Les vacances d’été, mes vacances d’été.
Je ne les oublierais jamais. Deux mots me viennent à l’esprit pour les décrire, Bonheur et Malheur.
Les plus belle et les plus triste qui m’étaient données de vivre.
Je pense à la raconter mon histoire. Mais, je ne sais pas si lui serait d’accord.
Tanpis, je me lance, il ne m’en voudra pas je le sais.
Tout à commencé un jour d’été, dans le nord, chez mes grands-parents.
Bonjour ma petite fille chérie, dit ma chère grand-mère avec un rictus diabolique aux lèvres.
‘jour mamy, répond-y-je du même ton.
Je t’ai dit, il me semble, nombre de fois, que tu ne dois pas m’appeler « mamy », s’emporta-t-elle, mais déjà je m’étais élancée pour saluer mon grand-père, en retrait de la scène.
Je ne m’entendais pas avec ma grand-mère. Ce n’est pas trop dur à voir. C’est simple, dés qu’elle me voit une réplique cinglante lui monte à la bouche et rien ne l’empêche de ne pas la sortir. Malheureusement, mon caractère emporté m’oblige à répondre à cet affront directement après avoir reçu la réplique. Quel bonheur de se retrouver à chaque vacances, c’était devenu une habitude maintenant. Mes parents ne me tenaient pas rigueur de mes accès de colère passagers, ils connaissaient ma grand-mère.
Mais un jour, en pleine dispute, elle porta sa main à son cœur et son visage s’étira en une plainte douloureusement. Ma grand-mère s’affaissa sur le carrelage.
Je ne réagis pas, croyant à une farce, dés moins drôle soit dites en passant. Aucun son ne sortit de ma bouche. Ma mère alertait par le brusque silence, ouvrit la porte de la pièce où ma grand-mère et moi nous étions enfermées. Un cri.
Tout se passa très vite ensuite : téléphone, infirmier, ambulance, hôpital.
Le médecin nous apprit qu’elle avait fait un AVC, un truc qui bloque une artère d’après les débris de conversation que j’avais entendu.
Ma famille et moi, nous prîmes place prés du lit blanc à l’odeur de désinfectant.
Ma grand-mère ouvrit les yeux, ces premiers furent pour moi :
Camille…, murmura-t-elle, d’une voix à peine audible.
Oui mamy, dis-je en m’approchant.
Approche…
Mon oreille s’approcha de sa bouche.
Va me chercher de la lecture, hurla-t-elle à l’intention de mes oreilles.
Allez savoir pourquoi, à ce moment, moi, j’obéis. Je crois que je me sentais coupable de mon manque de réaction lors de son arrêt cardiaque. Intérieurement je me jurais de ne plus jamais laisser une personne en danger sans assistance.
Ravie de ma superbe conclusion, j’avançais maintenant d’un pas guilleret, lorsqu’une porte entrebâillée, attira mon attention.
Curieuse de nature, je jetais un regard circulaire dans le couloir. Personne. Je m’avançais alors vers la porte et glissa un regard discrètement dans l’ouverture.
Ce qu j’y vis m’échauffa et me glaça le sang en même temps.
Un jeune homme adossé au dossier de son lit, semblait regarder fixement ces mains car il ne remarqua pas ma présence. Ces cheveux blonds, qu’il avait long, faisaient une sorte de barrière entre son monde et le mien.
Mon cœur s’emballa, cet homme dégageait une aura qui m’attirait malgré moi vers lui.
Sans que je m’en rende vraiment compte, j’étais au milieu de la pièce.
Ma vision, détaillée chaque partie de son corps, mettant ma conscience doucement hors service. J’étais fascinée de voir un homme si beau, comme dans les histoires ou les films.
Je laissais mon regard couler le long de son cou jusqu'à ces mains.
Un éclat argenté posé sur son lit attira mon attention. Il tendit son bras vers la petite lame argenté.
Mon sang se figea dans mes veines. Une délicate couleur vermeille fuyait du creux de ces poignets.
Des larmes me montèrent aux yeux, sans réfléchir, je me jeta à son chevet et lui arracha la lame qu’il tenait entre ces doigts.
Il tourna vers moi son regard azuré et me fixa avec intensité. Une telle intensité, que je mis à reculer en titubant. Dans son regard, plusieurs émotions passèrent pour s’arrêter sur celle de la haine.
Il se leva et marcha d’un pas hésitant, puis il se reprit et se dirigea vers moi d’un pas assuré.
Mon dos butta contre le chambranle de la porte. J’aurais pu fuir, ma main était posé sur la poignet. Mais quelque chose me retint. Je levais doucement mes yeux, tremblante vers lui, et constata avec soulagement que d’un seul de ces poignets s’échapper le doux nectar rouge.
