Pendant ce temps, le Collier Dragon restait introuvable. Malgré des recherches frénétiques, le seul indice que les émissaires avaient rapporté était la phrase d’un vieil homme délirant qui, mot pour mot donnait ceci :
« Le trésor que vous cherchez n’est plus à trouver car le monde réel ne le contient pas. Le seul moyen de l’atteindre c’est de le rêver entre la vie et la mort mais encore faut-il en posséder la magie. »
Quatre mois étaient passés et Pendra commençait à devenir irritable, à cause de cet échec mais surtout à cause d’une chose bien plus subtile et bien plus dangereuse : la magie des dragons noirs. En effet, depuis que Maghnar avait levé le sceau, Pendra n’avait plus eut de scrupules à utiliser cet atout à son avantage. Mais, pour cela, la magie devait passer par son corps et tous ceux qui en avaient fait de même en avaient été transformés, physiquement ou mentalement. Trènt surveillait ses mouvements avec inquiétude et veillait avec l’impression qu’il devait faire attention à elle.
Un autre mois passa, leur apportant une nouvelle mission mais, cette fois-ci, de grande envergure avec des enjeux de taille. Il s’agissait d’une confrontation entre deux royaumes majeurs jouxtant les Plaines et les forces en présence seraient par conséquent, nombreuses. Une occasion pour Pendra de prouver la valeur de ses guerriers et sa légitimité pour gouverner le futur royaume des Plaines.
Le Fléau de Loups, suivit par les Aigles Gris et quelques autres tribus mineures ralliées à leur cause, lancèrent la charge destructrice qui caractérisait si bien les mercenaires. Maghnar planait au-dessus du champ de bataille en attendant le moment ou Pendra l’appellerait. Cette dernière en tête de la charge se réjouissait face à la perspective d’un combat passionnant. Mais le général adverse tout comme Kalass savait que le moral de l’armée mercenaire reposait sur la personne de Pendra. Il avait fait ce qu’il fallait pour remédier au problème.
La jeune femme, prise dans la folie de la guerre, ne vit le projectile arriver que lorsqu’il fut presque sur elle et elle n’eut pas le temps d’esquiver complètement. L’impact de la flèche, en transperçant son épaule la désarçonna. Au sol, le souffle coupé, courbée de douleur, elle vit un soldat prêt à lui assener le coup de grâce. Mais, au dernier moment, Trènt pourfendit l’assaillant. Maghnar vint se poser près de la blessée et étendit ses ailes en un voile protecteur au-dessus de son amie. Pendra, incapable de tenir son épée en main remit à contre cœur le commandement à Trènt et Jéràn puis Maghnar l’emporta à l’abri. En volant, elle regardait son sang ruisseler le long de son bras. Le sang. Signe de vie, signe de mort. La phrase du vieil homme défilait dans son esprit et soudain, elle comprit. Elle avait deviné que seul en cet instant et avec l’aide Maghnar elle pourrait atteindre le Collier tant convoité. Sans savoir vraiment comment elle allait s’y prendre ni comment elle reviendrait, elle demanda à Maghnar de lui prêter sa magie. Mais le dragon, inquiet, refusait d’affaiblir encore plus sa protégée. Bien que blessée et à moitié inconsciente, Pendra n’en avait pas pour autant perdu sa parole mordante et bientôt, il céda. Sa puissante magie ne semblait pas lui être utile dans les moments où il en avait le plus besoin. La magie afflua en elle. Elle se sentit tomber dans le vide, seule. Elle savait que Maghnar n’était plus là et sa chute dura une éternité, une éternité de solitude. |