’autre à faire, le comte alla se coucher…
RAÏSU (le voyant entrer dans la cabine): Vous êtes déjà revenu?
YASHA: Il n’y a rien à faire sur ce bateau. Je préfère dormir.
Et comme il l’avait dit, il se coucha…
Le lendemain, Yasha découvrit que la fièvre du prince avait considérablement augmenté. Directement, il en informa les autres, cependant vu la situation, la seule chose était d’espérer atteindre Sailah au plus vite et y acheter des médicaments…
KAORU: C’est embêtant qu’on soit encore loin… On n’arrivera pas avant après demain.
YASHA: Et il n’y a pas d’autres îles avant?
KAORU: Si, mais elles sont inhabitées, alors on n’y trouvera aucun médicament.
YASHA: Si au moins on savait ce qu’il a…
AOÏ KAGE: Dites, un d’vous a été en contact avec la maladie de Koritz?
KAORU: Je ne sais même pas ce que c’est.
YASHA: Moi non plus. Mais tu crois que Raïsu peut l’avoir attrapée?
AOÏ KAGE: J’espère qu’non…
Voyant que tout le monde était un peu perplexe, le renard se vit obligé de leur expliquer plus en détails…
AOÏ KAGE: Bon, alors v’la, c’est un virus rare qui n’a pas d’effets sur tout l’monde. En fait peu d’gens tombent malades à cause de lui… Mais il est très dangereux parce que même si on tombe pas malade, suffit d’entrer en contact direct avec la maladie pour d’venir porteur, et risquer d’la transmettre. ‘Fin, en gros si un d’entre vous a été en contact avec, il peut la r’filer à un autre.
KAORU: C’est bon, on a compris… Mais elle fait quoi, cette maladie?
AOÏ KAGE: Et bien au début on a d’la fièvre et mal au crâne. Après, on commence à tousser et on est d’plus en plus faible. L’corps entier fait mal, et puis… on meurt… Ça prend plus ou moins une semaine avant qu’on meurt, mais moins qu’ça avant qu’ce soit insoignable.
KAORU: Si peu?!
AOÏ KAGE: Ouai, c’est fulgurant. S'il a attrapé ça, faudra acheter des médocs à Sailah.
KAORU: On est pas encore sûrs que c’est ça! Est-ce que quelqu’un a été en contact avec cette horreur?
RAÏTO: Pas nous.
NATAKU:…Non…
Tout le monde s’interrogeait sans trop savoir… C’est alors que Yasha pensa à quelque chose…
YASHA: Molly…
AOÏ KAGE: Molly?
YASHA: Ma mère adoptive. Elle a attrapé une maladie inconnue quand j’étais absent. Quand je suis revenu, seulement après quelques jours, elle était mourante… Ça ressemble à ce que tu as décrit. Et j’étais auprès d’elle quand elle est morte.
AOÏ KAGE: Donc, c’est bien Koritz, et c'est toi l’porteur… Bon, nous nous n’avons rien à craindre; si un d’nous devait tomber malade, ce s’rait déjà fait. Et un porteur résistent à ça n’pourra pas transmettre la maladie a une autre personne résistante. L’seul ennui c’est l’chat… N’vous approchez pas d’lui à moins d’un mètre si z’avez peur de d’venir porteurs.
KAORU: Bien; je vais en avertir le reste de l’équipage. Maintenant, le tout est de vite arriver à Sailah…
Vite… C’est bien le problème sur un bateau…
Quand finalement Sailah se dessina sur l’horizon, Raïsu allait vraiment mal, et il était impératif de le soigner…
Peu avant d’arriver au port, Yasha retourna encore une fois dans la cabine, voir le prince…
YASHA: Comment tu te sens?
RAÏSU: Ne vous en faites pas. Je vais bien…
YASHA: Nous sommes en train d’arriver au port…
RAÏSU: Je descends avec vous.
YASHA: C’est hors de question. Reste ici, et repose-toi. Je vais aller chercher des médicaments pour toi.
RAÏSU: Mais Yasha-sama…
YASHA: Ne discute pas. Tu ne vas pas te lever dans cet état.
RAÏSU: Je peux tenir debout Yasha-sama!
YASHA: Ce n’est pas une raison. Bon, je reviens vite.
