Resumen : On a commis le crime parfait, impossible de trouver le cadavre ! D’ailleurs le corps continue à boire, manger et dormir, et à errer dans les rues de Berlin, la nuit… Donc pas de cadavre, un corps qui bouge, et pourtant quelque chose est bien mort… Quant à l’enquête, c’est à l’avenir qu’elle s’intéresse, bien plus qu’au passé. Revenons néanmoins un peu arrière, à la base du projet : Baladi décide, début 2013, d’envoyer pendant un an et chaque semaine une carte postale à son éditeur (Atrabile, donc), mélangeant ainsi « mail art » et bande dessinée. Derrière cette contrainte formelle se cache une envie de raconter qui se trouvera portée et bouleversée par le quotidien direct de l’auteur (séparation, rencontres impromptues) ainsi que par des événements qui le toucheront moins directement mais tout aussi fortement (guerre en Syrie, Palestine). Dans une bibliographie peu banale souvent faite d’expérimentation et de recherche, Autoportrait fait néanmoins office « d’ovni » ; la lecture de cette "cartographie" d'un certain désespoir reste pourtant passionnante, aussi bien de par les défis formels que le livre relève, que par son exploration des affres d’une dépression aussi sourde qu’envahissante. « Beaucoup reste inexpliqué, mais un livre qui se termine en appelle un autre… ». |