Salut tout le monde! Aujourd’hui je vais vous présenter le 4ème chapitre de cette histoire. Bonne lecture ^^






La liste donnée par les parents d’Ôkami était très longue. Par où commencer? Là était la question…
- Haka… on réussira jamais à décortiquer tout ça… – soupira le fantôme, d’un ton désespéré.
- Ne dis pas n’importe quoi! On y arrivera! – Haka leva le poing en signe d’encouragement.
- Mais… elle est beaucoup trop longue cette liste.
- Il faut procéder de façon organisée. D’abord, y a-t-il un Watanabe parmi tous ces noms? – le vampire se posa la question à lui-même, regardant les noms les uns après les autres.
- Alors?
- Hmm… Non – il releva la tête, souriant un peu – Enfin, je pense que les flics l’auraient remarqué. Ils ne sont pas stupides à ce point, pas vrai?
- Ah… - Ôkami se força à sourire, voyant que son ami essaye de le remotiver avec sa plaisanterie – Oui, tu dois avoir raison. Mais… on fait quoi maintenant?
- Et bien – il le regarda de ses yeux de ciel – Si personne sur cette liste ne s’appelle Watanabe, alors oublions-le pour le moment.
- Comment ça?
- Nous allons nous informer sur les domiciles de toutes ces personnes. Et puis nous irons interroger ceux qui vivent toujours ici.
- Ah! C’est une bonne idée! – approuva le fantôme, avec plus d’enthousiasme.

Le vampire afficha un large sourire; il semblait se réjouir de quelque chose.
- Heu, qu’est-ce qu’il y a? – s’étonna Ôkami.
- On dirait que le moral va mieux, hein? Je suis content!
- Ah?...– il ne comprenait vraiment pas pourquoi Haka tenait à ce point à le voir sourire. Il finit par se dire que ça doit sûrement toujours être comme ça entre amis, mais qu’au bout de dix ans de solitude, il avait simplement oublié ces choses là, si caractéristiques de la vie…


Haka n’avait rien révélé à son ami au sujet de la façon dont il allait s’informer sur les anciens employés de l’entreprise. Le fantôme était donc pour le moins intrigué…
Cependant, quand le vampire exécuta son plan, celui-ci était étonnant de par sa simplicité. Haka se procura simplement un annuaire téléphonique de la ville, et il y cherchait les personnes de la liste. Ceux qui ne s’y trouvaient pas avaient obligatoirement déménagé. Ou ils étaient morts…

- Je n’aurais jamais pensé à ça! – commenta Ôkami, admiratif.
- Héhé, c’est simple, mais efficace. Enfin, juste certains ont mit leurs adresses, mais ce n’est pas grave. On fera avec.


Au bout de quelques heures de travail, Haka avait regroupé toutes les personnes de la liste en trois catégories: celles qui n’étaient plus dans cette ville, celles qui étaient toujours là et dont l’adresse était indiquée, et celles qui étaient là, mais dont ils ignoraient le lieu de domicile.

- Voila! – le vampire s’étira.
- C’est du bon travail… Tu le prends vraiment super au sérieux!
- C’est normal; je le fais pour toi – il lui fit un clin d’œil complice.
- Vraiment – marmonna le fantôme – j’arrive pas à te comprendre.
- Ah, c’est rien. Bon, je vais me reposer aujourd’hui, et demain on attaquera avec ces gens.
- On aura beaucoup de travail… Et en plus, tu ne sais pas s’ils vont vouloir te parler…
- S’ils refusent, on avisera! – sourit Haka, montrant ses canines blanches.
- Hé, tu ne vas pas faire de trucs inconsidérés ou dégueu, hein?!
- Non, t’en fais pas – il fit une pause – Je ne sais pas si on trouvera des réponses claires, mais du moins on se fera une idée de l’ambiance qu’il y avait sur le lieu de travail, et des éventuelles rancoeurs envers tes parents.
- Alors… – Ôkami baissa la tête – Tu crois vraiment que j’ai été tué par vengeance?
- J’en ai bien peur… – admit le vampire, affichant lui aussi une expression plus triste. Cependant, très vite il releva les yeux, qui se remplirent de lueurs combatives – Mais t’en fais pas! J’y arriverai! Je te ferai entrer au Paradis coûte que coûte!
- Tu me répètes toujours ça… – soupira l’adolescent – Je ne te comprends vraiment pas. Je n’ai jamais vu un tel acharnement…
- … Tu n’apprécies pas?

Ce fut étrange. Tout à coup, c’est Haka qui eut l’air triste, comme si les paroles d’Ôkami l’avaient blessé. Ce dernier s’en sentit alors affecté.
- Ah, désolé – il s’excusa – Ce n’est pas ce que je voulais dire. C’est juste que ça me surprend de te voir faire tout ça… Mais je t’en suis tellement reconnaissant! Tu n’as même pas idée à quel point… – avoua-t-il, sincèrement.
- Alors je continue! – il reprit d’un ton à nouveau enjoué – Je ferai tout pour te venir en aide!

