Niji se retourna et vit la petite.
- Ohayô, Sunako-chan. Désolé si je t'ai réveillé.
- Non, pas du tout. Répondit-elle avec une voix encore endormie.
Sunako s'approcha de la table et prit Niji dans ses bras. Elle s'assit par terre, devant son bol.
- En veux-tu encore? Proposa Niji.
- Non merci, par contre, j'aimerai bien un croissant.
Chris tendit la boite et Sunako prit le croissant, les yeux à demi ouverts. Elle le termina. Chris lui tendit de nouveau l'assiette et elle se resservit. Puis, il se retourna vers Niji.
- Niji, c'est ta soeur?
- Non, c'est une amie.
Chris frappa du poing sa tête
- Idiot que je suis, tu me l'as déjà dit.
Sunako se retourna face à Niji.
- Tu ne veux pas être ma grande soeur ? Dit elle, les larmes aux yeux comme si elle se sentait trahie.
- Mais si. Elle ébouriffa les cheveux de Sunako. Je suis ta grand soeur comme Ai.
- AIIIII-CHAAAAAN ! Mon dieu, elle va avoir plein de problème si on s'aperçoit que je ne suis pas chez moi. Sunako pleura de toutes ses forces. Si mon père la renvoie, c'est de ma faute !
Niji tenta de consoler sa petite soeur. Mais en vain. Chris regarda Sunako puis Niji. Se sentant de trop, il se leva, prétendis qu'il allait travailler et partit. Niji berça Sunako du mieux qu'elle pouvait.
- Ne t'en fait pas, tout est de ma faute, j'aurais du te ramener chez toi depuis le début, tu n'aurais pas du rester ici. La seule coupable c'est moi et Ai restera.
- Tu le crois?
- Mais oui ! Maintenant, tu devrais te laver puis t'habiller. Je t'accompagnerai jusqu'à chez toi.
- Tu ne vas pas au lycée?
- Non, aujourd'hui on est samedi.
- Super, je te verrai autrement qu'avec ton uniforme.
Sunako arrêta de pleurer et ainsi soulagea Niji. Elle avait du mal à supporter les pleurs, surtout qu'elle ne savait jamais comment il fallait s'y prendre pour les arrêter.
Les deux filles étaient prêtes à sortir. Sunako fit une dernière fois le tour de la maison et découvrit que l'autel fait en mémoire du père de Niji n'était plus là. Il avait dû regagner sa place habituelle, le grenier.
Pour aller de la maison de Niji au palace de Sunako, il fallut une bonne demi-heure. Sur le trajet, les deux filles chantèrent, parlèrent. Niji racontait sa vie au lycée, et Sunako narra ses journées avec Ai.
Devant la résidence des Suzuki, un taxi était stationné. Le chauffeur faisait plusieurs allée retours. Sunako écarquilla ses yeux, craignant le pire. Elle courut en direction de la maison. Niji l’appela plusieurs fois, mais elle n’écouta pas. Elle entra brutalement.
- Ai ! Appela-t-elle
La jeune gouvernante se pressa vers l’entré. Dès qu’elle vit Sunako, elle la prit dans ses bras.
- Mademoiselle, ne refaite plus ça!
- Excuse moi, j’ai cru que tu partirais.
Ai regarda la jeune fille droit dans ses yeux.
- Non, pas encore. Cependant, vos parents viennent tout juste de rentrer.
- Je suis encore désolée. Sunako serra Ai de plus en plus fort en pleurant. Je t’en pris, Ai-nee-chan, ne dis rien à mes parents.
- Je garderai le secret, mais calme toi ou ils se douteront de quelques choses.
Sunako renifla plusieurs fois et sécha ses larmes avec le dos de sa main. Ai sortit et paya le chauffeur de taxi. Le chauffeur la remercia et repartit pour un autre trajet. Au même moment, elle aperçu Niji, attendre un peu plus loin. Elle alla la rencontrer.
- Je vous pris de m’excuser pour l’attitude de Mademoiselle. Pour être franche, je me doutais qu’elle était avec vous, la nuit dernière.
- J’aurai dû la ramener, reconnu Niji tout en devenant écarlate. Mais il était tard.
- Ne vous en faîtes pas. Personne à remarquer son absence.
- Ce sont ses parents qui sont arrivés ?
Ai acquiesça.
- J’aimerais te parler davantage, insista Niji.
- A vrai dire, je dois faire quelques achats pour le dîner de ce soir. J’accepte votre compagnie.
