Lorsque Camille ouvrit les yeux, elle était seule. Où était donc Geoffroy?
La nuit commençait à tomber sur le désert. Camille rassembla ses genoux prés de son corps pour se réchauffer. Jamais, elle n'aurait cru que dans un désert, il pouvait faire si froid.
Elle jeta un regard inquiet aux environs: du sable, rien que du sable.
Pourquoi Geoffroy l'avait-il abandonné dans cet endroit, toute seule...
Les larmes lui montèrent aux yeux, la seule chose dont elle se souvenait c'était les choses horribles qu'elle avait vu dans le tourbillon.
Elle enfouie sa tête dans ses genoux, le froid lui mordait le visage. Qu'avait-elle pu faire pour qu'il la laisse tomber comme ça? Elle le savait, tout ça ne durait jamais bien longtemps, l'amitié finalement n'était qu'une pure illusion.
Quand geoffroy n'avait plus eu besoin d'elle, il l'avait laissé tomber, comme tant d'autres. Le vent lui glaçait le corps, tout comme le coeur.
Camille inspira profondement. L'air frais lui engourdi les membres.
Dans un ultime effort elle essaya de bouger. Sans résultat, elle s'écroula sur le sable. Il fallait qu'elle garde les yeux ouverts sinon, sinon...elle ne préférait même pas y penser. La jeune fille sentant ses forces décliné, leva la main dans un ultime appel à l'aide muet à une divinité ou une personne.
A vrai dire, elle n'en savait rien elle-même, elle ne croyait pas vraiment en quelque chose.
Aucune aide ne vînt. La jeune fille se laissa aller au froid.
Camille ouvrit les yeux: elle était sur le dos, couverte d'une épaisse couverture, qui sentait très fort.
Grâce à ses coudes, elle se releva doucement. Sa tête lui tournait et elle ne put qu'attendre que cela passe. Le vertige passait, camille constata qu'elle était allongée sur de la pierre.
Elle jaugea l'espace et constata qu'elle se trouvait à l'intérieur d'une grotte. Sentant une légère brise, la jeune fille ressera la couverture sur ces épaules.
Le bruit d'un glissement se fit entendre, suivit du bruit de bottes heurtant le sol. D'un bond camille se mit sur ses jambes, son ventre se noua.
L'ombre sur le mur se rapprocha, camille courut vers le fond de la grotte.
Le souffle coupait, elle attendit que l'homme apparaisse. Ce qui ne tarda pas.
L'homme se dirigea d'un pas nonchalant vers la jeune fille, une épée ceignait ses hanches, et ses épaules étaient couvertes d'une grande cape blanche.
Malgré elle, camille se détendit. La vue de la couleur blanche l'apaisa. Lorsque l'homme s'accroupit devant elle, camille retînt son souffle. C'est à ce moment qu'elle prit conscience qu'elle était pieds nus.
Camille s'empourpra, cet homme était vraiment trop prés d'elle. Au moment où elle voulut le repousser, il se saisit de sa cheville et elle s'écroula sur les fesses.
Elle échappa un gémissement et se frotta vigoureusement la tête:
Vous êtes fou ou quoi?, s'énerva-t-elle.
L'homme releva la tête et la fixa de ses yeux verts, comme s' il ne comprenait pas un mots de ce qu'elle venait de dire.
Camille soupira d'agacement. L'homme lui sourit et continua de masser sa cheville. Ses longs cheveux noirs lui chatouillaient les orteils et elle commença à se tortiller.
Les chatouilles, elle détestait ça. Comme si l'homme avait compris, il cessa et reposa sa cheville à terre. Son regard vint chercher celui de la jeune fille.
Camille mal à l'aise, détourna les yeux. L'homme se leva et se dirigea d'un pas rapide vers l'entrée de la grotte. Puis il disparut. Camille hébété, fixa l'entrée de la grotte sans rien comprendre. Où était-il donc passé?
La jeune fille se remit sur ses pieds, et attrapa ses chausettes que quelqu'un avait soigneusement pliés et déposé prés du lit. Camille les enfila et mit ses baskets par dessus.
Elle échappa un soupir de découragement. Son sac reposé prés de son lit comme lavait été ses chausettes.
Des larmes perlèrent à ses yeux. Comment pouvait-elle continuer sans Geoffroy?
Elle fouilla dans son sac et en sortit le sac qui contenait les précieux médaillons. Quand ses mains rencontrèrent le précieux métal, une chaude énergie lui parcourut le corps, et lui gonfla le coeur d'espoir.
Un doux hennissement se fit soudain entendre à l'extérieur. Camille d'un bond remit ses affaires en place, prit son sac et courut dehors le plus vite qu'elle put. Un cheval.
Depuis que le cheval qu'elle montait avait été vendu, elle n'avait plus touché un cheval, ni vu un cheval.
Pour elle qui montait à cheval depuis l'âge de quatre ans, c'était une véritable torture.
Lorsqu'elle émergea de la grotte, un joyeux hénnissement l'accueillit. L'homme lui souria et lui tendit les rênes d'une magnifique jument noire.
Celle-ci lui donna un petit coup dans l'épaule pour l'incitait à lui caresser la tête. Ce que Camille fit de bonne grâce.
Elle la gratta entre les oreilles et sourit, c'était comme retrouver un ami que l'on avait perdu il y a longtemps. Prenant soudain conscience que l'homme les observait, Camille se tourna vers lui. Il lui sourit chaleureusement et l'aida à se mettre en selle.
Derrière elle , il fixa deux sacoches contenant des couvertures, de l'eau et de la nourriture. Ensuite il prit les rênes de la jument et la tourna vers un point précis. Puis habilement il plaça les rênes en cuir dans la main de la jeune fille, s'écartant du cheval il désigna un point vers l'horizon avec sa main. Camille comprit qu'il lui demandait de suivre cette voie, malgré qu'elle ne le connaissait pas elle suivrait son conseil, car il l'avait sauvé alors qu'il n'y était pas obligé et qu'il lui avait même fourni un destrier. Camille inclina la tête:
Jamais je n'oublierais ce que vous avez fait pour moi. Merci beaucoup.
L'homme plaça une main sur son coeur et baissa la tête.
- Tout le plaisir a éte pour moi, Damoiselle Camille.
Avant que Camille puisse répliquer, l'homme donna une grande claque sur la croupe de la jument, qui bondit et s'élança vers le désert au galop.
Camille se retoura sur sa selle et considéra la silhouette de l'homme qui s'éloignait à mesure qu'elle avançait. Finalement, il n'était pas muet comme elle le pensait et comment pouvait-il connaître son prénom?
Camille n'aperçevant plus la silhouette, se tourna vers l'horizon et savoura l'air qui lui courait dans le dos. Un vent chaud, qui semblait lui dire: « Va, continue, n'abandonne pas, tu n'es pas seule. »
En effet, elle ne l'était plus. Camille baissa les yeux sur la jument, qui bondissait littéralement de joie.
La jeune fille dessera ses doigts des rênes et la jument se jeta en avant, allongeant le galop.
Camille se redressa et hurla à plein poumons, libérant ainsi toutes pensées négatives et frustrations.
L'aventure pouvait commencer.
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