Olivier passa ses poings sur ses yeux pour s'assurer qu'il n'était pas victime d'une hallucination. Il avait en face de lui le monstre que le Professeur Eliott avait décrit dans son journal. Même les yeux bleus, pailletés de vert, étaient là. Le scientifique saisit son appareil-photo et mitrailla littéralement le monstre qui hurlait à chaque flash. Hors de lui, il arracha l'appareil des mains d'Olivier et il l'avala. Olivier recula lentement, effrayé. D'où pouvait venir ce monstre puisque dans son journal, Antoine Eliott avait écrit qu'il était mort ?
Le monstre décida d'abandonner Olivier puis il cassa d'un coup de pied la vitrine d'une boulangerie. Il rentra et mangea les pains en les saisissant par lots de dix.
Quelle gueule immense, remarqua Olivier. Un homme pourrait facilement y passer. Et donc le Professeur Eliott. Il devait absolument arrêter ce monstre, tout d'abord pour venger la mort de celui qu'il admirait depuis sa plus tendre enfance, mais aussi pour se créer une réputation et une renommée. Le milieu de la science était dur, sans scrupules et sa porte solidement verrouillée necessitait un bon pass pour être franchie.
Olivier vit le monstre sauter de voiture en voiture à la recherche de nourriture. alors discrètement, il se retira pour ne pas servir de dîner à ce monstre. En effet, que pourrait-il faire une fous découpé en petits morceaux, au milieu de l'estomac de ce... revenant ? Il rentra chez lui et se connecta à Internet pour commander un nouvel appareil-photo ainsi qu'une cage de deux mètres carrés de surface. Une cage d'une solidité à toute épreuve, livrée dès le lendemain.
Puis il se remit à lire le journal intime du défunt savant.
"10 mai 2007
Voilà plus de deux ans que je recherche la faille de ma formule, cette mauvaise formule qui a tué ma femme. Et cette nuit, j'ai enfin trouvé. Le monstre était fort, rapide, mais photosensible. Je pourrais évidemment lui retirer cet inconvénient mais cela m'est interdit par la loi du 18 novembre 2003 qui autorise les savants à créer des monstres à condition qu'ils aient une faiblesse. Ce qui lui manque est bien entendu l'intelligence, pour qu'il sache qu'il doit rester caché tant que le soleil n'est pas couché.
J'ai alors demandé à ma petite Juliette, tout juste âgée de sept ans de bien vouloir se prêter à mon expérience. Elle a accepté, ne sachant pas que c'était ainsi que sa mère est morte. Je l'ai alors endormie à 17h00 et je lui ai injecté un mélange des sérums A, B, C et D, ce dernier donnant au monstre l'intelligence nécessaire.
J'ai attendu, attendu. Ma petite fille adorée s'est réveillée au bout de quatrevingt quinze minutes et vingt-huit secondes. Mais elle ne s'est pas tranformée en monstre."
Olivier tourna la page et continua sa lecture.
"15 mai 2007
Voilà cinq jours que j'ai fait cette expérience sur ma fille, et que je la garde enfermée chez moi pour ne pas que la transformation ne lui arrive à l'école ou chez une amie. J'ai eu un mal fou à faire comprendre à Mademoiselle Laurent, la directrice de son école, qu'elle était attente d'un virus très contagieux. Mais Juliette ne semble pas vouloir se transformer en monstre. Son organisme n'a cependant pas rejeté les sérums puisqu'elle n'a pas été malade au cours de ces jours derniers.
Si dans cinq jours, elle ne s'est pas transformée en monstre, je lui ferai une prise de sanf pour vérifier où en est l'évolution dans son corps."
"20 mai 2007
J'ai fait une prise de sang à Juliette cette nuit pendant son sommeil. Je viens d'analyser ce sang et les quatre sérums sont bien là, mais ils ne semblent pas vouloir se développer. J'ignore ce qui se passe. Ces sérums auraient dû faire leur effet. Il faudra que je garde Juliette à l'oeil et que je vérifie cela régulièrement.
Juliette m'a demandé ce matin pour reprendre l'école. Je n'ai pas osé refuser au cas où la colère la ferait se transformer. J'ai sais doute eu peur, mais la prochaine fois, je tente."
Olivier se versa une nouvelle tasse de café et il la but, maudissant intérieurement Eliott. Ce type avait osé faire une expérience sur sa femme, même si elle était consentante. Sachant que cela avait tué sa femme, comment avait-t-il osé recommencer sur sa propre fille ? Il tourna les pages sur lesquelles le Professeur Eliott racontait les tests qu'il faisait faire à Juliette, tout d'abord chaque mois,puis tous les trois mois, tous les six mois, et pour finir, chaque année.
"19 décembre 2013
Juliette vient d'avoir ses premières règles. Elle s'est mise très en colère, disant que je négligeais mon devoir de parent en ne lui ayant pas expliqué que cela lui arriverait. Jamais je n'avais vue ma fille aussi en colère, malheureusement, elle ne s'est pas transformée en monstre. Cette nuit, j'analyserai à nouveau son sang car il se pourrait que cela ait une influence sur les sérums. Si son sang ne les contient plus, j'ignore si je tenterai à nouveau l'expérience car ma Juliette grandit de plus en plus et la peur de la perdre m'angoisse plus chaque jour."
"20 décembre 2013
Les tests sanguins de ma fille révèlent que les sérums sont toujours dans son sang. Ils semblent être en phase de dévelippement, je devrai dorénavant suivre plus régulièrement Juliette."
Olivier soupira. Si Juliette avait dû se transformer en horrible monstre, pourquoi ne s'était-ce pas produit dès le début, comme avec Héloïse ? Il regarda l'horloge qui indiquait trois heures du matin. Il décida de terminer la lecture du journal mais au bout de quelques lignes, ses yeux se fermèrent.
Voilà la suite !! J'espère que ça vous plaît...
Grosses bises à tous. |