Durant la nuit, Camille ne cessa de se tourner et se retourner. Le stress commençait à lui dévorer le ventre.
N’en pouvant plus cette dernière se leva, dans l’espoir de trouver de quoi occuper son estomac. Histoire de rendre cela plus compliqué, le bouton de sa lampe de chevet était loin, très loin de son bras. Cherchant à tâtons le bouton, une poutre rencontra sa tête :
Nom de D**** !, hurla-t-elle en se frottant machinalement la tête de son poignet.
Enfin au bout d’une bonne quinzaine de minutes de recherche, le bouton magique se révéla à sa maîtresse. D’un mouvement mal assuré, elle appuya sur l’interrupteur.
« Et c’est qui le lion maintenant ! » pensa-t-elle, un sourire narquois aux lèvres.
Après un détour dans la salle de bain pour un grand verre d’eau, Camille retourna dans sa chambre.
Bon ,réfléchit-elle, que prend t-on pour aller dans le désert à part de l’eau ?
Elle regarda attentivement chaque centimètre de sa tanière et sauta sur son sac de cours pour en vider le contenu. Livres, trousse, couteau suisse, règle, crayon de couleurs. Couteau suisse . Exactement ce qu’il lui fallait. Elle finit de vider son sac et enfourna son couteau dans la pochette avant. Son sac « quiksilver » était le plus résistant de tous ces sacs, mais il était noir et gris alors pour la discrétion, faudra repasser.
Camille prit de la crème solaire, le ciseau de sa trousse, trois bouteilles d’eau de un litre, son couteau, des lunettes de soleil et des livres sur les croisades ainsi que des cartes de l’époque, trouvées sur internet.
Elle jeta un coup d’œil à la fenêtre : le soleil commençait à pointer son nez.
Camille enfila un t-shirt blanc, un jean, des converses et noua un gilet autour de sa taille.
Voilà, fin prête.
Damoiselle Camille ?
D’un bond, Camille se retourna, haletante et au bord de la crise cardiaque :
Ne refaites plus jamais ça, dit-elle encore sous le choc. Je ne m’y habituerait jamais.
Veuillez m’excusez. Avez-vous les médaillons ?
Euh ? (après vérification), oui j’ai !, dit-elle.
Regardez attentivement un des médaillons.
Camille en prit un et le fixa. Puis le retourna. Une encoche se trouvait à droite.
A quoi sert cette encoche ? Je peux appuyer ?, demanda-t-elle.
Cette encoche est présente sur tous les médaillons, c’est un peu comme une télécommande de secours.
Télécommande de secours ?
Oui, si tu appuis dessus, le templier à qui appartient le médaillon, saura que tu es en danger, il pourra donc te venir en aide, sauf celui de Jacques de Molay qui ne donne plus de signe de vie, expliqua Geoffroy.
Donc si je me perd dans le désert et que j’appuis sur l’encoche, vous viendrez m’aider ?
Oui-da. Seulement cet « appel » ne doit être fait que si il y a grand danger, car à chaque fois que tu appuieras dessus, notre énergie « vitale » baissera pour venir alimenter le médaillon. Compris ?
Oui chef !
Très bien dans ce cas nous allons pouvoir y aller.
Camille prit son sac et le chargea sur ces épaules, sous le regard ahurie du templier.
Bah quoi ? il y a un problème ?, le questionna-t-elle.
Eh bien…Avez-vous tous ce qu’il vous faut ?
Oui !, enfin je crois.
Geoffroy tira les stores et ouvrit la fenêtre.
Dites, et pour mes parents ?, l’interrompit-elle.
Ah oui, j’allais oublier.
Geoffroy sortit de sa tunique une lettre fermée d’un sceau, qu’il planta dans le mur avec une dague.
La verront-ils ?, la questionna-t-il.
A mon avis, il n’y aucun doute, ils ne vont pas la rater,(ni le trou dans le mur d’ailleurs).
Très bien dans ce cas, allons-y.
D’un geste agile, il sauta par la fenêtre. De sa réception, on entendit qu’un léger bruissement de l’herbe. Camille regarda en bas : Il venait de sauter du deuxième étages d’une maison. Si, elle, tentait le coup, elle allait se briser les os. Camille enjamba la fenêtre et se retrouva sur le rebord de cette dernière. Elle n’avait pas le vertige, mais elle ne voulait pas se fracturer quelque chose.
Camille, sautez ! je vous réceptionne, dit-il.
Mais je vais vous faire mal, gémit-elle.
N’ayez crainte, vous ne me blesserez point.
Non, tu crois pensa-t-elle.
- Ok ! j’arrive.
Camille se retourna sur la bordure, les pieds parallèles et se jeta dans le vide. La chute ne dura que trois secondes, avant que deux grands bras ne se referment autour d’elle. Camille ferma les yeux. On pourrait croire une princesse dans les bras de son sauveur.
Le sol sous ces pieds, l’a fit atterrir dans la réalité.
-Tout va bien ?, s’inquiéta-t-il.
- Pas de problèmes ! le rassura-t-elle.
Le Templier s’avança vers le milieu du jardin et posa un genou à terre. De sa main gauche, il sortit les cristaux rouge et de sa main droite il se signa. Et tous cela en récitant des mots en latins.
Soudain, il se leva et jeta un des cristaux rouge, qui explosa sur le sol en une infinité d’étoiles scintillantes. Les étoiles fondirent, laissant la place à un liquide rouge vermeille, le sang du dragon pensa Camille.
Le liquide pénétra le sol, et un tourbillon rouge apparu. De la hauteur d’un grand homme, immobile comme un arbre.
Geoffroy prit Camille par le bras et l’entraîna vers le tourbillon.
-Accrochez vous bien à moi, sinon nous serons séparés et Dieu seul sait où vous atterrirez.
Camille ne se le fit pas dire deux fois, elle s’accrocha à lui comme un chaton à sa mère.
Et c’est ainsi qu’ils entrèrent dans le tourbillon, qui n’en fit qu’une bouchée. |