Et il sortit…
Une fois le navire amarré, Yasha et Aoï Kage descendirent dans le but de trouver un médecin ou une pharmacie où obtenir le médicament.
Alors qu’ils s’éloignaient du bateau, Kaoru leur cria de ne pas se séparer; une bête rôdant seule serait à coup sûr tuée ou capturée. Prévenus, les deux compagnons avancèrent en direction du centre de la ville. Étant donné qu’il était à une certaine distance du port, ça prendrait un moment…
YASHA (tout en marchant): Tu crois qu’on trouvera ce médicament?
AOÏ KAGE: Ouai, t’inquiètes! C’est une grande ville, y’aura pas d’prob.
YASHA: Hmm… Je ne pensais pas que c’est ma faute…
AOÏ KAGE: Hein? Oh, t’en fais pas. Tu pouvais pas savoir qu’t’es porteur, et qu’en plus l’chat y est sensible. Et puis ça s’transmet par l’air… Il a aussi bien pu l’attraper ailleurs.
YASHA: Tu sais bien que c’est faux. Enfin, si on trouve ce qu’on cherche, tout s’arrangera, non?
AOÏ KAGE: Ya-chan, tu culpabilises!
YASHA: La ferme.
AOÏ KAGE: N’sois pas comme ça! J’cherche juste à t’remonter l’moral.
YASHA: Oui… excuse-moi, tu dois avoir raison…
AOÏ KAGE: Dis, Ya, j’peux t’poser une question?
YASHA: Tu peux. Mais je ne sais pas si je vais répondre.
AOÏ KAGE: Comment t’as fait pour cacher tes sentiments et être si odieux durant tout c’temps?
YASHA:… « soupir » Je ne cachais pas mes sentiments. Moi-même je ne les admettais pas. Du coup, je devenais mauvais… Je l’ai déjà dis au prince, mais j’ai le sentiment de ne pas avoir été moi-même durant toute cette période.
AOÏ KAGE: ……
YASHA: Enfin, je suppose que je devrais te remercier…
AOÏ KAGE (surpris): Hein? Pourquoi?
YASHA: Si cette nuit-là tu ne m’avais pas mis les idées en place, j’aurais laissé le prince mourir sans même réaliser ce que je ressens.
AOÏ KAGE: Hé hé, j’suis l’meilleur.
YASHA: C’est ça, c’est ça… Nous arrivons au cœur de la ville. Trouvons vite ce médicament…
Pendant que ses deux compagnons étaient en ville, Raïsu, couché dans son lit, réfléchissait à tout ce qui était arrivé… Il se rendait compte que Yasha culpabilisait pour ce qui lui était arrivé…
RAÏSU (s'incorporant sur le lit): Je… je dois aller aider Yasha-sama…
Non sans peine, il finit par se lever… Sa tête tournait et ses membres étaient engourdis. De plus, une forte douleur assaillait sa poitrine. Cependant, les idées confuses à cause de la fièvre, il décida de quitter le bateau pour trouver Yasha.
Miraculeusement, il réussit à descendre sur la terre ferme sans être vu par aucun membre de l’équipage. Là, il s’apprêta à se diriger vers le centre-ville…
C’est alors qu’une main humide l’attrapa par l’avant-bras… Le prince Ocarina le tenait, le regard interrogateur…
RAÏSU: Laissez-moi, je dois y aller!
OCARINA: Y aller?! Mais regarde ton état; tu tiens à peines debout! Remonte sur le bateau et attends tes amis.
RAÏSU (se libérant d’un geste brusque): Non, je dois rejoindre Yasha-sama!
OCARINA: AH!! Mais attends!
Raïsu ne l’écoutait pas du tout, et avançait droit devant lui en titubant. Craignant pour sa sécurité, le prince requin finit par le suivre. Seulement, il avait un très mauvais pressentiment…
Ses craintes se son confirmées quand, dès qu’ils ont quitté le port pour pénétrer dans la ville-même, des hommes se sont jetés sur eux…
La créature marine se défendait tant bien que mal face à ces agresseurs qui, vraisemblablement, voulaient les capturer… Mais alors Raïsu, épuisé, s’effondra. Ocarina commit l’erreur de se retourner en sa direction, ce qui n’échappa pas aux humains… Ils se lancèrent sur le requin et l’immobilisèrent. Celui-ci, voyant que c’était fini, lança une puissante onde d’énergie en direction de la côte. Juste après, un coup sur la tête lui fit perdre connaissance…
Après une bonne demi-heure, Yasha et Aoï Kage avaient trouvé le médicament recherché, et purent même l’obtenir gratuitement grâce aux soins du renard…
YASHA: Par tous les démons, quand as-tu trouvé le temps de lui voler ça?
