16h25 ! Fin des cours.
Camille écrivit sur sa copie son nom aussi vite que l’éclair et la rendit avec le sujet, couvert de dessins, à son prof de maths. Ce dernier d’ailleurs, lui lança un regard lourd de sens. Bon, elle ne se faisait pas d’illusions, elle aurait jamais la moyenne.
Elle rassembla ses affaires et sortit rejoindre ses amis qui l’attendaient. Camille les accompagna jusqu'à la grille des bus et les salua.
Il faisait bon dehors. Le vent bousculait amicalement les arbres, qui pour lui faire plaisir oscillaient légèrement sous ses assauts. Les nuages, eux, avaient relâché le soleil et avaient fait la paix avec lui.
Camille retrouva son amie Camille, alias milka, qui lui tendit un livre avec un grand sourire :
-Tiens Camille, merci de me l’avoir prêté. Il était vraiment génial.
Ah, mais de rien, répondit camille.
La jeune fille saisit le livre et lut le titre : Le dernier templier de Raymond Khoury.
C’est vrai que ce livre était génial. L’intrigue l’avait tenu en éveil toute une nuit. Ses yeux s’en rappellent encore.
Templiers. Les pauvres chevaliers du christ. Franchement, ils n’avaient pas mérité cette fin tragique. Accusés d’hérésie et brûlaient aux bûchers à cause du Pape Clément V et de Philippe le Bel.
La Religion. Elle soupira.
-Milka, je ne reste pas jusqu'à 18h finalement, je vais renter avant. D’accord ?
-Ok, bon à demain alors.
-Oki à demain !
Camille se retourna et s’élança vers la sortit. Super, Liberté !
Elle fit le chemin du matin, mais à l’envers. Son mp3 sur les oreilles, elle se sentait légère. Le soleil brillait.
Soudain, son pied heurta quelque chose. Camille baissa la tête et s’aperçut qu’elle venait de marcher sur une espèce de collier. Elle se baissa et le prit dans ces mains. Le médaillon était d’environ 5 centimètres de diamètre. Sa couleur or se reflétait dans ses yeux, se qui l’éblouit.
Camille se leva et se mit dos au soleil.
Le médaillon était assez lourd pour un collier. Peut-être était-il fait en or ? ce qui expliquerait le poids. 
Elle regarda en son centre :
Deux hommes sur un cheval y étaient représentés. Deux chevaliers sûrement, vu les armes qu’ils portaient. Tiens, sur leurs boucliers étaient peints une croix rouge. Une croix rouge ! Templiers.
Camille ouvra plus grand ces yeux. C’était le sceau templier le plus connu dans le monde, elle en aurait mis sa main à couper. C’était celui des maîtres de l'ordre sigilum militum xristi qui représente deux chevaliers armés chevauchant le même cheval.
Qu'est-ce qu’un objet comme celui-ci fait ici ? Elle regarda autour d’elle.
Un vent frais lui heurta le visage de plein fouet.
Camille leva les yeux. Le soleil avait disparu. De gros nuages noirs assombrissaient le ciel, formant une masse compacte prête à tout faire exploser. Elle n’y comprenait rien. Il y a trente secondes, le soleil brillait haut dans le ciel. Maintenant le vent se faisait qu’un avec les nuages.
Camille resserra sa veste sur ces épaules, mit le médaillon dans sa poche et força l’allure.
Le vent l’empêchait d’avancer aussi vite qu’elle ne le voudrait. Ses joues commencèrent à rougir à cause du froid. La température avait dû descendre de dix degrés en un coup.
Le médaillon n’avait sûrement aucun rapport avec le brusque changement du temps. Enfin, elle l’espérait.
Camille se retourna pour voir si elle pouvait apercevoir une voiture qu’elle connaissait et ainsi demander si on pouvait la ramener.
Au lieu de cela, elle aperçut un homme cachait derrière un panneau au-delà de la route. Camille mit ces mains en visière pour mieux voir, mais l’homme s’était volatilisé. Elle cligna des yeux plusieurs fois, mais rien n’y fit. Il n’y avait personne.
Un coup de klaxon retentit. Camille sursauta.
-Bonjour Camille, quel temps exécrable, tu veux que je te ramène ?
ALLELUIA ! La voisine avait eu pitié d’elle.
-Euh…je veux bien si ça ne te dérange pas.
-Mais si ça me dérange beaucoup. Allez monte.
Camille ouvrit la portière et s’installa. Ouf. C’est n’est pas aujourd’hui qu’elle rentrerait trempée.
-Tu as de la chance que je sois passer par-là, je revenais tout juste de la boulangerie. C’est étrange que le temps est si vite changé.