Il se plaça face à moi, le plus prés qu’il le pouvait et approcha sa bouche de mon oreille.
-Rend-le moi, murmura-t-il d’une voix enjôleuse.
Mes lèvres s’entrouvrirent pour répondre, mais aucun mot ne s’en échappa. Alors je lui fit non de la tête.
Son regard se durcit, d’un mouvement rapide, il plaqua ces deux mains de chaque côté de mes tempes, réduisant ainsi ma prison. L’odeur métallique du sang combla l’espace, qui séparé nos deux bouches.
Rend-le moi, répéta-t-il.
Je faillis céder, c’est vrai. Jusqu’au moment où mes doigts rencontrèrent le métal froid du cutter, qui me glaça le cœur. Je ne le connaissais pas et je ne voulais pas qu’il meurt. Bizarre, n’est-ce pas…alors que je ne connaissais rien de lui.
Je leva mes yeux vers ce regard qui me lançait des éclairs. Comme j’aurais voulu le rencontrer dans ces circonstances différentes. Il baissa brusquement la tête :
Tu t’es mêlé de choses…qui ne te regardent pas.
Je braqua mon regard sur lui.
Qu’est-ce que tu veux dire ?, m’indignais- je.
La réponse fusa.
Ce n’était pas tes affaires !! Tu as fait échouer mon plan !!
C’est normal que je sois intervenu !! Tu voulais te suicider ! m’énervais-je.
Qu’est ce que ça peut bien te faire si j’ai envie de mourir ? Personne ne me regrettera !dit-il avec ironie.
Mes lèvres tremblèrent.
Si tu disparais, qu’est-ce que je vais devenir ?
Ma réponse le surprit et moi aussi, il me regarda longtemps. La haine avait disparu de son regard, mais pas la souffrance.
A ce moment- là, j’avais tellement envie de lui dire « tu n’es pas inutile », mais aucun son ne franchissait plus la barrière de mes lèvres. Il parla à ma place :
Toi aussi tu vas m’abandonner ?
Je n’avais plus désormais, devant moi cet homme sûr de lui, mais un naufragé de la vie. Des larmes roulèrent sur mes joues. Comme je savait ce qu’il ressentait, la peur d’être abandonné…J’eus l’impression de me retrouver en pleine mer et d’avoir rencontré un autre naufragé. Je me mis sur la pointe des pieds et l’attira vers moi. Je noua mes bras autour de son cou et il noua ces bras autour de ma taille. Nous nous étions trouvé, nous nous accrochions l’un à l’autre avec la force du désespoir et la lumière de l’espoir.
- Tu ne m’abandonneras pas ?, ais-je lentement demandé.
Ne t’inquiète pas …je serais toujours là prés de toi, murmura-t-il à mon oreille.
J’étais venu pour le sauver, et c’est lui qui me tirait la tête hors de l’eau.
Je m’abandonna dans ces bras, laissant libre cours à mes larmes. Ces doigts passaient dans mes cheveux et me calmaient.
Quel est ton nom ?, murmura-t-il d’une voix rauque.
Je me dégagea doucement de son étreinte. On ne s’était pas présenté. Un sourire s’afficha sur mon visage.
Tu sauras pas, lui dis-je en rigolant.
Trop tard, murmura-t-il d’un voix suave.
Je suivis son regard, qui s’était arrêté sur mon t-shirt où était écrits en grosse lettre mon prénom. Le fard me monta aux joues. Il me reprit dans ces bras et me berça contre sa poitrine en murmurant mon nom.
Et toi, lui demandais-je.
Dylan Kent.
C’est beau, lui dis-je bêtement.
Soudain , il desserra son étreinte. Inquiète je leva mon regard vers le sien. Sa souffrance était palpable. Il voulait me dire quelque chose, je posa ma main sur son bras en un signe d’encouragement.
J’ai attendu longtemps dans le noir. J’éprouvais un terrible chagrin et j’avais envie de pleurer... J’étais tellement triste et peiné que j’avais l’impression de sombrer dans les profondeurs du désespoir…
Les larmes aux yeux, je me blottis dans ces bras. J’éprouvais la même chose.
…et on m’a tendu la main, déclara-t-il en m’enlaçant.
C’est vrai…nous nous sommes tendus la main, répond-y-je en le serrant plus fort contre moi.
Voilà mon histoire, son histoire, enfin notre début.
Il me semble à ce moment là avoir trouvé quelque chose d’important. J’adore son sourire. C’est pourquoi je souhaite toujours le voir sourire comme ça, grâce à moi.
Tu n’est pas d’accord ? |