Le dragon survola le radeau et alla directement devant le poisson. Une énorme flamme sortit de la gueule de l'animal. Le poisson poussa un glapissement effrayé et tenta d'esquiver le jet de flamme. Trop tard. Il fut touché de plein fouet au ventre par le jet et roula sur le dos, sans vie. Le dragon s'approcha alors de Williams et celui-ci parla mentalement :
« Merci, grand dragon. »
Mais le dragon partit sans même jeter un regard sur Williams.
Ce ne fut qu'au moment où le dragon n'était plus qu'un petit point dans le ciel, que Bénédicte cria. Williams se retourna et vit alors avec effroi que des centaines de poissons convergeaient vers le cadavre de l'énorme bête. Alors que certains poissons commençaient à mordre dans la chair encore fraîche de la bête, son corps sans vie explosa. Williams agrippa la main de sa mère et du pirate, puis plongea dans la mer pour échapper au souffle de l'explosion en surface. Cependant, il fut impuissant face aux remous sous l'eau. Williams fut balayé comme un fétu de paille. Puis il perdit connaissance.
Quand il retrouva ses esprits, il reconnut tout de suite l'endroit où il se trouvait : sur la plage qui longeait les côtes de son village. Mais il sentait autre chose, qui, sous sa chemise, lui tambourinait la poitrine. Il sortit la chose de sa chemise. Cela avait l'air d'une pierre, sauf que l'on voyait des veines sur toute la surface. Et surtout, la pierre était d'une blancheur éblouissante. Tandis que la pierre continuait sans cesse de tambouriner, Williams se rappela de sa mère et du pirate. Il les vit un peu plus loin sur la plage. Alors qu'il allait les rejoindre, la pierre qu'il tenait entre ses mains se mit à trembler. Pendant quelques instants, la pierre resta calme, puis elle recommença à trembler. Et d'un coup, la pierre se fendit, et laissa dans le creux de la main de Williams, un magnifique dragon blanc. |