Camille haussa les épaules.
-Vive le réchauffement climatique.

Le trajet, bien que très court, lui parut durer une éternité. Avait-elle été victime d’une hallucination ou cette silhouette était bien réelle.
D’un raclement de gorge, la voisine la tira de ces pensées.
- Bien, te voilà arrivez à bon port.
Encore merci, dit Camille en claquant la portière, ça ma évitée une bonne douche !
Pas de problème. Rentre bien.
Oui, merci.
Camille se dirigea vers la porte d’entrée, lorsque la pluie se mit à fondre sur elle.
Elle courut aussi vite qu’elle put malgré la pluie grondante qui s’abattait sur elle. Camille enfonça la clé dans la porte et la poussa. Finalement, elle était bien mouillée.
La jeune fille soupira et essuya machinalement ces pieds sur le tapis.
Ohé, il y a quelqu’un ! cria t-elle.
Personne. Bon.... Camille se retourna pour fermer la porte à clé.
-Aaaaaahhhhhhhhh !
Un homme se tenait dans l’embrasure de la porte. Une aura étrange émanait de lui, il n’avait rien d’humain. Sa tête était baissée et ses lèvres semblait articulait quelque chose.
L’instant de surprise passé , Camille se remit d’un bond sur ces pieds. Un intrus.
A première vue l’homme avait deux bonnes têtes de plus qu’elle. Super, un géant !
Camille se déplaça pas à pas vers le salon. Dans la malle du salon, il y avait une machette, ramenée par son grand-père de guyane.
Attendez, elle n’allait pas commettre un meurtre !
L’homme avança vers elle. Qu’est-ce qu’une personne sensée ferait dans la même situation ? Quelle question stupide !
-Au secou…
En clin d’œil l’homme fut sur elle. D’une main il lui bâillonna la bouche, de l’autre il lui enserra les poignets.
Il était derrière elle. Camille se débattit de toute ces forces, lançant ses pieds, donnant des coups de tête. Ces tentatives n’aboutirent pas.
Elle était en sueur à cause de l’effort et de la peur.
L’homme l’a tint encore un moment comme cela et la lâcha. Puis il se dirigea vers la porte et l’a referma doucement.
Camille, haletante, se leva et frotta ses poignets malmenés.
-Qui êtes-vous ! , rugit-elle.
L’homme la regarda longuement. Ses yeux étaient animés d’une lueur écarlate, lui donnant un air de meurtrier.
-Répondez ! , cria-t-elle.
D’un mouvement agile, l’homme se mit à genoux et s’inclina. Sa longue tunique blanche balaya le sol, en un mouvement langoureux.
Camille le regarda, complètement déconcertée. Que faisait-il ?
L’homme releva la tête. Son visage était éclairé d’un sourire énigmatique. Indéchiffrable.
-Damoiselle, mon nom est Geoffroy de Charnay. Pour vous servir.
Il porta sa main à son cœur et la fixa de ces yeux vermeilles.
-Pardon ?, articula-t-elle, C’est une blague!
L’homme se redressa et la dévisagea intensément.
Vraiment, elle lui ressemblait beaucoup. Beaucoup trop.
Son visage perdit de son éclat.
Sortez…,murmura-t-elle.
L’homme avança prudemment vers elle. Il ne fallait surtout pas qu’il lui fasse peur, les autres ne lui pardonneraient pas.
Camille courut vers la porte et l’ouvrit violemment.
-Damoiselle, attendez…
-…Sortez d’ici ! , hurla-t-elle.
L’homme voulut la saisir par le bras.
-Damoiselle Camille…
Qui vous à payez pour faire ça ! Une plaisanterie minable ! Sortez !
L’homme sortit puis se retourna :
-Ceci n’est pas un mensonge, je vous supplie de croire en mes bonnes intentions. Si j’avais voulu vous causez du tort, croyez damoiselle que je m’y serais pris autrement. Tenez.
Il lui tendit une bourse en velours rouge.
Camille prit la bourse et claqua la porte. La croix rouge de la tunique de cette homme, dansée devant ses yeux.
Elle se laissa glisser à terre.
Elle ouvrit la bourse et plongea la main dedans. Ses doigts rencontrèrent un métal froid. Elle en ressortit la main et ouvrit les doigts. Un hoquet de surprise lui échappa.
Elle se leva et plongea la main dans sa propre poche. Elle en retira le médaillon et le leva bien haut devant ces yeux. De l’autre elle rapprocha l’autre bout de métal. Un autre médaillon. Les deux étaient identiques, même formes, même couleurs…
Camille se jeta sur la porte d’entrer et se jeta dehors. Personne.
L’homme avait disparu. Encore.