AOÏ KAGE: Hé, n’oublie pas qu’j’suis un géni! Et puis si j’veux d’venir le roi des voleurs, j’dois…
Soudain, ils entendirent des appels… Kaoru remontait la rue en courant. Il arriva à eux, essoufflé et nerveux…
YASHA: Capitaine? Que se passe-t-il?
KAORU (reprenant son souffle): C’est terrible!... Je suis désolé, je ne l’ai pas suffisamment bien surveillé, et il à réussi à s’enfuir. Ils ont tous les deux été capturés, lui et le prince des requins!
YASHA: Quoi?! Tu parles de Raïsu?! Il a été enlevé?!
KAORU: Oui. Je ne pensais pas qu’il chercherait à s’enfuir. Et encore moins qu’il serait en mesure de le faire!
YASHA: Mais qu’est-ce qu’il s’est passé exactement?!
KAORU: Les ondes d’énergie des requins… elles peuvent aussi leur servir à communiquer. Narad, le garde du prince, a reçu un appel à l’aide de son maître, comme quoi lui et Raïsu se seraient fait capturer.
AOÏ KAGE: Merde, on fait quoi?! On sait même pas c’qu’ils ont fait d’eux!
KAORU: Et bien…
YASHA: Vous savez quelque chose?
KAORU: Un tigre blanc et un requin capable de se déplacer sur terre… C’est très rare. Ils les ont surement emmenés au cirque pour les offrir en récompense au gagnant des tournois.
YASHA: Quoi?!!
AOÏ KAGE: Bordel, pourquoi on tombe sur une île où y’à un cirque?!
YASHA: Que peut-on faire? On attaque le cirque?
KAORU: Vous rigolez?! Deux-fois mon équipage entier ne suffirait pas! Non, le seul moyen est de participer aux tournois.
YASHA: On peut?
KAORU: Oui, il suffit de se présenter là-bas avec au moins un esclave.
YASHA: Un esclave? Je n’en ai jamais eu.
KAORU: Ce n’est pas grave. Aoï Kage sera parfait s’il sait se battre correctement. Personne ne va vérifier.
AOÏ KAGE: Hein?!! Moi, un esclave?! Encore à Ima, pour ces villageois stupides… Mais là… n’vous foutez pas d’moi!
KAORU: C’est la seule façon de le sauver.
YASHA: Aokage?
AOÏ KAGE: Bon, bon, d’accord. Alors, que dois-je faire, maître vénéré?
YASHA: Arrête de te comporter en parfait imbécile.
Tout en continuant la petite dispute, le trio arriva jusqu’au cirque, une sorte d’énorme colisée, au beau milieu de la ville. À l’entrée, luisait une plaque de marbre noir sur laquelle était gravé le règlement du cirque. Yasha et Aoï Kage se mirent à le lire avec attention…
“Le Cirque de Sailah comporte trois types de combats différents: les combats entre esclaves et monstres, les combats entre esclaves et gladiateurs et les tournois entre esclaves. […]”
AOÏ KAGE: C’est vachement long! On a pas l’temps d’lire tout ça!
KAORU: Je connais plus ou moins le règlement. Je vais vous le résumer… Dans les deux premiers types de combats, c’est une compétition où les participants envoient leurs esclaves affronter soit des monstres soit des gladiateurs, des bêtes appartenant au cirque. Pour les monstres, on peut envoyer plusieurs esclaves, mais pas pour les gladiateurs. Ce qui ne change pas, c’est qu’en dehors d’éventuels encouragements ou ordres, les participants ne peuvent pas intervenir dans les combats de leurs esclaves. Le but est dans les deux cas d’être celui qui aura vaincu le plus d’ennemis, et les batailles se poursuivent jusqu’à ce que tous les participants aient arrêté, ce qu’on peut faire après chaque combat, ou que leurs esclaves aient été tués.