Niji sourit et marcha au près d’Ai
Yuki demeurait enfermer dans sa chambre. Il n’avait aucune envie de descendre saluer son père et encore moins sa belle-mère. Complètement désespéré, il s’occupa à regarder à sa fenêtre. Il fut notamment très surpris d’apercevoir sa petite sœur rentré avec l’Inconnu. Il ferma ses yeux, se rappelant d’une des conversations qui avait entrepris avec sa sœur, qui appelait l’Inconnu, Niji-nee-san. Il fixa à plusieurs reprises cette fille qui devait être Niji. Elle ne ressemblait en rien à un arc-en-ciel. Il pivota sur lui-même et aperçu son reflet dans un miroir. Malgré son nom, Yuki n’était pas aussi blanc que neige. Il s’était rendu compte que Sunako avait fugué, mais il savait bien qu’elle reviendrait. Lui aussi voulait faire de même. Pourtant, son comportement l’embarra beaucoup. Il n’aimait pas qu’elle reste auprès de Niji. Elle pouvait l’influencer dans une mauvaise direction. Personne dans cette maison ne la connaissait. Il se retourna vers sa fenêtre, espionnant encore quelques instants. Le taxi était parti et Niji ainsi que Ai-nee-chan partait ensemble. Simple coïncidence ou non, Yuki resta toutefois vigilent. Dans un simple petit bruit qui devait de plus en plus insupportable, sa belle-mère ne cessa de l’appeler. Yuki soupira. Vivement qu’ils repartent ! Il regretta de ne pas avoir fugué quelque part, ou d’être invisible. Il réussit à se consoler, ce n’était que pour une petite semaine, du moins, il espérait.
Niji devenait de plus en plus complice avec Ai qui aimait beaucoup parler. Avoir quelques informations complémentaires ne fut pas très compliquer.
- J'ai une question à te poser.
- Bien sur, si je peux y répondre.
- Je l'espère bien. Ce matin, en accompagnant Sunako chez elle, j'ai remarqué une marque sur sa joue. On l'a frappé?
La question marqua Ai qui ne répondit pas tout de suite. Les images lui vinrent successivement en tête. Elle avala de travers et souffla un bon coup.
- C'est de ma faute. Je...
- Je sais que ce n'est pas toi, Ai. Coupa Niji. Dis-moi simplement si c'est Yuki-sama.
- ... Oui. Soupira-t-elle.
Elles traversèrent un passage piéton et se retrouvèrent dans le marché de la ville. En gardant le silence, Ai acheta des concombres, des pommes de terre et quelques carottes.
- Je dois vous avouer quelques choses. Débuta Ai soudainement.
Niji se retourna face à elle, curieuse d'entendre la suite.
- Vous ressemblez énormément à Yukino Mizuki, la mère de Mademoiselle Sunako-sama. Et Yuki-sama pense la même chose que moi. Toutefois, c'est ce qu'il vous reproche. Cette ressemblance le trouble énormément d'où cette agressivité envers vous. Le départ de sa mère a été un véritable désastre dans sa vie et à vous voir, ce trouble s'accentue.
Niji resta bouche bée, incapable de dire un seul mot. Elle comprit l'hostilité que Yuki avait envers elle, Mais tout de même, cela semblait être un peu trop.
- Tu insinues que c'est de ma faute si Sunako a reçu cette claque !
Ai baissa les yeux. Elle s'éloigna légèrement de Niji pour compléter ses achats avec du poissons.
- Ma ...ressemblance à Yukino Mizuki... pourrait inciter Sunako à vouloir à tout prix me voir ?
Elle acquiesça.
- Vous savez, malgré le comportement de Yuki-sama, reprit-elle, ne vous éloignez pas trop de Mademoiselle. Vous l'avez très vite compris. Ce n'est qu'une simple étape que Yuki-kun doit surmonter.
La familiarité en disait long sur la relation entre Ai et Yuki. Niji vit une larme couler.
- Je...
Ai se referma sur elle même et chercha désespérément un mouchoir. Niji anticipa et lui tendis un paquet de mouchoirs en papier.
- Monsieur et Madame sont revenues aujourd'hui pour régler quelques comptes. Aujourd'hui est mon dernier jour dans la résidence Suzuki.
Niji fut choqué par ses paroles.
- C'est à cause de hier soir ?
- Non, non. Ils ont décidé que les enfants devaient suivre une éducation adaptée à leur milieu. Ce que je ne peux faire. Mon travail étant terminé, ils ont décidés de me renvoyer dans mon village, à Hokkaïdo.
Ai se retenait de pleurer, mais l'envie était grande. Niji l'accompagna à s'asseoir sur un banc public. Elle tenta tout ce qu'elle put pour la consoler, mais c'était impossible. Elle ne pouvait rien faire.
- Yuki-kun et Sunako-chan ne sont au courant de rien, je n'ai pas l'intention de dire quoique ce soit...
- Si tu ne dis rien, ils t'en voudront.
- Qu'importe ! Je ne les reverrais plus !
Le visage de Ai était tout mouillé. Niji sentit la détresse, mais elle était en incapacité à faire quoi que ce soit. Elle devait la laisser seule,
- Tu trouveras une solution. Ils sont assez grands pour comprendre, et tu les reverras toujours, dans ta tête et dans ton coeur. Sayonara.
Niji se leva et rentra chez elle. C'était la dernière fois qu'elle vit Ai. |