Ce doux baiser, bon fut-il, Niji mit un terme à l’étreinte. Elle se sentit honteuse mais n’oublia pas que Yuki était toujours ivre, peut être moins que la veille, pourtant il l’était. Elle se retira à ses tâches ménagères. Elle monta sur le toit et étendit le linge. Elle se posait mille et une questions. Ce premier baiser qu’elle réservait pour Chris lui avait été arraché par un abruti. Comment pouvait-elle regarder Yuki-kun normalement ?
En parlant du loup, ce dernier était accoudé au mur. Il était sans doute monté pour éviter d’être seul.
- Qu’as-tu l’intension de faire maintenant ? Demanda-t-elle sans se retourner.
- M’excuser.
- Tu n’as pas encore évacué tout l’alcool. Tu ne sais pas ce que tu fais.
Yuki la déshabilla du regard
- Veux-tu m’épouser ? Déclara-t-il.
Niji réprima un sourire.
- Tais-toi, baka ! Dit-elle sans hausser la voix. N’aggrave pas ton cas et ne fais rien que tu risques de regretter. Tu resteras ici deux jours, Ensuite tu reprendras l’avion jusqu’à Osaka.
Yuki s’indigna
- Parce que deux jours peuvent me suffire ! J’ai tout quitté pour venir ici, ma famille, mon héritage, tout ! Tu crois que je peux me permettre de retourner chez moi comme de rien était ! Mon père ma renié et sa parole ne changera pas !
- Baka ! C’est peut être de ma faute. Riposta d’un ton égal sans agressivité. Crois-tu que c’est mieux peut être pour moi de t’épouser !
Yuki fut profondément touché. Lui à qui ont ne refuser rien, voilà qu’une emmerdeuse lui tenait tête.
- Tu es dans la pire des positions, ajouta Niji. Un riche sans argent a beaucoup de mal à s’en sortir.
Des pas retentirent. Jin sortit de l’ombre
- Gomenasei, je me suis permise d’écouter votre conversation. On peut toujours trouver un compromis. Yuki-kun, tu dois d’abord apprendre à te conduire comme une personne du peuple. Pour l’instant, je te fais grâce, mais une fois tes blessures guéris, tu partiras à la recherche d’un travail et d’un logement. Tu peux également rester ici, mais tu devras me payer un loyer. Donc je te conseil de trouver rapidement un travail sinon tu cumuleras les dettes. De plus, par principe d’égalité, Niji-chan sera aussi soumise à cette règle.
- Nani !! Ma tante vous ne pouvait pas !
- Et si. Vous êtes tous les deux orphelins et égaux donc soumis aux mêmes lois. Ainsi tu ne déprimeras plus à cause de Chiisu-kun.
Niji blêmit. Entendre ce nom lui ouvrait une blessure fraîchement cicatrisée dans son cœur. Elle avait beau critiqué Yuki, elle n’était pas mieux.
Sa tâche terminée, Niji nettoya sa chambre. Elle tenait de toutes ses forces le pendentif. Elle regrettait de ne pas avoir un moyen pour contacter Chris. Les images du baiser martelaient sa tête. Elle se sentit souillée. On toqua doucement. Niji n’avait aucune envie de discuter avec sa tante. Seulement, ce fut la tête de Yuki qui apparut.
- Tu vas bien ?
Elle fit semblant de ne pas le remarquer, mais sa présence était gênante.
- Sebastian ne t’a pas appris à ne pas rentrer sans permission ?
- Qui ne répond mot, consent.
Niji se maîtrisa. Si besoin ait, elle se servirait de son katana, à portée de main.
- J’ai été franc avec toi, et ça m’a aidé, enfin soulagé. Parle-moi. Poursuivit Yuki.
- Tu ne peux pas comprendre.
L’excuse était grossière, Niji n’avait aucun argument. Yuki en profita.
- Peut être, tu ne m’as encore rien dit. Tu ne veux rien avouer et tout garder, pour ne pas perdre ta crédibilité face à moi. Soit. Crois-tu que ça été simple d’avouer à mon père que je désirait m’unir avec mon ex-gouvernante !
Pris dans ce sens, Yuki n’avait pas tord. Sa passion pour Chris était comme celle de Yuki pour Ai, à la différence près, Niji croyait encore à cette amour. Impossible, sans doute, mais amour quand même.
- Très bien. Reste dans ton utopie. Moi, je reviens les pieds sur terre et je vais commencer mes recherches. |