AOÏ KAGE: C’est un peu compliqué!
KAORU: Pas tant que ça. Il suffit de battre le plus d’ennemis possibles. Si tous les autres concurrents sont hors-jeu, et que vous avez vaincu le plus d’adversaires, vous pouvez arrêter tranquillement.
YASHA: Je vois. Et pour les tournois entre esclaves?
KAORU: Là ça se corse. Seize participants se présentent, et doivent envoyer leurs esclaves s’affronter les uns les autres. Il y a donc huit affrontements. Puis, au deuxième tour, les gagnants s’affrontent, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il n’y ait qu’un vainqueur. Les participants peuvent aider leurs combattants avec des attaques à longue-distance… Le gagnant de chacun de ces tournois obtient une récompense; un esclave ou son équivalent en argent.
YASHA: Donc, deux de ces tournois nous permettront de “recevoir en récompense” le prince et Ocarina, c’est ça?
AOÏ KAGE: On dirait.
KAORU: Je ne pense pas.
YASHA: Pourquoi ça?
KAORU: Et bien, comme je l’ai dis, nos princes sont des bêtes rares… Ils seront surement “offerts” comme prix spécial si quelqu’un remporte les trois tournois. Et puis, pour ces bêtes offertes pour chaque tournoi…
AOÏ KAGE: Quoi? Crache le morceau?
KAORU: Vous savez, la somme d’argent offerte, qui devrait être équivalente aux prix de la bête… Elle est nettement supérieure, car ces bêtes sont toujours malades, chétives ou blessées.
YASHA: Mais ça n’a aucun sens. Il est logique de prendre l’argent alors.
KAORU: Ces bêtes sont en fait des “sacrifiés”.
AOÏ KAGE: C’est quoi c’te chose maintenant?
KAORU: Des bêtes dont ils ne tirent plus rien… Ils les offrent soi-disant aux vainqueurs de leurs tournois, mais en s’arrangeant toujours pour que ceux-ci prennent l’argent. Comme ça, personne ne va crier à l’injustice des Cérémonies de Khonsu.
YASHA: En quoi ça consiste?
KAORU: Et bien, quand Khonsu est en son plein, ils organisent non-officiellement des batailles nocturnes ou les sacrifiés, et d’autres bêtes faibles capturées exprès pour, sont envoyés dans l’arène de combat. On y lâche alors des monstres bien trop forts pour eux.
AOÏ KAGE: J’ai compris. En gros, un carnage.
KAORU (acquiesçant): Et les entrées sont si chères, qu’avec une dizaine de spectateurs, ils récupèrent déjà ce qu’ils ont perdu en offrant l’argent au lieu des bêtes. Cela leur est donc très rentable… Enfin, assez parlé, il faut vous inscrire avant qu’il n’y ait plus de places pour la troisième compétition.
Yasha acquiesça et se présenta au guichet. L’homme assit là valida son inscription et lui donna un bandeau orné d’une flamme bleue, un identifiant. Il lui expliqua de plus qu’entre chaque tournoi, il y a dix minutes de pause pour se reposer.
Une fois réglé, le comte revint voir le capitaine. Celui-ci avait acheté une place en loge d’accompagnement, ce qui allait lui permettre d’aller voir Yasha lors des pauses et de la remise des prix…
YASHA: Bon, je suppose que nous devons y aller…
KAORU: Oui. Bonne chance.
Ils se séparèrent, et Yasha s’enfonça dans le couloir qui mène à la salle d’attente pour les participants… La pièce en question était assez sombre et froide. Une grille la séparait de l’énorme arène à ciel ouvert, dont les gradins se remplissaient à toute allure…
Les deux compagnons s’assirent sur les bancs de pierre et observèrent les autres concurrents. En règle générale, on pouvait dire que les maîtres, visiblement tous des riches, n’étaient pas ravis d’être dans cet endroit assez sale. Quand aux bêtes, elles étaient soit impatientes soit inquiètes.
