Resumen : Pas sûr que les hommes aient jamais chassé les autruches à dos de cochons, et pourtant, dans la société médiévale décrite par Juliette Mancini dans De la chevalerie, bien des choses à part celle-ci rappelle « notre » Moyen-Âge : l’aristocrate commande aux paysans, l’homme domine la femme et, en coulisses, l’Eglise tire les ficelles… Si on ajoute que dans ce monde, démagogie et manipulation marchent main dans la main, que les travailleurs (surtout les mécontents) sont remplaçables à souhait, que les étrangers font toujours de bons coupables, on commence même à se dire que tout ça n’est peut-être pas si loin que ça de notre époque… On sent bien que Juliette Mancini est portée par une belle envie d’en découdre avec le monde qui l’entoure, et plus particulièrement avec cette bonne vieille société patriarcale dont on a tant de mal à sortir, mais De la chevalerie est bien plus qu’une oeuvre à thèse ou qu’un pur défouloir, c’est avant tout une superbe bande dessinée bourrée d’humour et pleine d’inventivité. Et c’est avec une désinvolture qui n’est qu’apparente que la jeune auteure saisit à bras le corps son medium, jouant avec la forme, se débarrassant des cases ou les multipliant sur d’autres pages et questionnant, in fine, ce que l’on peut considérer de si chevaleresque chez tous ces « chevaliers ». De la chevalerie est le premier livre de Juliette Mancini, 2e prix Jeunes Talents à Angoulême en 2014 et instigatrice du fanzine Bien, Monsieur. |