- Yuki-kun !
Il ne se retourna pas. Etait-ce vraiment lui ? Niji en était persuadée.
- Yuki ! Cria-t-elle en s’avançant vers lui
- Ta gueule ! Je ne t’ai rien demandé !
Il tenait à peine debout et brayait comme un âne. Il était complètement ivre. L’image qu’elle avait de lui comme sérieux et digne, avait prit un coup. Après tout, Yuki était un homme comme les autres.
Il continua à errer, trébucha, se vautra. Niji de bon cœur, le prit par l’épaule et l’accompagna. Il ne coopérait pas, se débattit et gifla à plusieurs reprises Niji. Elle fronça les sourcils. Après tout ce qu’elle avait fait pour lui, voilà sa récompense. Yuki se calma. Il était pitoyable. Niji passa son bras autour de sa taille, l’emmena jusqu’à chez elle.
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Quatre murs, des meubles, une moquettes. Yuki émergea de son lourd sommeil. Il passa sa main sur sa joue, sa barbe avait à peine poussé. Il n’avait pas passé plus d’une journée dans cet endroit. Il se redressa. Son corps était douloureux. Des flashs lui rappelèrent quelques détails, mais c’était inutile, il n’aura pas plus de détails. Il avait trop forcé sur le saké. Il se dégourdit les jambes et remarqua qu’il n’était vêtu que de son caleçon. Il ne savait pas où il était, mais c’était proche du paradis. Il entendit des petits coups sur la porte. Une femme passa sa tête discrètement.
- Gomen, j’ignorais que vous étiez réveillé… ano… voilà des vêtements de rechange. Les vôtres sont en train de sécher.
Elle lui tendit une chemise blanche et un jean.
- Je pense qu’ils sont un peu trop grands pour vous. Poursuivit-elle
- Ca fera l’affaire. Arigato gozaimas. Comment me suis-je retrouvé ici ?
- Dès que vous êtes prêt, descendez manger quelque chose !
Elle lui sourit et repartit en fermant rapidement la porte.
Quelques minutes plus tard. Il descendit et rejoignit la maîtresse de maison. A ses côtés, une jeune femme était assise. Il eu un choc, convaincu d’avoir en face de lui, un sosie de sa défunte mère.
- Bienvenue parmi nous ! Déclara la maîtresse de maison. Je m’appelle Kaeda Jin et voici ma nièce, Kaeda Niji.
- Tu vas mieux ? Suzuki-san ? Demanda Niji
Il acquiesça et s’installa.
- Vous avez fouillé dans mes affaires, pour trouver mon identité ?
- Iie. Répondit-elle simplement.
Yuki se rassasia tandis que Jin fit quelques courses. Soudainement Yuki se redressa.
- Ca y est ! Je sais qui tu es ! S’exclama-t-il en pointant Niji. Tu es souvent venue à la résidence, il y a quelques années, voir ma sœur.
- Hai ! A propos, comment va Sunako-chan ?
Yuki se referma dans son silence. Niji reconnu son air sérieux qu’il arborait, cinq ans plus tôt.
- Tu n’as pas changé. Toujours aussi renfermé.
Yuki ne réagit pas.
- Je sais que tu ne m’as jamais apprécié, d’être proche de ta sœur. Elle souriait alors que vous veniez de perdre votre mère. Tu lui en as toujours voulu de ne pas respecter le deuil comme il se devait.
Yuki la regarda sans un mot
- Sunako va bien. Très bien. Elle va se marier à un puissant chef d’entreprise, pour la joie de mon père. Je ne suis qu’un bon à rien.
Niji ne le pressa pas à parler. Elle savait que ça lui faisait un bien fou, qu’il n’avait pas parler à cœur ouvert depuis un moment
- Mon père a organisé quelques rencontres, mais je les ai toutes refusées. Il n’y avait qu’une personne qui m'intéressait, et j’ai appris hier, qu’elle n’était plus libre.
- C’est pour ça que tu t’es saoulé jusqu’à vomir ?
Yuki reprit son air sérieux.
- Mon futur beau-frère n’est qu’un enfoiré qui profite de la fortune de notre famille pour s’enrichir. Il a réussi à rentrer dans les bonnes grâces de mon père et a réussi à mettre dans sa tête que je suis un incapable. En quelques sortes j’ai été jeté de la maison familiale. Sunako m’a beaucoup aidé, mais je devais être plus indépendant. Je me suis mis en tête de retrouver ma bien-aimée, fondé une famille auprès d’elle, sans l’argent de mon père. Finalement cela a échoué.
Ses yeux se remplirent de larmes.
- Alors, tu es tout seul. Tu es hébergé chez des amis ou famille ?
- Non. Je… J’était sûr qu’elle m’attendait. Mais elle a déjà sa famille, un mari nettement mieux que moi, un petit garçon discipliné et adorable. Je n’ai plus rien.
- Ne dit pas ça. Tu peux rester le temps que tu veux ici. Ce n’est pas un manoir, mais si ça te convient, tu peux rester.
Yuki fut touché par cette gentillesse.
- Je n’ai jamais eu vraiment envie d’être odieux envers toi. Tu… Tu ressemble tellement à ma mère que ça était choquant, à cette époque.
Niji souriait.
- Je le sais, et je ne t’en veux pas. Ai-nee-chan m’avait tout dit
Yuki frappa son poing sur la table, et s’effondra. Niji posa une main sur son bras, espérant le consoler.
- Ano… Il y a un problème avec Ai ? Demanda Niji
Les yeux de Yuki étaient rouge, son visage mouillé. Elle lui tendit un mouchoir
- Tu es venue ici pour rejoindre Ai, et vivre avec elle.
Yuki acquiesça. Niji le prit dans ses bras. Les chagrins amoureux, elle savait ce que c’était. Izumi et Kyo lui avaient donné pas mal de fil à retordre.
- Je comprends pourquoi Sunako-chan t’aime. Ajouta Yuki
Niji le fixa. Elle avait l’impression qu’une barrière entre elle et lui s’était effondrée. Subitament, Yuki l’embrassa sur ses lèvres. |