Parmi ces esclaves, il y avait un jeune garçon blond à la peau de pêche. Il avait des oreilles animales arrondies et une longue queue noire, tout comme les taches qui recouvraient tout son corps. Ses yeux bleus scrutaient nerveusement les environs…
AOÏ KAGE (à l’oreille de Yasha): T’as vu comme il est jeune ce gosse? J’sais pas comment son maître peut faire ça…
YASHA (chuchotant aussi): C’est quoi comme bête? On dirait un félin, mais je ne vois pas lequel…
AOÏ KAGE: C’est pas un félin. C’est un meïrin, un canidé aux airs félins. Ils vivent dans l’désert à l’extrême ouest du continent.
YASHA: Et il s’est retrouvé ici?! Comment est-ce possible?
AOÏ KAGE: Ha ha. Et l’chat alors? Lui aussi est bien loin de chez lui… Dis, Yasha, j’doit te demander un truc.
YASHA: Hm?
AOÏ KAGE: On doit gagner les trois tournois pour l’chat et c’te poiscaille… Mais les prix d’chaque compétition séparée…
YASHA: Je prendrai les bêtes, si c’est ce que tu veux savoir.
AOÏ KAGE: Merci… Ah, on dirait qu’ça commence!
Dehors, en utilisant un amplificateur, le présentateur des combats venait de prendre la voix…
PRÉSENTATEUR: Bienvenue à tous pour cette journée de combats! […] Nous vous informons qu’aujourd’hui, exceptionnellement, nous avons un prix spécial pour celui qui, peut-être, réussira l’exploit de gagner les trois compétitions! Et le voici!!!
Alors, par un mécanisme caché, le sol de l’arène se souleva, et une petite cage monta à la surface. À l’intérieur, étaient enfermés les deux princes; Ocarina se tenait debout, lançant des regards furieux à tout ce qui l’entoure, alors que Raïsu était assis, visiblement sonné…
YASHA: Raïsu!
AOÏ KAGE: Chut! N’te fais pas r’marquer.
YASHA: Ah, c’est vrai… Mais…
AOÏ KAGE: Tu trouves horrible d’les voir comme ça, c’est ça?
YASHA:…Oui…
AOÏ KAGE: Yasha, quand on s’est rencontrés, t’aurais dit qu’c’est leur place.
YASHA: Tu as raison… Enfin, préparons-nous.
Raïsu, dont la fièvre était un peu descendue, était plus conscient de ce qui l’entourait, et il regrettait amèrement ce qu’il avait fait. Inquiet, il regardait tous ces gens qui, depuis les gradins, criaient et acclamaient le spectacle à venir…
Son regard se posa alors sur un visage familier: le capitaine Kaoru. Le jeune homme, voyant qu’il l’a remarqué, lui fit un signe discret en direction de la grille des participants… Raïsu regarda par là-bas, et y distingua Yasha. Il était venu le chercher! Alors qu’il voulait en parler à Ocarina, quelque chose attira son attention dans la loge réservée aux invités de marque… Pendant une fraction de seconde, il y vit passer un homme aux cheveux argentés comme la lumière du divin Khonsu. Mais avant qu’il puisse mieux observer, la cage redescendit sous terre…
Là, un garde emmena les deux princes dans un sombre couloir profondément sous terre. Quelques torches y éclairaient de petites cellules, comme celles d’une prison… L’homme les jeta dans l’une d’entre elles, et la ferma, après quoi il partit, les laissant prisonniers…
Et voila, ce long chapitre s’achève.
Et, cette fois, une explication à propos des pouvoirs des bêtes sacrées:
Toutes les bêtes sacrées, peu importe leur espèce et apparence, possèdent un pouvoir spécifique. Ces pouvoirs ne sont jamais les mêmes d’une espèce à l’autre, bien qu’ils sont généralement similaires chez des races d’une même famille. Ainsi, les grands félins dominent la foudre, les canidés sont maîtres du feu, etc…
Tous ces pouvoirs peuvent se diviser en trois classes selon leur type et puissance:
• Les éléments originels
Ces pouvoirs, les plus puissants de tous, comptent les deux éléments dont toute matière est née: la lumière et les ténèbres.
• Les sous-éléments et pouvoirs psychiques
Ces pouvoirs de force intermédiaire sont composés par des sous-éléments tels que la foudre, la glace ou encore le métal, et des capacités liées aux forces psychiques comme l’extrasenseur.
• Les éléments de base
Ces pouvoirs de force basique incluent les quatre éléments qui forment la nature, donc le feu, l’eau, le vent et la terre. |