“Tout”… Ôkami trouvait ça étrange… Comment pouvait-on faire “tout” pour une personne? Et surtout quelqu’un connaissait depuis si peu de temps.
Mais bizarrement, ça lui faisait plaisir d’entendre ça, et il ne savait pas trop pour quelle raison. Cependant, une chose était bien claire: c’était agréable.
Néanmoins, il n’était pas sûr de comprendre toute l’ampleur de ce mot. Est-ce que ce “tout” signifiait “tout son possible” même si c’est dur, comme faire des recherches, interroger des gens, infiltrer des bâtiments protégés, ou… ou “tout sur tout”, comme se battre, tuer…mourir?... Ce mot dans la bouche d’une personne aussi mystérieuse que Haka pouvait signifier tant de choses différentes, qu’Ôkami ne savait même pas quoi en penser…
Il décida donc de se fier à son compagnon, de croire en lui, espérant qu’il serait apte à tenir sa promesse, à lui offrir le Paradis…



Vers neuf heures du matin, alors qu’Ôkami était couché dans les airs, à regarder le plafond couvert de toiles d’araignées, son ami l’interpella... Quand le fantôme se dirigea vers lui, il fut étonné de le voir avec des habits de tous les jours, et une casquette rouge.
- Haka? – il le fixa, d’un air interrogateur.
- Ça te plaît? – le vampire, satisfait, fit un tour sur lui-même.
- Heu, oui, ça te va bien… mais… – il hésita – pourquoi cet accoutrement?
- Ben pour aller en ville, quoi d’autre?!
- Hein? Mais c’est le matin! Comment tu vas faire pour sortir?
- Hé hé – Haka se contenta de rigoler avec un sourire énigmatique.
Il se dirigea alors vers la porte, et l’ouvrit…

Ôkami eut si peur qu’il ferma les yeux. Grand amateur de films d’horreur qu’il était, il s’attendait à des flammes intenses qui auraient dévoré son ami…
- Ben qu’est-ce que t’as? Ouvre les yeux!
- Hmm… – doucement, il ouvrit un œil, puis l’autre… Haka semblait aller bien! – Mais… comment…?
- Comment je peux sortir de jour? – le vampire sourit – J’ai des gants et une écharpe, et aussi une casquette pour me cacher de la lumière. Et je me suis mis de la crème anti-UV.
- Et… ce sera suffisant? – Ôkami était étonné.
- En fait… je ne peux pas rester exposé à la lumière trop longtemps non plus. Et puis j’ai fait gaffe; aujourd’hui, le temps sera pluvieux toute la journée… Le soleil ne va pas se montrer hé hé – il expliqua son plan, fier de lui.
- Et si jamais le soleil apparaît?
- Heuu… On s’en fiche! Viens.

Il lui fit signe de le suivre, et sortit en courant.
Le fantôme se doutait bien de ce que devait signifier son manque de réponse. Il en était d’autant plus surpris de son attitude insouciante.
Mais à quoi bon se poser des questions? Haka semblait déterminé à aller en ville quoi qu’il arrive, alors il était inutile de tenter de l’arrêter.

- La ville est si belle de jour! – s’excita Haka, une fois qu’ils étaient sortis des quartiers les plus modestes.
- Moi je l’ai toujours trouvée plus belle de nuit… – l’adolescent se remémora le temps où il était encore en vie – Les lumières, les boîtes de nuit,…
- C’est parce que tu étais habitué à la voir de jour… Moi je ne sors que la nuit… Les couleurs du matin sont quelque chose de magnifique!
- Tu trouves?
- Oui… Tu sais Ôkami, si je dois mourir, je veux que ce soit dans les rayons du matin!
- Ah… – il ne savait pas quoi dire – Je trouve ça un peu glauque de parler des façons de mourir…
- Désolé – son sourire s’effaça – Je ne voulais pas te gêner… C’est juste que pour moi, c’est normal de parler de ce genre de choses…
- Qu’est-ce que tu veux dire?
- Et bien… – il s’arrêta un moment – Non, rien. Oublie ça.
- Heu… bon… Alors, où va-t-on en premier lieu? – il finit par changer de sujet.
- Midorikawa Fujimaru. C’est la personne qui habite le plus près d’ici – sa bonne humeur refit surface – Ce sera notre premier pas!

Le premier pas… Pour Ôkami, le “premier pas” signifiait le début d’une aventure, voir le début de la vie elle-même… Mais parler de premier pas sur une voie qui doit le mener au Paradis… Peut-on appeler ça le “premier” pas? N’est-ce pas plutôt le dernier?

- Haka… est-ce que ce n’est pas mon dernier pas? – pensa-t-il à voix haute.
- Hm? – le vampire regarda par-dessus son épaule, et fixa le fantôme dans les yeux – Oui, peut-être – il lui sourit – Mais pour moi c’est bien le premier.
- Je ne te suis pas…
- Oh, n’y fais pas attention.

Et c’est sur cette étrange discussion que les deux amis se lancèrent à la chasse aux informations, au plus petit indice qui pourrait leur indiquer le pourquoi de la mort d’un jeune garçon qui n’avait même pas parcouru le quart de sa vie……